Levée de la censure contre Médiapart:  une victoire pour la liberté d’informer !

Le tribunal judiciaire de Paris a levé, ce mercredi 30 novembre à 15 h, l’ordonnance qui empêchait Mediapart de publier sa nouvelle enquête sur le maire de Saint-Etienne et qui aura été interdite pendant 13 jours.

La justice a donc tranché, annulant ainsi l’ordonnance du tribunal judiciaire de Paris dénoncée comme une « censure » inédite par le site, soutenu par de nombreux journalistes et défenseurs de la liberté d’expression.

Vendredi dernier, l’affaire avait été mise en délibéré lors d’une audience où Médiapart avait reçu de nombreux soutiens, comme ceux de Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes, des syndicats de la profession –  dont la CFDT-Journalistes -, la Ligue des droits de l’homme et les associations de la presse judiciaire et des avocats praticiens du droit de la presse.

 Cette décision est une victoire pour la liberté d’informer. 

Dans cette affaire, la CFDT-journalistes était solidaire de Médiapart, victime d’une procédure-bâillon.

Recours contre la censure : les syndicats de journalistes et la FIJ aux côtés de Mediapart

Le 18 novembre dernier, le tribunal judiciaire de Paris avait interdit à Médiapart, « sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié », de publier la suite de son enquête sur le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau. Fin août 2022, le site d’information et d’investigation en ligne avait révélé un chantage à la sextape contre le premier adjoint au maire.

Ce dernier, le centriste Gilles Artigues, ancien député, avait été filmé à son insu avec un homme lors d’une soirée intime, à l’hiver 2014, à Paris. À la suite des articles de nos confrères, une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Lyon et est toujours en cours et l’affaire avait provoqué des conséquences en cascade (démissions, licenciements) à Saint-Etienne.

Alors que le journal en ligne s’apprêtait à prolonger ses révélations, le tribunal judiciaire de Paris, saisi par l’avocat du maire, avait censuré les suites de l’enquête de Mediapart, « sans même avertir le site d’information de la demande à son encontre ni a fortiori entendre ses arguments », piétinant les règles qui protègent la presse (loi du 29 juillet 1881) et, plus largement, nos libertés démocratiques fondamentales. Parmi celles-ci, l’accès à une information libre. « De mémoire judiciaire, jamais une interdiction préventive d’une publication de presse (…) n’avait été prononcée par un magistrat », avaient estimé des experts du droit de la presse.

Les actualités

  • Etats généraux de l’information : l’urgence est aussi sociale !

    Le comité de pilotage des États généraux de l’information (EGI) vient de rendre ses recommandations. Si nous avons parfois contesté l’organisation et le fonctionnement de ces EGI, nos syndicats ont malgré tout choisi d’y contribuer et d’y défendre leurs revendications.    Globalement, si nombre de ces recommandations vont plutôt dans le bon sens, d’autres manquent…

  • France Télé sape le dialogue social et l’identité de France 3 !

    Le 9 septembre, les élus CSE de France Télévisions ont suspendu la réunion de cette instance en protestation à des pratiques de la direction bafouant le dialogue social et à une décision unilatérale de faire disparaître l’identité France 3 des journaux régionaux. Un prémisse de fusion avec la radio France Info, sous la marque Ici.…

  • Le photojournaliste palestinien Loay Ayyoub doit obtenir son visa pour venir à VISA pour l’image !

    Signez la pétition « Visa pour l’image : Loay Ayyoub doit pouvoir recevoir son prix à Perpignan » que nous portons en intersyndicale ! Le journaliste palestinien Loay Ayyoub pourra-t-il venir recevoir le Visa d’or de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik, dont il est le lauréat cette année ? Invité à ce titre au festival de…

  • Journalistes tués à Gaza : lettre collective à l’Union européenne pour demander des sanctions contre Israël

    Voici le courrier envoyé le 26 août à Josep Borrell Fontelles, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-président de la Commission, et à Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne chargé d’une économie au service des citoyens, par 59 organisations de journalistes dans le émonde…

  • Trois ans après la chute de Kaboul, n’oublions pas les journalistes afghans

    15 août 2021 : Kaboul tombe aux mains des talibans. Aussitôt, des milliers d’Afghans fuient le pays. Parmi eux, de nombreux journalistes, évidemment parmi les premières cibles de ce régime. Trois ans plus tard, le paysage médiatique du pays est décimé, les femmes journalistes y ont quasiment disparu, ceux qui continuent doivent suivre des règles…

Enable Notifications OK No thanks