Ils tiennent, les salariés du JDD ! Leur collectif reste extrêmement soudé, alors qu’ils vivent leur troisième semaine de grève, revotant chaque jour la reconduite de la grève à plus de 95% ! Cela malgré de lourdes conséquences sur leur salaire et un immense dépit de ne pouvoir couvrir l’actualité.
S’ils tiennent, c’est qu’ils savent que demain, avec Geoffroy Lejeune à leur tête, leur travail ne sera plus le même, leur conception du métier et de son honnêteté sera bafouée. A Valeurs Actuelles, il a défendu une ligne d’extrême-droite bien loin des valeurs défendues par la rédaction du JDD.
La perspective de départs négociés ne peut en aucun cas les rassurer, car l’hémorragie serait alors énorme, et c’est leur journal qu’on assassinerait alors. Pour ceux qui resteront, verrouiller leurs capacités à rester vraiment journalistes est un combat ardu mais absolument nécessaire.
La chance immense de ce combat, c’est l’union entre les salariés, au sein de la SDJ, et entre les syndicats. Dès les premières heures les grévistes, malgré le coup de massue, se sont organisés en commissions (juridique, stratégique, communication…) et orchestrent un mouvement très organisé, avec ses AG quotidiennes, sa caisse de grève, et sa médiatisation qui ne faiblit pas.
La section syndicale CFDT est mobilisée elle aussi depuis le 1er jour. En premier lieu, nos élus en entreprise bien-sûr, avec la chance qu’un de nos élus au CSE est aussi coprésident de la SDJ.
Le soutien des instances CFDT
Au national, la CFDT multiplie les démarches pour les soutenir et soutenir notre conception du travail des journalistes.
Le 23 juin, deuxième jour de grève, CFDT-Journalistes et la section CFDT de Lagardère Media News (JDD, Paris Match) éditaient un communiqué demandant de ne pas confirmer l’arrivée de Geoffroy Lejeune.
Le 25 juin nous participions à la réunion du collectif STOP BOLLORE pour envisager les premières actions.
Le 27 juin nous participions avec le SNJ (Solidaires) et le SNJ-CGT à la soirée de soutien organisée par RSF : dans la salle, mais aussi sur scène, avec nos militants Yoann Labroux-Satabin et Manuela Bermudez, membres du conseil national CFDT-Journalistes, et Marylise Léon, secrétaire générale de la confédération CFDT.
Le 27 juin encore, Marylise Léon et Laurent Berger signaient la tribune de 400 personnalités montée par la rédaction du JDD et parue dans le Monde : « Le JDD ne peut devenir un journal au service des idées d’extrême droite ».
Le 27 juin toujours, en tant qu’affiliés à la FEJ et la FIJ, nous signions un appel : « France: il est urgent de renforcer l’indépendance des rédactions et le pluralisme des médias »
Et le même jour, notre fédération F3C-CFDT publiait elle aussi un communiqué « pour stopper la transformation du Journal du Dimanche en Journal d’extrême droite ».
https://f3c.cfdt.fr/upload/docs/application/pdf/2023-06/23cp12_f3ccfdt_communique_de_presse_medias_jdd_vivendi_sscontact.pdf
Le 30 juin, aux 48h de la pige, nous montions une photo de groupe avec plus de 200 pigistes venus de toute la France, en solidarité aux grévistes du JDD, dont une trentaine de pigistes. Trois d’entre eux étaient là, et ont pu témoigner de leur inquiétude mais aussi de leur combativité.
Le 3 juillet, Marylise Léon, secrétaire générale de la confédération CFDT, écrivait avec Sophie Binet, secrétaire générale de la confédération CGT, à Elisabeth Borne, pour lui demander d’engager les réformes qui s’imposent comme nécessaires au vue de ce que le droit n’a pas permis d’empêcher au JDD.
Le 4 juillet, la presse confédérale CFDT a également raconté la mobilisation dans Syndicalisme Hebdo.
https://www.syndicalismehebdo.fr/article/journal-du-dimanche-la-determination-intacte-des-salaries
Le 5 juillet interrogés dans Ouest France titrant « Derrière sa conquête des médias, Vincent Bolloré a-t-il un projet politique ? », nous expliquions « Il faut réclamer des règles pour que les milliardaires soient stoppés dans leur capacité à nommer des directeurs de rédactions contre l’avis des journalistes. Le gouvernement doit s’en saisir ».
Le 6 juillet plusieurs représentants CFDT (au JDD, de CFDT-Journalistes, et de différentes entreprises du groupe Vivendi) participaient au rassemblement devant le siège de Vivendi, alors que s’y tenait le comité de groupe Vivendi.
Le combat continue !
Et vous, que pouvez-vous faire ?