Renouvellement de la carte de presse : dématérialisation et plus grande souplesse

La campagne de renouvellement de la carte de presse a débuté le 3 novembre 2020. Les titulaires ont reçu un courrier de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) leur indiquant la marche à suivre. Quelques nouveautés et possibles confusions nécessitent de faire le point.

LES FRAIS : AVANCER OU NON LA PART EMPLOYEUR ?

Quand on renouvelle sa carte de presse auprès de la CCIJP, que l’on soit en CDI mensualisé, CDI pigiste ou CDD, on doit s’acquitter des frais de dossier de 24,40€. L’employeur débourse aussi 24,40€ pour chaque journaliste, de son côté (notons que les membres élus ou désignés de cette commission paritaire ont tenu à ne pas augmenter ce montant depuis plus de 20 ans).

Il n’y a que deux cas où la part employeur peut être demandée au journaliste, à titre d’avance : quand un pigiste fait sa demande de renouvellement individuelle après le 31 mars ; ou quand l’employeur est nouveau ou pas encore reconnu par la CCIJP. Mais il est ensuite remboursé par son employeur.

Dans le nouveau système dématérialisé, en vigueur depuis mardi 3 novembre 2020, les pigistes qui font leur demande individuelle ont le choix entre avancer, ou non, la part employeur.

A noter que les demandeurs d’emploi ne s’acquittent évidemment que de leur part, de 24,40€.

BORDEREAU COLLECTIF OU DEMANDE INDIVIDUELLE ?

 Selon qu’on demande sa carte de manière individuelle ou via l’entreprise, la marche à suivre est différente. Aussi la CCIJP a-t-elle envoyé deux sortes de mails.

–          L’un, à destination de ceux dont la carte avait été renouvelée en 2020 sur bordereau collectif : si leur situation n’a pas changé, et s’ils continuent à passer par le bordereau collectif géré par l’employeur, il ne faut pas qu’ils demandent leur carte avant d’être enregistrés dans le système par leur employeur. C’est pourquoi le mail de la CCIJP dit « Il est impératif d’attendre que ce dernier vous informe qu’il vous a porté(e) sur sa demande collective avant de procéder à votre renouvellement ». En effet vous devriez alors avancer cette fameuse part employeurs en plus de la vôtre. Il n’est pas gênant d’attendre ce feu vert puisque les cartes 2020 sont valables jusqu’au 31 mars 2021. 

–          L’autre a été envoyé à ceux qui ont fait leur demande de renouvellement individuellement pour 2020, et qui comptent le faire à nouveau individuellement pour 2021. Ceux-là sont prioritaires et invités à s’enregistrer dès maintenant dans le nouveau système dématérialisé de la CCIJP. Pour la plupart, ce public de « demandes individuelles » est pigiste ou CDD (et ceux-là n’ont pas à avancer la part employeur s’ils font leur renouvellement avant le 31 mars, sauf si leur média est tout nouveau ou pas encore reconnu dans les listings CCIJP)

DES CRITERES ASSOUPLIS

La CCIJP le dit : « En raison des conséquences économiques de la crise sanitaire, et afin d’aider au maintien et à l’obtention de la carte de presse, particulièrement des journalistes pigistes et en CDD, la CCIJP prend à nouveau des décisions exceptionnelles ». 

« Pour le renouvellement et pour les premières demandes de carte 2021, elle appréciera la moyenne des revenus en tenant compte de la baisse d’activité en 2020. » Concrètement, cela veut dire que la CCIJP pourra accorder des cartes, dans certains cas, même si le demi-SMIC traditionnellement demandé pour la part presse n’est pas atteint. Par ailleurs, une attention particulière sera portée à la situation des journalistes exerçant leur activité dans des domaines spécialement touchés tels que la culture ou le sport.

Pour les premières demandes, la période de référence pourra être appréciée sur six mois au lieu de trois, afin de tenir compte des mois affectés par des annulations de piges ou de CDD par exemple. Il sera donc possible d’envoyer à la commission trois fiches de paie non consécutives sur six mois.

Enfin, pour les demandeurs d’emploi indemnisés (si cette indemnisation provient de droits ouverts par un précédent emploi de journaliste), le renouvellement de la carte auparavant accordé automatiquement pendant 2 ans est porté à 3 ans. Pour ceux arrivés en fin de droits courant 2020, la carte peut également être accordée pour la 3ème année pour 2021.

Vous avez un doute ? Vous pensez ne pas être dans les clous mais avez besoin de cette carte d’identité professionnelle ? N’hésitez pas à détailler votre demande en ligne, dans « mes compléments d’informations » et à questionner la commission (demandeenligne@ccijp.net)ainsi que nos élues, Isabelle Bordes et Hakima Bounemoura (isabelle.bordes@ouest-france.fr et hbounemoura@f3c.cfdt.fr). Il est important de bien expliquer ses difficultés éventuelles, les commissaires étudiant les dossiers au cas par cas. Les élues de la CFDT Journalistes y sont particulièrement attentives.

Les actualités

  • Olivier Dubois enfin libéré !

    Après 711 jours de détention, la bonne nouvelle est tombée ce lundi 20 mars en début d’après-midi : notre confrère Olivier Dubois est enfin libre. Pigiste travaillant notamment pour Libération, il était retenu otage d’un groupe jihadiste depuis près de deux ans, après sa capture le 8 avril 2021 à Gao, au Mali. C’était le dernier…

  • Les pigistes du Monde diplomatique doivent avoir voix au chapitre !

    Communiqué CFDT du 20/03/2023 Les journalistes pigistes sont la richesse du Monde diplomatique : chaque mois, ils signent une grande partie des articles du journal, reportages et enquêtes d’une grande qualité.  Néanmoins, alors que Le Monde diplomatique réalise de jolis bénéfices (+2,6 millions d’euros en 2021) et possède des réserves financières conséquentes, les pigistes de ce journal sont faiblement rémunérés au regard du…

  • Correspondants locaux de presse :
    des travailleurs exploités, un statut dépassé !

    Communiqué CNCLP – SNJ-CGT – CFDT-Journalistes Les correspondants locaux de presse (CLP) sont les travailleurs invisibles mais essentiels de la presse régionale. Ils fournissent jusqu’à 75 % des contenus des journaux régionaux et sont en moyenne cinq fois plus nombreux que les journalistes en presse quotidienne et hebdomadaire régionale. Ils sont environ 30 000 en France, presque…

  • Soutenez la campagne FIJ « Femmes journalistes en zones de conflit : changer le récit, rester en sécurité »

    Qu’elles couvrent des guerres ou des mouvements de protestation, les femmes journalistes travaillant dans les zones de conflit prennent des risques immenses au nom de la liberté d’informer. La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et son Conseil du genre les mettent en lumière cette année dans le cadre de leur campagne autour de la Journée Internationale…

  • ADHÉRENTS, RDV aux Assises du journalisme les 28-29-30 mars à Tours !

    Comme chaque année, la CFDT-Journalistes sera présente aux Assises du journalisme, qui se tiennent les mardi 28, mercredi 29 et jeudi 30 mars à MAME (un lieu de séminaires) au 49 Boulevard Preuilly à Tours. Elle y tiendra un stand. Ses représentants interviendront dans certaines tables rondes et écouteront les débats, un bon baromètre des préoccupations de la profession…

Enable Notifications OK No thanks