Les négociations des barèmes minimum salariaux des journalistes de presse spécialisées ont abouti à une maigre revalorisation des tarifs de pige. La jugeant largement insuffisante, la CFDT-Journalistes (F3C-CFDT) est le seul des syndicats représentatifs à ne pas avoir signé.
Les employeurs ont en effet refusé d’accéder à notre revendication d’un tarif au feuillet à 60 € brut (hors CP, 13e mois, ancienneté). Le prix reste en dessous de l’acceptable : 47,50 € bruts (au lieu de 43,20) pour une diffusion dans un titre de presse à 5000 exemplaires et moins ; 50 € bruts (au lieu de 46,25) pour une diffusion dans un titre de presse à plus de 5000 exemplaires et plus (hors ancienneté, CP et 13emois).
Pour gagner le SMIC, un pigiste d’un « petit » titre devrait produire 2400 signes par jour, tous les jours ouvrés d’un mois. Pour gagner 2500 € brut par mois, l’objectif à atteindre monte à 3600 signes par jour. Cela sans comptabiliser tout le travail de veille journalistique et administratif qui incombe au salarié journaliste non permanent (et qui ne fait l’objet d’aucune rémunération). A ce tarif, les pigistes travaillant à temps complet en presse spécialisée et à qui on applique les minima sont en réalité souvent sous le Smic.
Pour la CFDT Journalistes, utiliser la pige – travail sans référence horaire – pour contourner le SMIC horaire, n’est pas acceptable. Les pigistes sont des contributeurs essentiels aux titres de presse spécialisée. Ils sont plus de 1500 à collaborer avec celles-ci d’après les données Audiens, et nombre de titres présentent des contenus en très grande partie réalisés par eux.
Pour les mensualisés, les hausses de salaire ne font aussi que rattraper le SMIC (lire à ce sujet notre communiqué )
Conclusion : c’est bien insuffisant au regard du retard déjà enregistré sur la grille de la presse spécialisée… et de l’inflation (l’Insee annonce une augmentation de 4,8% des prix à la consommation d’avril 2021 à avril 2022). La CFDT Journalistes ne souhaite plus marchander et chicaner avec des employeurs qui maintiennent des niveaux de salaires aussi bas.
Nous prenons date pour la revoyure de rentrée en espérant un vrai coup de pouce pour l’ensemble des personnels de la presse spécialisée.
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RAPPEL – Toutes les formes de presse n’ont pas de barème de piges, mais lorsque ces barèmes existent, ils entrent dans le champ des négociations et doivent eux aussi être revalorisés. La F3C CFDT réclame de longue date la mise en place de barèmes minimum dans la presse en ligne, qui n’en a pas encore. Les barèmes de pige peuvent heureusement être plus favorables en entreprise que les barèmes conventionnels et faire partie des NAO (négociations annuelles obligatoires) menées par les représentants syndicaux. Attention, tout tarif de pige doit être annoncé par l’employeur en brut, hors congés payés (+10%) et éventuellement 13e mois (+8,3 %, dès la 3è pige pour un même employeur) et ancienneté (+5 % après 5 ans de carte de presse, etc.). Tout paiement non salarié (en facture, en droits d’auteur, en honoraires de CLP) est illégal, de même que le CDDU.
Tarifs minimum au feuillet (presse écrite) :
PQN : 66,98 €
Presse magazine : 53,99 €
Agence de presse écrite : 52 €
Retrouvez tous les barèmes de pige ici :
https://cfdt-pigistes.fr/les-baremes- conventionnels-de-piges/