« Sécurité globale » : LDH et Journalistes demandent le retait pur et simple

Communiqué commun

Une proposition de loi sécurité globale contre la liberté de la presse  

La proposition de loi dite de « sécurité globale », déposée par la majorité gouvernementale, entend interdire la diffusion, par tous moyens, de l’image d’un policier, d’un gendarme ou d’un militaire en opération, dans le but de porter atteinte à leur intégrité physique ou psychique.

Ce texte est une réponse clientéliste du ministère de l’intérieur à la plupart des syndicats de police.

La protection des forces de l’ordre, nécessité indéniable dans une société démocratique, est déjà assurée dans le code pénal et la loi de 1881 qui sanctionnent le cyberharcèlement, la provocation à la commission d’un crime ou d’un délit et les menaces de commettre un délit ou un crime. Seuls les moyens de mise en œuvre de ces infractions doivent être renforcés pour protéger les forces de l’ordre.

Le nouveau délit instauré par cette proposition de loi a pour objectif réel de restreindre le droit des journalistes et la liberté de la presse de manière disproportionnée par rapport à la réalité de la  menace non étayée par les promoteurs de ce texte. Il permettrait d’interpeller tout journaliste qui filme en direct une opération de police, de le placer en garde à vue et de l’envoyer devant un tribunal en saisissant son matériel professionnel. Seul le tribunal sera à même de déterminer si l’intention malveillante est établie. Le mal serait déjà fait.

Ce texte vise également à empêcher la révélation d’affaires de violences policières illégitimes souvent dissimulées par la hiérarchie des fonctionnaires en cause, comme ce fut le cas dans les affaires de Geneviève Legay et de Cédric Chouviat.

Nous syndicats et associations de défense des journalistes et des droits de l’Homme appelons à une suppression pure et simple de cet article et, si ce n’est pas le cas, nous nous y opposerons avec la plus grande fermeté pour protéger la liberté de la presse.

Nous appelons le ministère de l’Intérieur et le groupe parlementaire de La République en Marche à ouvrir enfin une concertation avec les représentants des journalistes.  

Premiers signataires :  LDH – SNJ – SNJ-CGT – CFDT-Journalistes – Fédération internationale des journalistes – Fédération européenne des journalistes – SGJ-FO  

Les actualités

  • La présidente de la Région des Pays de la Loire doit cesser d’entraver le travail des journalistes

    C’est une constante depuis sa réélection en 2021 : Christelle Morançais, la présidente de la Région des Pays de la Loire ne communique quasiment plus avec la presse. Plus de point presse en amont des sessions régionales. Les documents sur l’ordre du jour du Conseil régional sont parfois transmis aux journalistes mais ils doivent insister…

  • CCIJP, 2e tour : la CFDT double son nombre d’élus et fait gagner le pluralisme à la Commission de la carte !

    Avec 20,16% des voix au second tour des élections à la CCIJP, CFDT-Journalistes confirme la dynamique enclenchée au premier tour, ce qui nous permet de doubler notre nombre d’élus en commission de première instance, avec 2 titulaires et 2 suppléants. Nos élus sortants, Yoann Labroux Satabin et Frédérique Thiollier, sont donc réélus pour un deuxième mandat,…

  • Soutien à Ariane Lavrilleux, convoquée en vue d’une mise en examen !

    CFDT-Journalistes a appris avec stupeur que la journaliste Ariane Lavrilleux était convoquée par la justice le 17 janvier 2025 en vue dʼune possible mise en examen pour « appropriation et divulgation d’un secret de la défense nationale ». Elle encourt une peine de cinq ans de prison et 75 000 € d’amende. Cela, alors que son…

  • CCIJP, 2e tour : et si on votait aussi pour défendre une institution démocratique ?

    Plus que quelques heures pour voter aux élections carte de presse !  Oui, on le sait, il y a toujours mieux à faire. Vous alliez voter et puis cette urgence vous en a soudainement détourné…  Mais pourtant, l’enjeu vaut bien d’y consacrer 2 petites minutes. Vous ne le savez peut-être pas, mais la Commission de…

  • Bayard recule ! Victoire de l’action collective ! Mais restons vigilants !

    Lundi 2 décembre en fin de matinée, le directoire de Bayard annonçait renoncer à son investissement au sein de l’ESJ-Paris et à son recrutement d’Alban Du Rostu, ex-bras droit du milliardaire d’extrême-droite Pierre-Édouard Stérin. Une victoire du collectif contre des décisions solitaires ayant bafoué l’identité et les valeurs du groupe. Salariés, syndicats, auteurs contributeurs, lecteurs,…

Enable Notifications OK No thanks