Journalistes, demandez votre carte de presse internationale

Pour partir en reportage à l’étranger ou car vous n’avez pas de carte de presse française, vous pouvez avoir besoin, en tant que journaliste, d’une carte de presse internationale. On vous explique les tenants et aboutissants.

En tant que journaliste adhérent à la CFDT, vous avez le droit d’obtenir la carte de presse internationale, accréditation la plus largement reconnue pour un journaliste proposée par la Fédération internationale des journalistes.

Cette carte de presse est identifiable instantanément et reconnue dans le monde entier. Son coût est de 75 euros et elle est valable 2 ans.

 

Qu’est-ce que la carte de presse internationale ?

La CPI est la seule carte à être admise par des associations nationales de journalistes dans plus de 130 pays. C’est aussi la carte de presse la plus ancienne et la plus réputée. La CPI a été lancée en 1927, au congrès de Dijon de la FIJ – Fédération internationale des journalistes, une instance qui réunit et soutient les syndicats de journalistes du monde entier et défend les droits des journalistes.

Elle permet de confirmer instantanément que la personne qui la porte est un(e) journaliste professionnel(le). La carte de presse internationale (CPI) existe depuis 1927. C’est un document officiel de reconnaissance de l’identité professionnelle de journaliste, éditée par la 

La CPI a pour vocation de permettre aux journalistes de prouver leur identité professionnelle quand ils se déplacent à travers le monde. Elle facilite (mais ne garantit pas) l’accès aux réunions officielles et à certains terrains de reportage.

C’est une carte témoignant de votre adhésion aux valeurs éthiques et à la Déclaration de principe de la FIJ. La CPI se réfère expressément à la Déclaration de principe de la FIJ sur la conduite des journalistes, une Déclaration adoptée en 1954 et amendée en 1986 et dont les principes sont reconnus à travers le monde.

Plus d’infos : https://www.ifj.org/fr/carte-de-presse.html

Document utile en manifestation

La CPI fait partie depuis le 1er janvier 2022 des documents officiellement reconnus en France pour identifier et laisser travailler les journalistes sur les manifestations.

Lire page 16 du Schéma national de maintien de l’ordre 

Quels critères ?

La FIJ n’impose pas de critères autres qu’être journaliste, à la différence de la CCIJP qui attribue la carte de presse française sur justificatifs de revenus presse.

Elle est accordée sur demande aux adhérents des syndicats de journalistes  affiliés à la FIJ (pour la France : SNJ-Solidaires, SNJ-CGT, SGJ-FO et CFDT-Journalistes) et doit passer par eux. Chaque syndicat décide donc que le demandeur est fondé à la demander ou pas.

La CFDT est soucieuse de ne pas « brader » la CPI et demande donc à ses adhérents de justifier de leur activité effective de journaliste (même si elle est faible) et de présenter dans la mesure du possible au moins une partie de revenus en salaire tirés de la presse française, la CFDT étant un syndicat de salariés et défendant le seul mode de rémunération légal, en salaire. La CPI n’est pas demandée pour des journalistes 100% bénévoles sauf dans certains cas provisoires, visant à les aider à s’insérer professionnellement.

Par ailleurs la FIJ établit cependant que la CPI atteste que son détenteur s’engage à respecter la Charte mondiale d’éthique des journalistes de la FIJ. La CFDT demande donc au demandeur de lire cette charte et d’y adhérer (lire l’encadré plus loin).

Mises en garde

  • Les demandeurs doivent être conscients que la CPI n’a pas la même valeur que la carte de presse française (notamment pour déclencher la prime d’ancienneté où les droits à la formation pour les pigistes).
  • Les demandes de cartes internationales prennent un peu de temps : les demandes en urgence ne pourront être traitées
  • Des entreprises commerciales proposent de pseudo cartes de presse internationales sur internet. Aucune d’entre elles n’est reconnue par le réseau international des journalistes. Certaines organisations émettent des cartes pour se faire de l’argent mais elles ne représentent absolument personne, ne sont aucunement impliquées dans la représentation des journalistes et ne peuvent apporter le soutien nécessaire à la protection d’un journaliste en danger.

Tarif

La CPI coûte 50€ à quoi est ajouté 10€ d’étui. S’y ajoute le coût d’un courrier en recommandé depuis la Belgique (15€) puis d’un courrier en recommandé du siège de la CFDT au domicile du demandeur (4,55€). Il est donc demandé de faire un virement de 75€ à la F3C-CFDT, notre fédération.

Sa durée de validité est de deux ans (son coût est donc de 37,5€/an).

Dossier à télécharger ci après.

 

Charte mondiale d’éthique des journalistes

La Charte d’éthique mondiale des journalistes de la FIJ a été adoptée lors du 30e congrès mondial de la FIJ à Tunis, le 12 juin 2019. Elle complète le Code de principes de la FIJ sur la conduite des journalistes (1954), dit «Déclaration de Bordeaux». La Charte repose sur des textes majeurs du droit international, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme. Elle contient un Préambule et 16 articles et précise les droits et les devoirs des journalistes en termes d’éthique.

Préambule. Le droit de chacun.e à avoir accès aux informations et aux idées, rappelé dans l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits Humains, fonde la mission du journaliste. La responsabilité du/de la journaliste vis-à-vis du public prime sur toute autre responsabilité, notamment à l’égard de ses employeurs et des pouvoirs publics. Le journalisme est une profession, dont l’exercice demande du temps et des moyens et suppose une sécurité morale et matérielle, indispensables à son indépendance. La présente déclaration internationale précise les lignes de conduite des journalistes dans la recherche, la mise en forme, la transmission, la diffusion et le commentaire des nouvelles et de l’information, et dans la description des événements, sur quelque support que ce soit.

1. Respecter les faits et le droit que le public a de les connaître constitue le devoir primordial d’un.e journaliste.

2. Conformément à ce devoir le/la journaliste défendra, en tout temps, les principes de liberté dans la collecte et la publication honnêtes des informations, ainsi que le droit à un commentaire et à une critique équitables. Il/elle veillera à distinguer clairement l’information du commentaire et de la critique.

3. Le/la journaliste ne rapportera que des faits dont il/elle connaît l’origine, ne supprimera pas d’informations essentielles et ne falsifiera pas de documents. Il/elle sera prudent dans l’utilisation des propos et documents publiés sur les médias sociaux.

4. Le/la journaliste n’utilisera pas de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des images, des documents et des données. Il/elle fera toujours état de sa qualité de journaliste et s’interdira de recourir à des enregistrements cachés d’images et de sons, sauf si le recueil d’informations d’intérêt général s’avère manifestement impossible pour lui/elle en pareil cas. Il/elle revendiquera le libre accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter librement sur tous les faits d’intérêt public.

5. La notion d’urgence ou d’immédiateté dans la diffusion de l’information ne prévaudra pas sur la vérification des faits, des sources et/ou l’offre de réplique aux personnes mises en cause.

6. Le/la journaliste s’efforcera par tous les moyens de rectifier de manière rapide, explicite, complète et visible toute erreur ou information publiée qui s’avère inexacte.

7. Le/la journaliste gardera le secret professionnel concernant la source des informations obtenues confidentiellement.

8. Le/la journaliste respectera la vie privée des personnes. Il/elle respectera la dignité des personnes citées et/ou représentées et informera les personnes interrogées que leurs propos et documents sont destinés à être publiés. Il/elle fera preuve d’une attention particulière à l’égard des personnes interrogées vulnérables.

9. Le/la journaliste veillera à ce que la diffusion d’une information ou d’une opinion ne contribue pas à nourrir la haine ou les préjugés et fera son possible pour éviter de faciliter la propagation de discriminations fondées sur l’origine géographique, raciale, sociale ou ethnique, le genre, les mœurs sexuelles, la langue, le handicap, la religion et les opinions politiques.

10. Le/la journaliste considérera comme fautes professionnelles graves le plagiat, la distorsion des faits, la calomnie, la médisance, la diffamation, les accusations sans fondement.

11. Le/la journaliste s’interdira de se comporter en auxiliaire de police ou d’autres services de sécurité. Il/elle ne sera tenu de remettre à ces services que des éléments d’information rendus publics dans un média.

12. Le/la journaliste fera preuve de confraternité et de solidarité à l’égard de ses consoeurs et de ses confrères, sans renoncer pour la cause à sa liberté d’investigation, d’information, de critique, de commentaire, de satire et de choix éditorial.

13. Le/la journaliste n’usera pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée, et s’interdira de recevoir un quelconque avantage en raison de la diffusion ou de la non-diffusion d’une information. Il/elle évitera – ou mettra fin à – toute situation pouvant le conduire à un conflit d’intérêts dans l’exercice de son métier. Il/elle évitera toute confusion entre son activité et celle de publicitaire ou de propagandiste. Il/elle s’interdira toute forme de délit d’initié et de manipulation des marchés.

14. Le/la journaliste ne prendra à l’égard d’aucun interlocuteur un engagement susceptible de mettre son indépendance en danger. Il/elle respectera toutefois les modalités de diffusion qu’il/elle a acceptées librement, comme «l’off », l’anonymat, ou l’embargo, pourvu que ces engagements soient clairs et incontestables.

15. Tout-e journaliste digne de ce nom se fait un devoir d’observer strictement les principes énoncés ci-dessus. Il/elle ne pourra être contraint-e à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction et/ou sa conscience professionnelle.

16. Reconnaissant le droit connu de chaque pays, le/la journaliste n’acceptera, en matière d’honneur professionnel, que la juridiction d’instances d’autorégulation indépendantes, ouvertes au public, à l’exclusion de toute intrusion gouvernementale ou autre.

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