« Etre journaliste, ça se défend ». Le message des journaliste-CFDT est bien passé auprès de Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT qui, le 6 novembre, a participé à une rencontre avec les adhérents journaliste de la Fédération Culture, Conseil et Communication (F3C) à l’immeuble des Fédérations, avenue Simon-Bolivar à Paris.
Une rencontre « au top » avec des témoignages très forts de nos adhérents et militants journalistes sur la dégradation des conditions d’exercice de notre métier, et une écoute active de Marylise, qui a ensuite fait part de ses précieuses mises en perspective.
Philippe Cortay, délégué syndical au Dauphiné Libéré, a évoqué la course au clic, l’extension des demandes des rédactions (audio, vidéo, etc.) qui s’accompagne de la diminution de la présence sur le terrain, etc.
Laurent Villette, secrétaire fédéral F3C-CFDT en charge des négos de branche en presse écrite, a évoqué les rémunérations en baisse, notamment à l’embauche de jeunes journalistes, à peine au-dessus du Smic!
Renaud Dalmar, DS à Radio France et référent violences sexistes et sexuelles dans l’entreprise, a parlé de l’institutionnalisation des contrats précaires dans l’audiovisuel public, en particulier à Radio France où le prestige de l’entreprise semble pouvoir se substituer aux yeux de ses dirigeants à des conditions de rémunération et de travail correctes. Il a rappelé que 40 % des jeunes journalistes quittent le métier après 7 ans d’exercice.
Corinne Renou-Nativel, pigiste et élue CSE Bayard, a évoqué les difficultés rencontrées par les pigistes : collaboration pouvant être remise en question par le changement d’un chef de service, isolement, méconnaissance des droits, paiements conditionnés à la date de parution parfois des mois après remise de l’article, baisse des tarifs, recours au paiement illégal par droits d’auteur et auto entreprenariat, etc.
Ariane Lavrilleux, pigiste notamment à Disclose, est revenue sur la perquisition et la garde à vue qu’elle a subies. Elle est passible d’une peine de 5 ans de prison pour avoir expliqué les ressorts de l’opération Sirli menée par la France en Egypte en se fondant sur des documents fournis par un lanceur d’alerte anonyme. Un récit limpide, et une totale solidarité exprimée par Marylise Leon et la CFDT sur ce risque démocratique majeur que constitue l’atteinte au secret des sources.
Nommée juste avant l’annonce de l’arrivée de Geoffroy Lejeune au JDD, elle a aussi regretté que la vaste mobilisation dont elle a fait partie n’ait pas empêché la prise de fonction du directeur de la rédaction du magazine Valeurs actuelles à la tête du JDD. « En tant que pilier démocratique, la presse se doit d’avoir en interne un fonctionnement démocratique, a-t-elle souligné. Les médias joueront un rôle crucial dans la bagarre contre l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite lors des prochaines élections présidentielles. »
« Les journalistes avec lesquels j’ai échangé ce soir, sont passionnés par leur métier et le défendent. Malgré les difficultés. Précarité, intelligence artificielle, concentration des médias… En se battant pour les conditions de travail, ils se battent pour une presse de qualité », a estimé la secrétaire générale à l’issue de la rencontre. Merci à elle pour son soutien !
Lire le récit de cette rencontre dans Syndicalisme Hebdo : https://www.syndicalismehebdo.fr/article/la-cfdt-journalistes-rencontre-marylise-leon