Les mauvais signaux se multiplient en France, où l’on constate que l’autorité administrative en prend de plus en plus à son aise avec la liberté de la presse, multipliant les entraves à l’exercice des journalistes.
Dernier exemple en date : le sous-préfet chargé de mission pour l’aéroport Paris-Orly, représentant de l’État, a prononcé à l’encontre d’un journaliste de Reporterre, dûment identifié comme tel, une amende de 750 euros pour « manquement à la sûreté aéroportuaire », alors qu’il couvrait, pour son média, une action d’Extinction Rébellion, en juin 2020, sur les pistes de l’aéroport d’Orly.
Une démarche légitime
Dans une tribune, Alexandre-Reza Kokabi démontre la légitimité de sa démarche au nom de la liberté d’information et indique qu’il a introduit un recours hiérarchique auprès du ministre de l’Intérieur contre la décision du sous-préfet.
CFDT-Journalistes apporte son soutien plein et entier à ce confrère et rappelle qu’à Annecy, dans un cas strictement similaire, notre confrère Gérard Fumex a été purement et simplement relaxé par le tribunal de Police.
On espère vivement que le ministre de l’Intérieur fera droit à la requête qui lui est adressée et qu’ainsi, il enverra un message clair à son administration, afin que cessent les pressions et les menaces sur les journalistes.
Au moment où, dans le cadre du Beauvau de la Sécurité, le ministère de l’intérieur demande aux syndicats de journalistes de se positionner sur l’identification des confrères lors des manifestations notamment, cette affaire montre par l’absurde que ce n’est pas l’identification des journalistes qui pose problème, mais bien la volonté de l’administration d’empêcher les journalistes, par les moyens les plus discutables, de témoigner des actions de terrain. Et c’est assez inquiétant. Comme est inquiétante la multiplication des agressions de journalistes par les manifestants lors des différents rassemblements.