Abstention, désintérêt : faut-il réformer l’élection à la CCIJP ?

CFDT journalistes remercie chaleureusement tous les électeurs qui ont choisi ses listes pour le second tour de l’élection à la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP). Ils y seront désormais représentés par Yoann Labroux-Satabin et Frédérique Thiollier, nos deux élus à la commission de première instance.

Cela étant, une nouvelle fois, on constate le désintérêt massif des titulaires de la carte pour cette élection : seulement 36,12 % de participation pour un scrutin qui ne représente pas la réalité de la profession, avec un syndicat majoritaire surreprésenté (56.14 % au premier tour) alors que son poids de représentativité ne serait (dans l’attente de la publication des chiffres officiels) que de 37.91 % en 2021, contre 25.49 à la CGT, 25.06 à la CFDT et 11.53 à FO.

Avec seulement 55,08% des suffrages exprimés, le SNJ rafle ainsi 62,5% des sièges (5 sur 8) à la commission de première instance ; cela monte à 89% avec les régions.

Face à une abstention trop importante et à un résultat en trop grand décalage au regard des missions de la CCIJP, il faut réformer l’élection à la carte de presse, afin que la représentation au sein de la commission se rapproche de la réalité.

Ceux qui jouissent du renouvellement automatique de la carte de presse ne s’en soucient pas, tandis que l’obtenir reste un parcours du combattant pour les nouveaux entrants dans la profession, qui aimeraient, eux, l’obtenir… et peut-être voter !

De plus, l’organisation de cette élection a un coût de plus de 215.000 € qui grève lourdement le budget de la commission; une somme qui pourrait être utilement redéployée au service des missions de la CCIJP.

Deux pistes pourraient être envisagées : remplacer cette élection par la nomination de commissaires en fonction de la représentativité syndicale ou réformer le mode de scrutin en passant à une élection à un tour à la proportionnelle.

A Paris, le 8 décembre 2021


Les résultats du 2e tour : inscrits 35790, votants 12926 (36,12 %), exprimés 12785. Commission de première instance : SNJ 7042 (55,08), CGT 2633 (20,59), CFDT 1926 (15,06), FO 576 (4,51) CFTC 383 (3,00), CFE-CGC 225 (1,76).

En Régions (listes CFDT) :  Alpes 58 (17,68), Aquitaine 49 (11,19), Auvergne Limousin 20 (7,33), Bourgogne-Franche-Comté 41 (13,49), Bretagne 121 (20,13), Centre 59 (19,41), Champagne – Picardie 33 (12,41), Cote Azur Corse 37 (13,41), DomTom 27 (15,43), Languedoc Roussillon 33 (9,40), Lorraine 73 (31,47), Midi Pyrénées 60 (19,67), Nord 54 (16,93), Normandie 65 (18,62), Pays de la Loire 70 (17,24), Poitou-Charentes 14 (7,45), Provence 47 (11,99), Rhône 53 (12,21).

Les actualités

  • Coronavirus – Télétravail, précaires : les journalistes doivent être protégés

    La CFDT Journalistes et la F3C CFDT demandent à toutes les entreprises de presse d’édicter des consignes claires et équitables sur les conditions de reportage, en accord avec les autorités de santé de généraliser le télétravail en fournissant si besoin des ordinateurs portables de déclarer en arrêt maladie exceptionnel (décret du 31 janvier) et pour toute la durée de fermeture…

  • Coronavirus : le défi de la continuité de l’information

    Alors que la France se met à l’arrêt en raison de l’épidémie de Coronavirus, le travail des journalistes demeure indispensable pour traverser cette crise. La majeure partie de la population est désormais confinée sans les contacts habituels de sa vie sociale. Dans ce contexte extraordinaire et difficile pour la population, la F3C CFDT (Fédération communication…

  • Avec CFDT-Journalistes, pigistes, faire appliquer nos droits !

    Beaucoup de journaux et d’agences de presse n’appliquent pas pour leurs pigistes la loi, la convention collective, les barèmes. Et pas seulement des petites entreprises. Isolé, le pigiste ne peut pas grand chose – sauf dans de très rares cas. Mais pour l’immense majorité des pigistes, la solution du problème passe par l’action collective et…

  • Analyse. La précarisation du métier de journaliste a des conséquences sociales

    La précarisation du métier de journaliste que les organisations syndicales constatent depuis quelques années n’est pas sans avoir des conséquences sociales. Des chiffres pour commencer. Statut précaire rime avec jeune, femme, et (beaucoup) plus petit salaire. Chez les journalistes de moins de 26 ans, plus de 2 sur 3 (67,9%) sont pigistes ou en CDD en…

Enable Notifications OK No thanks