Dans son rapport 2020, l’ODI pointe un nouveau défi pour l’information

L’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI) vient de publier son rapport 2020, « Faire face au trouble dans l’information ».

Ce document, qui aurait dû être présenté lors des Assises internationales du Journalisme (reportées à l’automne), souligne la persistance en 2019 de graves dérives, accentuées par le ‘trouble’ provoqué dans les médias par les difficultés liées à la couverture de l’actualité des Gilets jaunes : exactitude mise à mal par l’urgence et la concurrence, respect des personnes et de la vie privée malmené sous l’influence des réseaux sociaux, pressions de toutes sortes pour tenter d’arrêter des enquêtes journalistiques qui dérangent… Sous l’effet de la polarisation et de la tension des débats publics, le ‘commentarisme’ se développe, notamment sur les chaînes d’information continue, où l’expression d’opinions prend le pas sur l’exposé des faits ou de la simple formulation de questions, tandis que la presse écrite, particulièrement la presse régionale, peine à résister aux pièges multiples du tout numérique (‘digital first’).

ODI, CDJM, la CFDT toujours au front

L’élaboration du rapport 2020 de l’ODI s’est accompagnée de la mise en place progressive du Conseil de Déontologie journalistique et de Médiation (CDJM), officiellement créé le 2 décembre 2019. Cette instance indépendante, composée à parts égales de représentants du public, des journalistes et des éditeurs, a pour mission première de répondre aux interrogations du public sur le respect de la déontologie par les professionnels de l’information.

La CFDT Journalistes, cofondatrice de l’ODI en 2012 et du CDJM en 2019, considère que le respect de l’éthique et de la déontologie constitue à l’évidence une exigence fondamentale de la pratique journalistique, renforcée d’une part par la crise de confiance croissante du public et d’autre part par la mutation technologique et capitalistique des médias. C’est pourquoi elle s’engage à faire vivre ces espaces de liberté et de médiation au service de la démocratie que sont l’ODI et le CDJM.

Bernard MAILLARD

Secrétaire général de l’ODI

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