Elise

  • Un prix pour les enquêtes réalisées grâce à des lanceurs d’alerte, dont la CFDT-journalistes est partenaire et membre du comité de sélection, a été lancé ce mardi 28 mars aux Assises du journalisme de Tours

    On l’ignore souvent mais les lanceurs d’alerte sont indispensables à de nombreuses enquêtes journalistiques d’intérêt général. Les LuxLeaks, le Mediator, l’affaire Clearstream…
    Si ces grands scandales ont eu un écho médiatique, c’est grâce à l’engagement de lanceurs et lanceuses d’alerte qui ont transmis des preuves, aidé à comprendre le contexte, éclairé, par leur expertise, les aspects techniques souvent complexes d’une affaire et parfois pris des risques importants pour eux-mêmes et leur famille.

    UN PRIX. La Maison des Lanceurs d’Alerte lance le prix de « l’Alerte à la Une » pour récompenser les enquêtes journalistiques menées grâce aux informations transmises par des lanceurs d’alerte.

    DES PARTENAIRES. Ce prix a été lancé ce mardi 28 mars 2023 à l’occasion des Assises du journalisme à Tours et associe syndicats de journalistes et ONG mobilisées pour la défense d’un journalisme d’investigation libre et indépendant. L’ICIJ, le Fonds pour une presse libre et The Signals Network sont membres du comité de sélection, aux côtés des principaux syndicats de la profession: SNJ, CFDT-Journalistes, SNJ-CGT ainsi que la Fédération internationale des journalistes (FIJ).

    DES CANDIDATS. Le prix s’adresse aux journalistes indépendants, aux médias et aux collectifs de journalistes quel que soient le format et l’échelle de publication (locale, nationale ou internationale) de leur enquête. Seule exigence: avoir un lien avec la France.

    DEUX PARRAINS. Antoine Deltour, le lanceur d’alerte des LuxLeaks, et Maureen Kearney, lanceuse d’alerte d’Areva et syndicaliste CFDT incarnée par Isabelle Huppert dans le film La Syndicaliste, actuellement au cinéma sont les parrains de cette première édition. 

    DATE LIMITE. Un appel à candidatures a été publié pour permettre aux journalistes qui travaillent avec des lanceurs d’alerte, ou aux médias qui les publient, de se porter candidats. Il est ouvert jusqu’au 11 juin 2023 à minuit.

  • Communiqué CFDT du 20/03/2023

    Les journalistes pigistes sont la richesse du Monde diplomatique : chaque mois, ils signent une grande partie des articles du journal, reportages et enquêtes d’une grande qualité. 

    Néanmoins, alors que Le Monde diplomatique réalise de jolis bénéfices (+2,6 millions d’euros en 2021) et possède des réserves financières conséquentes, les pigistes de ce journal sont faiblement rémunérés au regard du temps qu’ils consacrent à leurs enquêtes (plusieurs semaines, voire plusieurs mois par sujet). Ainsi, rapporté à leur temps de travail effectif, des journalistes du Monde diplomatique se retrouvent parfois rémunérés moins que le SMIC horaire. Ces travailleurs précaires n’ont pas accès aux œuvres sociales de l’entreprises, ni à l’intéressement (intéressement qui a représenté la somme de 488 565€ en 2021). 

    Le 4 avril 2023 auront lieu les élections au Comité social et économique du Monde diplomatique. Participer à la négociation du protocole d’accord préélectoral a permis à la CFDT, pour l’heure absente dans l’entreprise, de relever un problème majeur : la disproportion entre la place des journalistes rémunérés à la pige – très nombreux, et produisant une très grande partie du contenu – et la façon dont ils sont considérés.

    Selon la direction du journal, le titre compte 31 salariés permanents et 115 pigistes. Pourtant, le 14 mars, date de dépôt des listes,aucun pigiste n’a pu se porter candidat. Il ne s’agit pas d’une interdiction, évidemment, mais d’une conséquence de critères d’éligibilité qui s’en tiennent aux dispositions légales. Si ces critères d’éligibilité (disposer de 9 fiches de paie sur les 12 derniers mois dont 2 dans les 4 derniers mois) ne font pas obstacle à la représentation des pigistes dans certaines entreprises, notamment celles qui les font travailler à une très grande régularité, ils nécessitent une adaptation mieux-disante dans des entreprises comme Le Monde diplomatique, où non seulement la parution est mensuelle, mais où la politique RH privilégie un large volant de pigistes ne signant qu’une ou deux fois par an, pour la plupart. Résultat : alors que les chantiers nécessaires pour mieux prendre en compte les pigistes nécessitent de les écouter, ils ne seront pas autour de la table du CSE. Par ailleurs, seule une poignée de pigistes auront le droit de vote.

    La CFDT a tout fait pour assouplir ces conditions (électorat et éligibilité), en vain. Ailleurs dans la presse, la place des pigistes parmi les représentants du personnel ne fait plus débat. C’est non seulement une question de justice, une nécessité démocratique, et une chance pour l’entreprise : partout où ils sont élus, les pigistes apportent un regard neuf, pragmatique, et sont de véritables alliés des titres, tant ils y sont attachés et contribuent, par leur savoir-faire, à leur pertinence. 

    Le Monde Diplomatique ne serait pas Le Monde Diplomatique sans ses pigistes. Le Monde Diplomatique ne peut pas rester Le Monde Diplomatique s’il ne fait pas évoluer radicalement sa conception de la place des pigistes en son sein. Par conséquent, le mensuel doit s’inspirer de sa ligne éditoriale afin d’améliorer ses pratiques salariales.

    Paris, le 20 mars 2023 

    Contacts : journalistes@f3c.cfdt.fr – snme@f3c.cfdt.fr

    Lire aussi notre appel à candidature (dates expirées) :

  • Communiqué CNCLP – SNJ-CGT – CFDT-Journalistes

    Les correspondants locaux de presse (CLP) sont les travailleurs invisibles mais essentiels de la presse régionale. Ils fournissent jusqu’à 75 % des contenus des journaux régionaux et sont en

    moyenne cinq fois plus nombreux que les journalistes en presse quotidienne et hebdomadaire régionale. Ils sont environ 30 000 en France, presque autant que les journalistes titulaires de la carte de presse.

    Le statut des correspondants locaux de presse a été créé par la loi no 87-39 du 27 janvier 1987. Selon ce texte, ils contribuent à « la collecte de toute information de proximité ».

    Bien loin de cette simple contribution, la nature des tâches demandées aux correspondants a considérablement évolué. Les groupes de presse exploitent aujourd’hui les CLP en leur demandant de réaliser de plus en plus souvent des enquêtes de terrain, des reportages, des portraits, des vidéos. Autant dire un véritable travail de journalistes localiers. Et cela, à des tarifs bruts estimés à 4,76 € de l’heure, entre 5 € et 15 € brut le feuillet, 2 à 4 € la photo. Il s’agit donc d’une main d’œuvre journalistique reconnue comme essentielle à la démocratie locale, mais sous-payée, sans protection sociale, uberisée avant l’heure. Ce recours aux CLP permet par ailleurs aux entreprises de presse de n’être redevables d’aucune cotisation sociale.

    Ignorant les réalités et la justice sociale, le ministère de la Culture, unilatéralement à l’écoute des patrons de la presse régionale, persiste à conserver ce statut indigne en l’état.

    La coexistence du statut des correspondants locaux de presse, payés en honoraires en tant quetravailleurs indépendants sans protection sociale et sans droits, et de celui des journalistes n’est plus tenable. Il est temps que ces travailleurs de la presse régionale soient payés à la pige, embauchés en CDD ou en tant que permanents. Chacun doit avoir accès à une

    rémunération digne, à des droits sociaux, à la formation et à une représentativité dans les entreprises et au niveau national.

    Nous demandons l’établissement de barèmes, le respect des droits d’auteur ainsi que la prise en compte des correspondants locaux de presse dans la répartition des droits voisins. Nous en appelons au ministère de la Culture pour l’ouverture de discussions pour la révision de ce statut inique.

    Le 17 mars 2023

    Contacts :

    collectifs.correspondants.presse@gmail.com

    contact@snjcgt.fr

    journalistes@f3c.cfdt.fr

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  • Qu’elles couvrent des guerres ou des mouvements de protestation, les femmes journalistes travaillant dans les zones de conflit prennent des risques immenses au nom de la liberté d’informer. La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et son Conseil du genre les mettent en lumière cette année dans le cadre de leur campagne autour de la Journée Internationale des droits des femmes, le 8 mars.

    Dix femmes ont été tuées dans l’exercice de leurs fonctions en 2022, la plupart au cours de reportages effectués dans des zones de conflit.

    Les femmes journalistes sont confrontées à des défis extrêmes lorsqu’elles couvrent les conflits, qu’il s’agisse d’attaques et de menaces militaires, d’intimidations policières, de surveillance ou de violences sexistes ordinaires. Leur sécurité est régulièrement mise en danger, et beaucoup ont développé leur propre stratégie pour rester en sécurité.

    D’autres problèmes liés au travail se posent dans certaines régions du monde, comme l’absence de contrats de travail ou d’assurance, l’absence d’équipements de protection adaptés aux corps des femmes et le manque de formation à la sécurité, les lacunes en matière de sécurité numérique et les arriérés de salaire qui obligent de nombreuses journalistes à prendre des risques supplémentaires pour être payées.

    Mais le reportage dans les zones de conflit et les zones de tensions est aussi une opportunité pour les femmes journalistes de changer le récit d’un conflit, de défier les stéréotypes de genre et de couvrir l’actualité différemment. Les voix des femmes sont essentielles pour comprendre pleinement une histoire. Parfois, être une femme devient même un atout pour accéder à certains lieux et contacter des sources.

    PARTAGEZ LA CAMPAGNE

    Téléchargez et partagez le visuel de la campagne en anglaisfrançais et espagnol sur les réseaux sociaux. Partagez les témoignages de femmes journalistes couvrant les conflits dans le monde entier. Utilisez les hashtags #WomenReportingConflicts #IWD2023 et identifiez @IFJGlobal sur Twitter, Facebook, Instagram et LinkedIn.

    EXIGEZ LA RATIFICATION DE LA CONVENTION DE L’OIT C190

    Faites campagne pour la ratification de la convention n°190 de l’OIT contre la violence et le harcèlement dans le monde du travail. En savoir plus sur ce que les syndicats peuvent faire pour encourager les gouvernements à ratifier la convention et agir au niveau national. 

    Message clé pour les réseaux sociaux : La violence ne fait pas partie du travail. Les femmes journalistes méritent un environnement de travail sûr. Mettez fin à la violence au travail, ratifiez la convention C190 de l’OIT #RatifiezC190 #IWD2023

    SOUTENEZ LA CONVENTION SUR LA SECURITE DES JOURNALISTES

    Malgré de nombreux protocoles, directives et propositions, les journalistes sont toujours confronté.e.s à des menaces quotidiennes, et l’impunité continue d’aggraver la situation. Lisez la Convention internationale sur la sécurité et l’indépendance des journalistes dirigée par la FIJ et faites pression sur votre gouvernement et vos partis politiques pour qu’ils la soutiennent.

    Message clé pour les réseaux sociaux : Les femmes journalistes ont besoin d’une convention internationale pour protéger leur sécurité. Soutenez la Convention sur la sécurité et l’indépendance des journalistes lancée par la FIJ. #IWD2023

    LISEZ LES TEMOIGNAGES DE FEMMES JOURNALISTES (cliquez sur l’image)

  • Comme chaque année, la CFDT-Journalistes sera présente aux Assises du journalisme, qui se tiennent les mardi 28, mercredi 29 et jeudi 30 mars à MAME (un lieu de séminaires) au 49 Boulevard Preuilly à Tours. Elle y tiendra un stand. Ses représentants interviendront dans certaines tables rondes et écouteront les débats, un bon baromètre des préoccupations de la profession et des initiatives qui la rendent vivante.

    Le thème de cette année est : « Retrouver le goût de l’info ». A l’heure où une partie importante des citoyens s’informe plus ou via des réseaux qui ne sont pas alimentés par des journalistes, les débats promettent d’être passionnants et surtout utiles pour nous permettre de réfléchir à la façon d’assurer notre avenir et celui de notre démocratie, et de nourrir nos pratiques syndicales.

    Souhaitant que ce temps profite un maximum à tous, et consciente que cela représente un effort financier, qui se cumule avec l’effort de prendre sa/ses journées, la CFDT-Journalistes renouvelle son opération de soutien financier aux journalistes adhérents qui souhaitent y aller au moins une journée entière. Cela prendra la forme de remboursement des frais de déplacement (PROCEDURE à télécharger)

    Jusqu’à 100€/personne

    Pour maximum 10 personnes

    La priorité sera donnée aux premiers inscrits. En contrepartie et en vue de faire de ce moment un temps d’engagement syndical, il sera proposé aux bénéficiaires qu’ils restituent les grandes lignes de ce qu’ils auront jugé intéressant des tables rondes qu’ils auront suivies.

    Un temps de repas entre adhérents CFDT pourra aussi être proposé si un créneau de disponibilité commun se présente.
    Nous nous réjouissons de nous retrouver prochainement pour parler journalisme ensemble ! #fiersdetrejournalistes

    Le conseil national de la CFDT-Journalistes

  • Antoine, Martine, Benoit, Anne-Sophie sont journalistes, adhérents CFDT, et fidèles des cortèges contre la réforme des retraites. Pourquoi ? Comment passe-t-on du professionnel qui couvre une manif au citoyen qui y prend part ? On les écoute !

    « Défendre un modèle social mis en péril par une politique productiviste et sexiste, qui agit contre les intérêts des travailleurs et des travailleuses ». Voici pourquoi Antoine, 32 ans, journaliste culturel, n’a manqué aucune grève et manifestation depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites. Une réforme qu’il perçoit comme une « attaque envers un temps de vie libéré des contraintes et de la pénibilité du travail » et « une provocation particulièrement insoutenable alors que les conditions de vie d’une grande partie de la population empirent et que la plupart des salaires stagnent ». D’autant plus que « rien ne justifie cette réforme, pas même des projections économiques à court terme ».

    Pour lui, il est important de participer très concrètement. « Mon engagement citoyen s’exprime par le vote, mais aussi par ma participation aux grèves et aux manifestations, comme l’expression de mon inquiétude démocratique. J’ai pu constater, ces dernières semaines, qu’elle était largement partagée ».

    Ce n’est pas abandonner les lecteurs

    Se déclarer gréviste représente un manque à gagner sérieux pour lui qui fait partie des journalistes aux salaires modestes. Pourtant ni cette perspective ni celle de sacrifier quelques heures de son travail d’information ne le décourage. Au contraire. « Lutter pour la défense et le respect des acquis sociaux représente selon moi la base de la conscience professionnelle. Seules de bonnes conditions de travail permettent de faire perdurer les fondamentaux du métier, dont le respect du code de déontologie, le traitement honnête de l’information et le souci de l’exactitude. Cesser le travail, ce n’est pas abandonner les lecteurs, auditeurs ou spectateurs, mais les assurer, au contraire, de nos préoccupations vis-à-vis de la valeur de l’information que nous traitons et créons au quotidien, de notre attachement à un métier qui deviendra plus pénible à exercer au fil des ans, avec cette réforme. »

    Changer de posture

    La mobilisation ne va pas de soi pour tous les journalistes. « Nous avons tellement l’habitude de couvrir les événements, de raconter les choses, que changer de posture pour devenir acteur, participer à un mouvement, n’est pas intuitif. Cela ne vient étrangement pas à l’idée », analyse Martine Pesez, journaliste au Berry Républicain à Bourges. Elle qui était le plus souvent la seule de sa rédaction à s’absenter pour les manifs se réjouit d’avoir retrouvé le 7 mars quatre collègues.

    A Bourges, le 7 Masri 2023, Martine et ses collègues du Berry Républicain

    Demeure aussi une certaine idée selon laquelle un journaliste ne pourrait jamais s’arrêter de travailler. « Avec notre habitude de nous surinvestir, nous avons du mal à considérer que c’est possible, mais ça l’est vraiment. J’ai appris à dégager des journées depuis que je suis élue CSE. C’est une question d’organisation. En charge de pages hebdomadaires c’est tout à fait jouable ». Pour pouvoir rejoindre les cortèges, elle anticipe ses prises de rendez-vous, et elle le reconnait, accepte d’accentuer sa charge de travail les autres jours de la semaine. Mais pour faire des manifs et des grèves une pratique plus ample des journalistes, il faudrait que cela devienne un sujet de conversations comme les autres avec les collègues.  » C’est normal d’envisager d’y participer et d’en parler, comme tous les salariés. » 

    Les injustices de la réforme

    Elle le reconnait, ce regard qu’elle porte est nouveau, et motivé par le fait de se sentir à sa place à la CFDT, heureuse de partager un mouvement collectif. Passer du journaliste observateur extérieur au salarié participant, comme les autres salariés, était cette fois-ci évident. « A 59 ans je me sens encore capable de travailler quelques années, donc je ne proteste pas tant pour moi. Mais je suis révoltée par les injustices de cette réforme, chez les personnes ayant des tâches pénibles, ayant des petites retraites, ou les femmes ! Je n’accepte pas non plus la brutalité de la réforme, qu’elle n’ait fait l’objet de quasiment aucune concertation, et des mensonges qui ont été dits. Il ne faut pas laisser passer ça ! ».

    Les journalistes avec les autres

    Anne-Sophie, 55 ans, journaliste à J’aime Lire (Bayard Presse), se sent elle directement victime de la réforme à venir, elle qui a sacrifié une partie de sa carrière pour s’occuper de ses trois enfants, à l’heure ou le partage des efforts entre hommes et femmes est encore très inéquitable. « Je ne regrette pas d’avoir consacré du temps à mes enfants, mais moi aussi j’aimais mon métier et j’avais une carrière à mener, et avec cette réforme je vais être pénalisée ! » 

    A Bordeaux, elle concilie parfaitement son travail avec sa mobilisation, les manifestations ayant lieu sur le temps de midi. Une pause méridienne qu’elle est heureuse de passer dans la rue, avec les cortèges CFDT, la plupart du temps entourée de personnels soignants, avec qui elle a plaisir à échanger.  « Nous journalistes sommes souvent mal vus, mais là, nous sommes avec les autres, sommes dans le même combat« .

    Parenthèses d’action collective et chaleureuse

    Une expérience de communion que partage Benoit Contour, 61 ans, journaliste agricole, qui vit comme « des parenthèses d’action collective et chaleureuse » ces rendez-vous réguliersIl y va avec son épouse, infirmière, y retrouve des copains avec qui ils déjeunent puis avec qui ils reprennent le train de banlieue. « On vérifie que le cortège de la CFDT est le plus imposant et le plus bruyant, et on se fait photographier devant la vache de la fédération Agri ! ».

    Benoit Contour, journaliste pour Grands Troupeaux Magazine et Elevages Caprins Magazine, ne manque jamais sur les cortèges un clin d’oeil à la vache de la fédération CFDT Agri-agro !

    Alors oui, les défilés des 19 et 31 janvier, 7 et 16 février lui ont fait rater deux conférences de presse, mais il a pu en revoir une en replay. « Je suis très autonome dans mon travail, avec 100 % de télétravail depuis quatre ans, et je réussis à produire ma contribution pour le print. Je peux faire les ajustements nécessaires en réduisant la copie postée sur le site internet ». Détail de poids : il sait compter sur un rédacteur en chef compréhensif et des collègues qui soutiennent le mouvement. 

    Alors, collègues journalistes, comme eux, pour vous, pour tous, passez de l’autre côté, mobilisez-vous contre la réforme des retraites ! Et si vous ne le faites pas, aidez les collègues qui le font 😉 !

  • Communiqué de la section CFDT de France 3 Côte d’Azur à télécharger ici

    Ce samedi 4 mars 2023, lors d’un tournage à Nice, les forces de l’ordre ont expulsé brutalement une équipe de France 3 Côte d’Azur qui remplissait de plein droit sa mission d’informer.

    Nous apportons notre entier soutien aux deux journalistes concernés qui ont été non seulement empêchés de travailler, mais qui, en plus, ont subi des violences verbales et physiques inadmissibles. Des policiers ont poussé, pris par le col, menacé nos confrères pour les écarter du lieu de tournage, un site où un cirque s’était installé illégalement et où s’était rendus le maire de Nice et la police.

    Il apparaît nécessaire de rappeler à ceux qui sont là pour faire respecter la loi que cette loi comprend la liberté d’informer, inscrite, entre autres, dans la Constitution. La protection des journalistes dans l’exercice de leur fonction est le préalable à toute société démocratique. Force est de constater que cela n’est pas acquis (voir encadré*).

    Nous avons d’ores et déjà demandé à la direction de développer plus amplement à l’antenne le traitement de cette information ce dimanche 5 mars, ce qui a été le cas ce dimanche midi par la diffusion des images de l’agression dans le journal télévisé de Côte d’Azur.

    Nous estimons que cela mérite également une explication plus précise par un positionnement éditorial dans le journal télévisé régional de ce soir.

    Cela complétera la brève clairement énoncée par la présentatrice samedi soir et l’article écrit sur notre site web.

    La rédaction en chef a écrit aux services de la préfecture des Alpes-Maritimes pour dénoncer les faits et France télévisions examine la possibilité d’une action juridique. Nous appuyons totalement ces démarches qui sont nécessaires :

    Pour le respect de nos collègues journalistes brutalisés de façon inacceptable. Pour le respect de la liberté de la presse en Côte d’Azur.

    Antibes, le dimanche 5 mars 2023

    Lutter contre les dérives des forces de l’ordre et toutes les violences contre les journalistes : un combat d’actualité, un combat permanent de la CFDT

    Force est de constater que les dérives des forces de l’ordre vis-à-vis des médias décrites très précisément dans le rapport indépendant de la commission Delarue en avril 2021 sont loin d’avoir cessé. Et ce alors qu’en décembre 2021 le Schéma national de maintien de l’ordre, rappelait « il est impératif de protéger le droit d’informer, pilier, comme le respect de l’ordre public, de notre démocratie. À cet égard, la sécurité physique des journalistes doit être garantie ». Les forces de l’ordre sont là non pas pour entraver mais favoriser le travail des journalistes. La CFDT-Journalistes, membre du groupe de liaison entre les journalistes et le ministère de l’Intérieur, qui se réunit régulièrement pour étudier ces entorses, ne manquera pas de réclamer des explications sur les faits de Nice, et des résolutions fermes pour que cela ne se reproduise plus.
     
    Ces faits viennent s’ajouter à la trop longue liste des agressions de journalistes. Pour ne citer que des agressions contre des collègues de France Télévisions, citons celles de septembre 2020 par un propriétaire terrien sur qui enquêtait une équipe dans le Bouches du Rhône, de mars 2021 en Ardèche une semaine après un concert également en lien avec la crise sanitaire, de Marseille en juillet 2021 lors d’une manifestation contre le pass sanitaire, d’octobre 2022 dans le Haut Doubs par des éleveurs lors d’un reportage sur des militants écologistes venant de saboter une opération d’abatage de loup… La liste n’est pas exhaustive !

    Pourtant, toutes ces agressions ne trouvent pas de réponse pénale suffisante. Ainsi, par exemple, lors du procès de l’agresseur des Bouches-du-Rhône, où 
    la CFDT-journalistes était partie civile en soutien aux collègues agressés, l’agresseur n’a été condamné qu’à 1000€ d’amende. Si un journaliste n’est pas grièvement blessé (si ce sont des violences volontaires avec une ITT inférieure ou égale à 8 jours) son agresseur ne risque qu’une amende courante. Cela peut conduire à banaliser cette violence et le sentiment d’impunité, y compris de la part des forces de l’ordre. C’est pourquoi la CFDT a coconstruit une proposition de loi visant à ajouter à la liste des circonstances aggravantes le fait de s’en prendre à un journaliste dans le cadre de ses fonctions, et dont le texte sera prochainement présenté.
  • Communiqué SNJ – SNJ-CGT – CFDT-Journalistes – SGJ-FO

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    Un cadeau empoisonné pour les journalistes, un cadeau tombé du ciel pour les patrons. En fin d’année 2022, la direction de la Sécurité sociale a mis un terme à la déduction forfaitaire spécifique, extinction réclamée par les syndicats de journalistes. Mais cette mort annoncée est aménagée selon les desiderata des employeurs puisque la Sécurité sociale leur a concédé un moratoire pour l’année 2023 avec, ensuite, une extinction progressive à partir de 2024… jusqu’en 2038 !

    Cette décision a fait l’objet d’une parution au Bulletin officiel de la Sécurité so- ciale (BOSS), mise à jour le 16 janvier 2023. Et ces nouvelles dispositions du BOSS sont absolument contraires aux pratiques dans la profession. Elles dé- roulent le tapis rouge aux employeurs et foulent au pied le droit de tout jour- naliste d’accepter ou de refuser annuellement l’abattement sur les cotisations sociales de Sécurité sociale.

    Depuis le 16 janvier 2023, le journaliste n’a plus à donner exprimer son choix pour accepter ou non l’abattement puisque l’avis recueilli en 2022 s’appliquerait jusqu’à l’extinction de la DFS ! Autrement dit, un journaliste qui aurait accepté l’abattement en 2022 se verrait ainsi contraint de supporter cette décision jusqu’en 2038 sans aucun retour possible.

    Le BOSS précise également que tout silence du journaliste vaut acceptation de l’abattement.

    Le retrait du consentement du journaliste est clairement scandaleux !

    Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO condamnent la nouvelle rédaction du BOSS, réalisée en catimini entre les employeurs et la Direction de la Sécurité sociale, qui balaie non seulement la demande annuelle mais enferme tout journaliste dans son choix de 2022, sans qu’il ait été informé au préalable de ce changement notable.

    Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO considèrent que les droits des journalistes sont bafoués. Les organisations syndicales représenta- tives de journalistes entendent saisir la justice pour obtenir le retour à la pra- tique précédente : tout journaliste doit pouvoir, annuellement, accepter ou re- fuser l’abattement jusqu’à l’extinction du dispositif.

    Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO rappellent que la DFS est une aide à la presse déguisée qui arrange les employeurs pour minorer les salaires des journalistes, et qui réduit le montant des pensions de retraite et des arrêts maladie, maternité et paternité des journalistes aux bas salaires. Et que ce n’est pas en privant de cotisations le système de protection sociale que celui-ci sera sauvegardé.

    Paris, le 1er mars 2023.

    Lire aussi Déduction des cotisations sociales ? Refusez dès maintenant les plans sur la comète !

  • Communiqué FEJ, SNJ-CGT, SNJ, CFDT-Journalistes

     La journaliste biélorusse Larysa Shchyrakova a été placée en détention dans la ville de Gomel, a rapporté RFE/RL Belarus le 7 décembre 2022. Les syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et la Fédération européenne des journalistes (FEJ) demandent sa libération immédiate.

    « Les raisons et les circonstances de sa détention sont encore inconnues. Elle est en détention provisoire et son fils Sviataslau est dans un foyer pour enfants. Larysa n’a participé à aucune activité publique ou journalistique ces dernières années« , a déclaré la source de RLE/RF Bélarus.

    Larysa Shchyrakova est une journaliste reconnue, qui a cessé ses activités journalistiques en 2021 en raison de menaces d’arrestation.

    En 2018, alors qu’elle travaillait principalement pour Belsat, chaîne d’opposition au régime basée en Pologne, elle avait été invitée à Paris et Bruxelles par les syndicats de journalistes français et l’association Profession : Pigiste. A cette occasion, elle avait été reçue par l’Assemblée nationale à Paris et par la Commission européenne à Bruxelles.

    L’institutrice devenue journaliste a travaillé pour un certain nombre de publications indépendantes couvrant la répression gouvernementale sous le président Alexandre Loukachenko. Elle a également réalisé des documentaires et mis en œuvre son propre projet visant à rendre hommage aux personnes réprimées en URSS, intitulé « Les assassinés et les oubliés ». Shchyrakova a enregistré les témoignages de proches des dissidents réprimés et a utilisé ces enregistrements pour produire des publications et des documentaires.

    Au cours des derniers mois, elle a participé à des séances de photos ethniques, prenant des clichés de personnes en costumes folkloriques de Biélorussie ou de lieux connexes. Malgré les menaces, Mme Shchyrakova a choisi de rester en Biélorussie.

    La présidente de la FEJ, Maja Sever, a déclaré : « Nous pensons au Belarus et à tous les journalistes ou anciens journalistes qui sont encore persécutés. La détention de Larysa, encore une fois, est totalement inacceptable. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la soutenir et demander sa libération. »

  • L’abattement de 30% sur certaines cotisations sociales (DFS, à ne pas confondre avec l’abattement fiscal de 7650 €) devait être conditionné, à partir du 1er janvier 2023, à la présentation de justificatifs de frais restant à la charge des journalistes concernés.

    Mais les employeurs, qui y voyaient un préjudice, ont obtenu que les frais n’aient pas à être justifiés. L’abattement devrait cependant disparaitre progressivement jusqu’en 2038.

    Pour la CFDT, le plus simple est de cesser les plans sur la comète : refusez l’abattement dès maintenant !

    Ci-après nous faisons le point sur les tenants et aboutissants de la DFS. Un article exactement à télécharger  sous forme de fiche en PDF.

    L’URSSAF avait annoncé une grande bascule au 1er janvier 2023 : un serrage de vis sur l’abattement de 30% sur la base de calcul de certaines cotisations sociales pour certaines professions, dont les journalistes. Pas l’arrêt de ce « privilège », mais la nécessité de justifier de frais professionnels restant à la charge des journalistes concernés.

    Revirement : le 28 décembre 2022, le Bulletin officiel de la sécurité sociale (BOSS) diffusait un communiqué annonçant que « Les règles applicables en 2022 pour le calcul de la déduction forfaitaire spécifique dont bénéficient les journalistes (presse et audiovisuel) sont maintenues inchangées en 2023. » Surtout, il est annoncé que :

    • la DFS s’éteindra pour les journalistes au 1er janvier 2038. A cette date tous les journalistes cotiseront sur 100% de leur salaire
    • entre le 1er janvier 2024 et le 1er janvier 2038 elle diminuera progressivement : l’abattement baissera de 2% par an pendant 14 ans : 28% en 2024, 26% en 2026, 24% en 2028, etc…. En clair : les employeurs reviendront progressivement à un niveau normal de bases de cotisations et les salariés verront l’ »avantage » sur leur salaire net de plus en plus réduit
    • durant toute cette période, les journalistes gardent donc le choix d’opter ou non pour la DFS, et la justification des frais restant à leur charge ne leur est pas demandée (contrairement aux autres professions concernées)
    • cela concerne tous les journalistes : de presse écrite et d’audiovisuel

    Cette modification de dernière minute a été obtenue par certains représentants d’employeurs, qui avaient le plus à perdre à l’arrêt de la DFS (celle-ci réduit beaucoup les charges patronales sur les salaires des journalistes optant pour l’abattement), ou à l’usine à gaz à mettre en place avec le recueil des justificatifs de frais.

    Ce que nous en pensons : La CFDT-journalistes, qui était sceptique quant à la mise en oeuvre en entreprise des justificatifs de frais, et opposée à l’abattement, est satisfaite que soit adopté un système plus simple et clair, allant vers un objectif unique pour tous : l’arrêt de la DFS. Si la DFS est favorable aux finances des entreprises de presse et que l’équilibre économique de nos entreprises nous importe, il nous semble cependant que les journalistes gagneront à sortir d’un dispositif que peu de journalistes comprenaient réellement, qui était injuste et risqué pour les bas salaires, en mettant en jeu leur protection sociale.


    Vous n’avez pas tout compris ? On vous explique en détail !

    Les journalistes titulaires de la carte de presse et leurs employeurs bénéficient, s’ils donnent leur accord écrit ou s’il existe un accord d’entreprise le prévoyant pour tous, d’un abattement (une réduction) de 30% sur la base de certaines cotisations sociales (le salaire auquel est appliqué le taux de cotisations) :

    • Cotisations accidents du travail – maladies professionnelles ;
    • Cotisations allocations familiales ;
    • Cotisations assurance vieillesse plafonnée ;
    • Cotisations assurance vieillesse sur la totalité pour la part patronale ;
    • versement mobilité.

    Ces cotisations sont calculées comme si le journaliste gagnait 30% de moins et donc elles sont moindres, ce qui coûte moins cher à l’employeur et relève le salaire net. La somme des cotisations non versées est plafonnée à 7600€ / an.

    Attention, l’employeur ne peut pas l’imposer. Tous les ans, il doit vous poser la question : choisissez-vous de bénéficier de cet abattement ? Et bien-sûr il faut se méfier du terme « bénéfice » !

    Exemple de fiche de paie avec abattement : ici les flèches vertes indiquent les cotisations calculées à partir d’une base correspondant à 70% de la rémunération brute, et non 100% dans le cas des cotisations fléchées en jaune (base = 100%)

    Pourquoi cet abattement est-il lié aux frais professionnels ?

    On l’a souvent oublié, mais ces réductions de cotisations trouvent leur justification légale par le fait qu’elles doivent contribuer à la prise en charge des frais professionnels dans des métiers donnés. Le journaliste gagne plus en net en contrepartie du fait qu’une partie de ses frais ne sont pas remboursés par l’employeur.

    Attention, ceci n’est pas un « privilège » accordé seulement aux journalistes. Il existe une longue liste de professions concernées – des artistes au personnel d’aviation en passant par les ouvriers à domicile… – car étant reconnues comme ayant de lourds frais. Les taux varient cependant d’une profession à l’autre.

    L’URSSAF a décidé de serrer la vis depuis début 2021 mais une période de tolérance était accordée jusqu’au 1er janvier 2023 : les professions concernées n’avaient pas à justifier des frais réellement supportés. Au 1ere janvier, ces justifications sont désormais dûs, sauf dérogations…. Dont les journalistes.

    Quel est l’impact de l’abattement (DFS) sur la retraite ?

    Le taux plein de la retraite est égal à 50 % du salaire annuel de base, calculé sur la moyenne des 25 meilleures années et limité au plafond de la Sécurité sociale. L’éventuelle partie du salaire annuel supérieure au plafond n’est donc pas prise en compte et n’a aucun effet sur le montant de la retraite. Pour 2022, ce plafond est de 41136 € bruts. L’abattement forfaitaire est plafonné à 7.600 €.

    Si votre salaire annuel brut est supérieur à 48 736 euros bruts (41136 euros bruts + l’abattement plafonné à 7600 euros), soit environ 3749 euros bruts mensuels sur 13 mois : l’abattement n’aura pas d’effets sur votre retraite, et si vous choisissez d’en bénéficier, vous payerez moins de cotisations sociales tous les mois. Mécaniquement, votre salaire sera plus élevé dans ce cas.

    Si vous gagnez moins de 48736 euros brut / an (moins de 3749 euros bruts par mois) l’abattement sur les cotisations aura un effet sur le montant de votre retraite. Avec l’abattement forfaitaire, vous allez cotiser sur un salaire inférieur au plafond de la Sécurité sociale : votre retraite sera réduite en proportion. Vous avez donc tout intérêt à ne pas opter pour l’abattement, même si vous payez des cotisations sociales à taux plein.

    Si le journaliste a une progression de carrière suivant son âge, les années avant 37 ans ne comptent pas (mais toutes les carrières ne sont pas linéaires, et le système de retraite pourrait changer !) mais personne ne sait en réalité quand seront ses 25 meilleures années.

    Quel est l’impact de l’abattement sur la rémunération en cas de maladie ou maternité/paternité ?

    Pour le calcul du montant de l’indemnité journalière de sécurité en cas d’arrêt maladie, maternité/paternité, mais aussi la pension d’invalidité et l’assurance décès est pris en compte le salaire brut soumis à cotisation. Donc, pour les journalistes optant pour l’abattement : 70% du brut. Le montant de l’IJ sera donc 30% plus faible si l’on choisit l’abattement. L’employeur est sensé compenser jusqu’à 100% (principe du maintien de salaire prévu dans la convention collective des journalistes) mais cela ne dure qu’un temps. Donc mieux vaut avoir l’IJ la plus forte possible. Là encore, la décote aura lieu seulement pour les revenus inférieurs aux plafonds :

    Si vous gagnez moins de 4231€ brut / mois, l’abattement diminuera votre congé maladie car les salaires pris en compte dans le calcul de l’IJ maladie sont plafonnés à 1,8 SMIC/mois soit 2962€ brut en 2022. 2962€ correspond au salaire abattu de 4231€. Au-delà de 4231€ brut par mois, votre IJ ne progresse de toute façon pas. Sont impactés par le salaire abattu les journalistes gagnant moins de 4231€ / mois.

    Quel est l’impact de l’abattement sur les droits chômage ?

    L’abattement 30% (DFS) ne concerne pas la cotisation chômage (on cotise toujours à l’Assurance chômage sur la base du salaire brut intégral, et non du salaire abattu) et donc les employeurs qui appliquent cette déduction à cette cotisation doivent être informés qu’ils n’ont pas à le faire. Par ailleurs contrairement à certaines croyances dans certaines agences Pôle Emploi, le calcul du montant de l’ARE (allocation chômage) se fait bien à partir des salaires bruts, qu’ils soient ou non abattus pour certaines cotisations sociales : Pôle Emploi ne doit pas déduire 30% du monta de l’ARE (il faut donc bien le vérifier !).

    Quel rapport avec la déduction du taux de cotisations ?

    La DFS est un abattement sur la base brute de calcul des cotisations (l’assiette) et ne doit pas être confondue avec la déduction de 20% sur certains taux (le pourcentage appliqué à l’assiette), qui concerne aussi certaines professions dont les journalistes. La déduction sur les taux, elle, est au bénficie de tous les journalistes et n’a pas de rapport avec les frais professionnels.

    Quel rapport avec l’allocation pour frais d’emploi (la déduction d’impôts pour les journalistes) ?

    Les deux sont liés aux frais professionnels. La déduction de 7650 € sur les revenus, accordée notamment aux journalistes, est le volet fiscal d’une même compensation des frais professionnels (mais là, ils n’ont pas à être justifiés par le contribuable auprès de l’administration fiscale). Aujourd’hui cette déduction d’impôts n’est pas remise en cause et si oui ce sera par le biais de la loi des Finances.


    Pourquoi la CFDT-journalistes est-elle contre la DFS ?

    1. Il faut préserver notre système de Sécurité sociale. Du point de vue syndical, il semble logique de pencher vers une cotisation pleine pour tous, pour une question de justice, mais aussi d’équilibre des caisses sociales. En effet, cotiser moins, c’est bien pour soi-même si cette baisse n’impacte pas sa retraite et ses IJ maladie et maternité, mais c’est un calcul très individuel.
    2. L’abattement sur l’assiette de cotisations permet aux employeurs de s’exonérer d’un vrai travail sur le niveau des salaires (puisque c’est la collectivité qui prend en charge ces revenus nets plus élevés) et sur les frais professionnels à rembourser, notamment chez les pigistes ! Cesser l’abattement obligera à en faire de vrais sujets…. on l’espère !
    3. L’abattement sur l’assiette de cotisations est injuste : les grands gagnants sont les journalistes gagnant le plus. Au-delà de 3749€ par mois (sur 13 mois) le journaliste n’a que les avantages de l’abattement : il augmente son net mais cela ne change rien à sa retraite ou ses indemnités journalières en cas d’arrêt maladie ou maternité. En dessous, gagner plus en net se fait forcément avec la contrepartie du risque pris pour sa retraite et ses indemnités journalières (si l’employeur ne pratique pas le maintien de salaire). Syndicalement il n’est pas acceptable que certaines catégories de journalistes aient à faire ce choix cornélien : gagner plus, mais avoir une moindre protection sociale. La CFDT estime que n’est défendable que ce qui profite équitablement à tous, et qui n’accroit pas les inégalités.
    4. Le choix individuel de l’abattement sur l’assiette de cotisations en fonction de sa situation personnelle est extrêmement difficile à trancher au regard de la balance des bénéfices et des risques que l’on ne peut maîtriser, et les tenants et aboutissants à prendre en compte rendent ce choix totalement illisible. Syndicalement, nous ne pouvons défendre un système que personne ne comprend réellement.
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