Journaliste cinéma : derrière le strass, le stress

La liberté de la presse, on en parle ?

Rappelons cette évidence : être critiqué ciné, ce n’est pas faire la promo des films. Sinon, copier-coller les communiqués de presse suffit. Quand nous aimons, nous le disons. Et quand nous n’aimons pas, nous le disons aussi. Les partenariats entre les médias et les sociétés de production lors des sorties avec palanquées de logos sur les affiches, la plupart du temps convenus sans consultation du journaliste concerné, relèvent de la communication. Se voir interdire l’accès à des projections d’un film par crainte de mauvaises critiques, être black-listé après un article qui a déplu, ce sont des entraves. A l’heure où le monde cinématographique connaît un vaste chamboulement avec les révélations de violences sexistes et sexuelles, tous les sujets, tous les films doivent pouvoir être abordés et vus !

5 mn d’interview, c’est mieux que rien ?

Les entretiens en longueur pour aborder une œuvre ou une carrière… Faut pas rêver ! Certes, quelques journalistes ont droit à des échanges de qualité, mais la grande majorité se voit imposer des conditions draconiennes par les sociétés de production ou de distribution, avec les fameuses « junkets », des interviews à la chaîne de cinq minutes chrono, ou des conférences de presse insipides aboutissant à un encadrement et une uniformisation de l’information. Rien ne doit dépasser !

Pas dispo pour la projo ? Tant pis !

Écrire un article, réaliser un sujet à la radio ou à la télévision, suppose avoir vu les films avant leur sortie. Malheureusement, entre le nombre restreint des projections, leur concentration dans les grandes villes, il est parfois difficile d’y arriver. Certes, des liens de visionnage peuvent être proposés, mais, pas à tout le monde…

La pige ciné, c’est pas la Croisette !

Rémunérés le plus souvent au feuillet (à la longueur de l’article), les journalistes cinéma à la pige (une proportion importante de la profession) ne sont pas payés à la hauteur du temps passé et de leurs compétences. Trop souvent également, ils ne sont pas rémunérés, quand le film, après visionnage, s’avère ne pas mériter de papier, malgré le temps consacré et l’expertise qui a fondé cette décision. Et que dire de certaines revues spécialisées, parfois prestigieuses, qui s’autorisent à ne pas payer leurs critiques ou à les rémunérer à des tarifs indécents ? Sans oublier les médias qui, crise oblige disent-ils, non seulement réduisent le nombre des papiers sur le cinéma mais aussi leur taille…

Paris, le 23 mai 2024

journalistes@f3c.cfdt.fr

Télécharger ce communiqué

Les actualités

  • Etats généraux de l’information : l’urgence est aussi sociale !

    Le comité de pilotage des États généraux de l’information (EGI) vient de rendre ses recommandations. Si nous avons parfois contesté l’organisation et le fonctionnement de ces EGI, nos syndicats ont malgré tout choisi d’y contribuer et d’y défendre leurs revendications.    Globalement, si nombre de ces recommandations vont plutôt dans le bon sens, d’autres manquent…

  • France Télé sape le dialogue social et l’identité de France 3 !

    Le 9 septembre, les élus CSE de France Télévisions ont suspendu la réunion de cette instance en protestation à des pratiques de la direction bafouant le dialogue social et à une décision unilatérale de faire disparaître l’identité France 3 des journaux régionaux. Un prémisse de fusion avec la radio France Info, sous la marque Ici.…

  • Le photojournaliste palestinien Loay Ayyoub doit obtenir son visa pour venir à VISA pour l’image !

    Signez la pétition « Visa pour l’image : Loay Ayyoub doit pouvoir recevoir son prix à Perpignan » que nous portons en intersyndicale ! Le journaliste palestinien Loay Ayyoub pourra-t-il venir recevoir le Visa d’or de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik, dont il est le lauréat cette année ? Invité à ce titre au festival de…

  • Journalistes tués à Gaza : lettre collective à l’Union européenne pour demander des sanctions contre Israël

    Voici le courrier envoyé le 26 août à Josep Borrell Fontelles, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-président de la Commission, et à Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne chargé d’une économie au service des citoyens, par 59 organisations de journalistes dans le émonde…

  • Trois ans après la chute de Kaboul, n’oublions pas les journalistes afghans

    15 août 2021 : Kaboul tombe aux mains des talibans. Aussitôt, des milliers d’Afghans fuient le pays. Parmi eux, de nombreux journalistes, évidemment parmi les premières cibles de ce régime. Trois ans plus tard, le paysage médiatique du pays est décimé, les femmes journalistes y ont quasiment disparu, ceux qui continuent doivent suivre des règles…

Enable Notifications OK No thanks