A La Provence, 650 salariés ne veulent pas se trouver otages d’une querelle juridique entre deux investisseurs

A La Provence, les 650 salariés de la rédaction, des fonctions support, du portage de journaux, de la régie… appellent par le biais de leur intersyndicale dont la CFDT  fait partie, (qui dispose d’une section, d’un élu, d’un délégué syndical et d’un représentant syndical), à l’ouverture des deux offres déposées en vue du rachat de 89% des parts de l’entreprise par NJJ d’un côté, la holding de Xavier Niel (actionnaire minoritaire à hauteur de 11%), et CMA CGM, le leader marseillais du transport maritime, de l’autre.

La vente, qui doit s’opérer dans le cadre de la liquidation du groupe Bernard Tapie, est conduite par le liquidateur Me Brouard, qui avait lancé un appel d’offres portant sur le prix de rachat bien sûr, mais aussi sur le projet social et économique.

L’ouverture des offres reportée

Les offres sont déposées devant le tribunal de Bobigny depuis plus d’un mois, où le juge commissaire doit les ouvrir. Sauf qu’il a annoncé récemment le report de l’ouverture des plis sine die… Car les deux repreneurs potentiels se sont déjà lancés dans une bataille devant les tribunaux.

Le 11 janvier, le tribunal de commerce de Marseille, que le liquidateur avait saisi en référé en ce sens, a demandé la suspension de la clause de préférence dont dispose Xavier Niel, en tant qu’actionnaire minoritaire, afin de permettre à l’offre de CMA CGM d’avoir la possibilité de se présenter sans être retoquée par le conseil d’administration.

NJJ doit faire appel de ce jugement devant la cour d’appel d’Aix. La société de Xavier Niel est en outre toujours bénéficiaire d’un droit de préemption.

Les salariés ont très peur de se trouver otages d’une querelle juridique entre ces deux investisseurs, tous deux très désireux d’acquérir le titre.

Ils demandent à avoir accès aux offres, quelles que soient les procédures en cours et le droit légitime de chacun à faire valoir ses droits. Et ce pour pouvoir peser dans le choix du meilleur projet, non pas pour rembourser l’Etat mais surtout pour assurer l’avenir de La Provence, et de ses 650 salariés, dont 180 journalistes qui assurent au quotidien l’information de tout un territoire.

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