Une proposition de loi sécurité globale contre la liberté de la presse

La proposition de loi dite de « sécurité globale », déposée par la majorité gouvernementale, entend interdire la diffusion, par tous moyens, de l’image d’un policier, d’un gendarme ou d’un militaire en opération, dans le but de porter atteinte à leur intégrité physique ou psychique.

Ce texte est une réponse clientéliste du ministère de l’intérieur à la plupart des syndicats de police.

La protection des forces de l’ordre, nécessité indéniable dans une société démocratique, est déjà assurée dans le code pénal et la loi de 1881 qui sanctionnent le cyberharcèlement, la provocation à la commission d’un crime ou d’un délit et les menaces de commettre un délit ou un crime. Seuls les moyens de mise en œuvre de ces infractions doivent être renforcés pour protéger les forces de l’ordre.

Le nouveau délit instauré par cette proposition de loi a pour objectif réel de restreindre le droit des journalistes et la liberté de la presse de manière disproportionnée par rapport à la réalité de la menace non étayée par les promoteurs de ce texte. Il permettrait d’interpeller tout journaliste qui filme en direct une opération de police, de le placer en garde à vue et de l’envoyer devant un tribunal en saisissant son matériel professionnel. Seul le tribunal sera à même de déterminer si l’intention malveillante est établie. Le mal serait déjà fait.

Ce texte vise également à empêcher la révélation d’affaires de violences policières illégitimes souvent dissimulées par la hiérarchie des fonctionnaires en cause, comme ce fut le cas dans les affaires de Geneviève Legay et de Cédric Chouviat.

Nous syndicats et associations de défense des journalistes et des droits de l’Homme appelons à une suppression pure et simple de cet article et, si ce n’est pas le cas, nous nous y opposerons avec la plus grande fermeté pour protéger la liberté de la presse.

Nous appelons le ministère de l’Intérieur et le groupe parlementaire de La République en Marche à ouvrir enfin une concertation avec les représentants des journalistes.

Premiers signataires : LDH – SNJ – SNJ-CGT – CFDT-Journalistes – Fédération internationale des journalistes – Fédération européenne des journalistes – SGJ-FO

Les actualités

  • La Voix du Nord : défiance et refus du plan de licenciements proposé

    La résistance est de mise à La Voix du Nord après l’annonce par la direction d’un plan « social » comprenant la suppression de 105 postes (4 ouvriers, 15 cadres, 38 employés et 48 journalistes), qui serait une véritable catastrophe pour le quotidien lillois. Après la première réunion officielle de discussion du PSE, les salariés…

  • Une première mobilisation massive contre la réforme des retraites

    Avec une fourchette comprise entre 1,7 et 1,8 million de manifestants dans toute la France contre le projet de réforme des retraites, ce jeudi 19 janvier 2023, la mobilisations a été très forte, et même au-delà des attentes de l’intersyndicale. Preuve, s’il en fallait, que ce projet est massivement rejeté par les Français de toutes…

  • #19 janvier : appel intersyndical à la mobilisation, carte des rassemblements, modalités pratiques…

    La F3C CFDT et CFDT-Journalistes appellent les salariés des entreprises de presse et de l’audiovisuel à rejoindre les grèves et manifestations contre le projet de réforme des retraites. Un appel intersyndical SNJ – SNJ-CGT – CFDT-Journalistes et SGJ-FO Dans un appel intersyndical lancé par le SNJ, le SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et le SGJ-FO, les journalistes sont…

  • Agences de presse : revalorisation des grilles au 1er janvier 2023 pour les journalistes

    A l’issue de la Négociation annuelle obligatoire, les partenaires sociaux ont trouvé un accord de revalorisation des grilles de salaires des journalistes applicable au 1er janvier 2023. Si les montants actés sont loin des revendications initiales des organisations syndicales, la conclusion de ces accords, à défaut d’assurer le maintien du pouvoir d’achat des salariés des…

  • Réforme des retraites : 64 ans, c’est non. Le 19, tous en grève

    Le Gouvernement vient d’annoncer officiellement que les Françaises et Français devront désormais travailler jusqu’à 64 ans ! Concrètement, cela signifie : Né(e)s en 1961 > 3 mois de travail en + pour rien ! Né(e)s entre 1962 et 67 > de 6 à 21 mois en + pour rien ! Né(e)s en 1968 et plus…

Enable Notifications OK No thanks