Liberté de la presse

  • La section CFDT de Publihebdos et CFDT-Journalistes tiennent à apporter leur entier soutien au journaliste d’Actu.fr blessé à Lyon, jeudi 13 avril, lors d’une charge policière sur des manifestants contre la réforme des retraites.

    Si le policier n’a vraisemblablement pas voulu cibler précisément un journaliste identifié comme tel, mais a agi alors que notre confrère était au sol suite à un mouvement de foule, cette brutalité interpelle car à aucun moment, le journaliste n’a été menaçant envers les forces de l’ordre.

    CFDT-Journalistes regrette l’escalade de la violence aussi bien du côté des casseurs, qui sont hostiles à la présence de la presse, que du côté des forces de l’ordre : il est totalement inadmissible que la doctrine du maintien de l’ordre soit le matraquage aveugle des manifestants lors des charges.

    La CFDT-Journalistes interpellera le ministère de l’Intérieur sur cet incident lors de la prochaine réunion du groupe de liaison organisé avec les représentants des journalistes, et demande qu’une enquête soit diligentée en vue de l’identification du fonctionnaire incriminé.

    La CFDT-Journalistes rappelle une nouvelle fois que le SNMO (schéma national du maintien de l’ordre) prévoit que les journalistes peuvent rester sur place une fois que l’ordre d’évacuation est donné à la foule et qu’ils doivent être protégés le cas échéant par les forces de l’ordre.

    A Lyon, Paris, Rennes ou en tout autre point du territoire, aucune exception ne doit venir contredire cette règle. Il en va de la liberté d’informer.

  • Un prix pour les enquêtes réalisées grâce à des lanceurs d’alerte, dont la CFDT-journalistes est partenaire et membre du comité de sélection, a été lancé ce mardi 28 mars aux Assises du journalisme de Tours

    On l’ignore souvent mais les lanceurs d’alerte sont indispensables à de nombreuses enquêtes journalistiques d’intérêt général. Les LuxLeaks, le Mediator, l’affaire Clearstream…
    Si ces grands scandales ont eu un écho médiatique, c’est grâce à l’engagement de lanceurs et lanceuses d’alerte qui ont transmis des preuves, aidé à comprendre le contexte, éclairé, par leur expertise, les aspects techniques souvent complexes d’une affaire et parfois pris des risques importants pour eux-mêmes et leur famille.

    UN PRIX. La Maison des Lanceurs d’Alerte lance le prix de « l’Alerte à la Une » pour récompenser les enquêtes journalistiques menées grâce aux informations transmises par des lanceurs d’alerte.

    DES PARTENAIRES. Ce prix a été lancé ce mardi 28 mars 2023 à l’occasion des Assises du journalisme à Tours et associe syndicats de journalistes et ONG mobilisées pour la défense d’un journalisme d’investigation libre et indépendant. L’ICIJ, le Fonds pour une presse libre et The Signals Network sont membres du comité de sélection, aux côtés des principaux syndicats de la profession: SNJ, CFDT-Journalistes, SNJ-CGT ainsi que la Fédération internationale des journalistes (FIJ).

    DES CANDIDATS. Le prix s’adresse aux journalistes indépendants, aux médias et aux collectifs de journalistes quel que soient le format et l’échelle de publication (locale, nationale ou internationale) de leur enquête. Seule exigence: avoir un lien avec la France.

    DEUX PARRAINS. Antoine Deltour, le lanceur d’alerte des LuxLeaks, et Maureen Kearney, lanceuse d’alerte d’Areva et syndicaliste CFDT incarnée par Isabelle Huppert dans le film La Syndicaliste, actuellement au cinéma sont les parrains de cette première édition. 

    DATE LIMITE. Un appel à candidatures a été publié pour permettre aux journalistes qui travaillent avec des lanceurs d’alerte, ou aux médias qui les publient, de se porter candidats. Il est ouvert jusqu’au 11 juin 2023 à minuit.

  • CFDT-Journalistes est signataire d’un communiqué pour dénoncer les menaces dont font l’objet des confrères du Poher, hebdomadaire régional de Bretagne. Ce communiqué se double d’un appel à manifester samedi 25 février 2023 après-midi à Carhaix pour défendre la liberté de la presse.

    La Bretagne est une terre de presse et de liberté. Le Club de la presse de Bretagne, avec des dizaines de médias bretons, les syndicats de journalistes, des écoles de journalisme et les clubs de la presse de France, s’élèvent avec force contre les graves menaces et intimidations en provenance de l’extrême droite qui visent à bâillonner la presse. L’information est l’un des piliers de notre démocratie.

    Nos consœurs et confrères de l’hebdomadaire centre-breton Le Poher ont été visés à trois reprises par des menaces de mort en l’espace de vingt jours. La raison ? Ils avaient rendu compte de la situation à Callac (Côtes-d’Armor) où des groupuscules d’extrême droite se sont violemment opposés à l’accueil de réfugiés.

    Le 31 janvier, le rédacteur en chef du Poher, Erwan Chartier, reçoit un courriel anonyme à connotation raciste et homophobe promettant de le « crever ». Le 8 février, un homme joint le journal pour demander à quelle heure il peut passer pour « mettre une balle dans la tête » du rédacteur en chef et de l’agent chargée de l’accueil qui a décroché. Le 20 février, une personne appelle dès l’ouverture des bureaux pour annoncer avoir « mis une bombe dans la rédaction », entraînant l’évacuation des locaux et l’intervention des démineurs, qui n’ont heureusement rien trouvé.

    Douze plaintes déposées

    Parallèlement, les animateurs de plusieurs sites web d’extrême-droite, mobilisés contre l’accueil des réfugiés à Callac, ont mis en avant les noms et photos de journalistes du Poher, les exposant à la vindicte de leurs lecteurs. Une précédente plainte pour diffamation et injure publique conduira certains membres de cette mouvance devant la justice début mars.

    Une journaliste ayant couvert cette actualité pour France 3 Bretagne a également été prise pour cible puis cyberharcelée. Plusieurs plaintes ont aussi été déposées par notre consœur et son média.

    « Ces menaces semblent s’inscrire dans une campagne d’intimidation de l’ultradroite », analyse Erwan Chartier. Avant les journalistes, des élus et des habitants de Callac ont déjà fait l’objet de calomnies et de menaces non signées. Le procureur de la République de Saint-Brieuc a reconnu dans Mediapart que douze plaintes ont été déposées.

    Faire respecter l’État de droit

    Ces multiples formes d’intimidation doivent cesser et leurs auteurs répondre de leurs actes. La liberté d’expression n’est pas la liberté d’opprimer. Face à ces faits graves, nous, journalistes de Bretagne et d’ailleurs, réaffirmons notre solidarité avec les personnes menacées.

    Fidèle à sa mission de défense des journalistes et de la liberté de la presse, le Club de la Presse de Bretagne demande aux pouvoirs publics de faire respecter la loi et de prendre leurs responsabilités.

    Le journalisme ne peut s’exercer sereinement dans la peur. Nous invitons tous les confrères et consœurs, et directeurs et directrices de publication soucieux des conditions d’exercice du métier et de la liberté de la presse, mais aussi les citoyens à solidairement opposer un mur de refus face à des comportements d’un autre temps.

    Les signataires : Club de la Presse de Bretagne, Actu.fr, Bikini mag, Bretagne 5, Canal ti zef, CGT-ouestmedias.com, CFDT-Journalistes, CFDT Ouest-France, Club de la presse Auvergne, Club de la presse d’Anjou, Club de la presse des pays de Savoie, Club de la presse de Strasbourg, Club de la presse Drôme Ardèche, Club de la presse du Gard, Club de la presse du Limousin, Club de la presse du Périgord, Club de la presse du Var, Corlab, Dispak, Éditions du Boisbaudry, France 3 Bretagne, France Bleu Breizh Izel, Internep ouest info, IUT de Lannion, la Chronique républicaine, La Maison écologique, le Cri de l’ormeau, le Mensuel de rennes, l’Imprimerie nocturne, Mapinfo, Pays, Press pepper, Produits de la mer, Publihebdos, radio Breizh, radio Bro gwened, radio Kerne, radio Kreizh breizh, radio Naoned, RCF Finistère, S3C CFDT, Sciences Po Rennes, SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SNJ Ouest-France, Tébéo, Tébésud, TVR, Unidivers, Unmondemeilleur.info, UPC2F, Sans transition !, Splann!, Ya!.

  • Journaliste franco-afghan domicilié en France, Mortaza Behboudi a été arrêté le 7 janvier dernier à Kaboul, deux jours après son arrivée en Afghanistan pour un reportage, alors qu’il s’apprêtait à récupérer son accréditation presse. Il est à ce jour toujours détenu en Afghanistan.

    Photographe et reporter en Afghanistan dès l’âge de 16 ans, Mortaza Behboudi a dû fuir son pays et les menaces qui le visaient en 2015. Lorsqu’il est arrivé seul et sans rien à Paris, il a dormi dans la rue avant d’être hébergé par la Maison des journalistes. Réfugié et étudiant, il a continué à travailler comme journaliste en France, où il est devenu au fil des ans un collaborateur régulier et respecté de nombre de médias français, dont France Télévisions, TV5Monde, Arte, Radio France, Mediapart, Libération ou La Croix.

    Avec d’autres journalistes, notre confrère a réalisé de nombreux reportages publiés sur Mediapart et primés en 2022 par le prix Bayeux des correspondants de guerre et par le prix Varenne de la presse quotidienne nationale. Il a également collaboré au reportage Des petites filles afghanes vendues pour survivre, diffusé sur France 2, également récompensé en 2022 par le prix Bayeux.

    Les syndicats français de journalistes le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes, le SGJ-FO, la Fédération internationale des journalistes et la Fédération européenne des journalistes s’associent à l’appel lancé de 15 médias et sociétés de production français ainsi que par plusieurs associations et institutions françaises exigeant la libération de Mortaza Behboudi, détenu arbitrairement par les autorités afghanes.

    Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO – membres de la Fédération internationale des journalistes et de la Fédération européenne des journalistes – attendent des autorités françaises qu’elles mettent tout en œuvre pour obtenir la libération immédiate de notre confrère. Emprisonner un journaliste, c’est s’en prendre à la liberté d’informer et d’être informé.

    Parisle 08 Février 2023

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    La solidarité avec les travailleurs et les autres militants syndicaux de par le monde est dans l’ADN de la CFDT. La CFDT-Journalistes aussi est impliquée, comme le montrent nos engagements tout au long de l’année année 2022.

    Une guerre à couvrir

    Une année marquée par le début de la guerre en Ukraine et le départ massif de journalistes de nos rédactions vers le front. Nous avons condamné ce conflit, avons apporté à nos collègues des informations avant leur départ, mis en garde sur la sécurité des freelance, et relaté ce travail si particulier.

    Deux congrès avec des militants journalistes du monde entier

    Membres de la FIJ et de la FEJ, nous participons activement à ses travaux. En 2022 nous avons ainsi été présents à ces deux temps forts :

      • Congrès mondial de la Fédération internationale des journalistes du 31 mai au 3 juin, à Mascate (Oman). Plus de 250 représentants de syndicats et associations de journalistes originaires de 92 pays, pour débattre de l’espionnage des journalistes et de la lutte contre l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes et les travailleurs des médias.

    Lors de ce congrès notre militante Manuela Bermudez est aussi entrée au Conseil de genre de la FIJ (Gender Council)

    • Assemblée générale de la Fédération européenne des journalistes mi-juin à Izmir (Turquie). Un pays qui détient le triste record de 34 journalistes emprisonnés. Y aller, c’est aussi soutenir les consœurs et confrères. Et pour la 1ere fois de son histoire, une femme préside la FEJ !

     

    Une campagne pour une Convention des Nations Unies pour la sécurité des journalistes

    Nous avons activement contribué à la campagne menée fin septembre par  la FIJ et plus de 60 syndicats de journalistes et de médias, associations, médias et ONG du monde entier, pour l’adoption d’une Convention internationale des Nations Unies sur la sécurité et l’indépendance des journalistes et autres professionnel.le.s des médias

    Vous voulez en savoir plus sur la FIJ en 60 secondes ? Ici un récap de son activité en 2022 :

     

    De terribles décomptes : les journalistes tués dans l’exercice de leur métier

    • Le 2 novembre, journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes nous avons listé tous les journalistes français tués depuis 1989, et leur décès est toujours à l’étranger, été présents lors de l’hommage annuel à Ghislaine Dupont, Claude Verlon et Camille Lepage. En 2022, la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff notre confrère journaliste à BFM-TV, tué en Ukraine le 30 mai, a encore alourdi cette liste. Nous avons été présents son hommage et mis nos réseaux sociaux en berne.
    • RSF, association à laquelle nous adhérons, dénombre 1668 journalistes tués en 20 ans dans le monde soit 80 par an en moyenne, et la FIJ en dénombre 68 en 2022.
    • Cette année, nos pensées vont aussi particulièrement vers Shireen Abu Akleh, journaliste américano-palestinienne de la chaîne de télévision panarabe Al-Jazira tuée le 11 mai alors qu’elle couvrait une opération de l’armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée.

    Aider à obtenir la carte de presse internationale

    Enfin, cette année encore, nous avons aidé des journalistes en France à faire leur métier : des journalistes réfugiés, ayant besoin d’informations sur leurs droits, d’un soutien à l’obtention du droit d’asile, d’une relecture de CV pour  les aider à s’insérer professionnellement. Ou encore à obtenir une carte de presse internationale : car ils sont journalistes mais n’ont pas la carte de presse française, ou car ils en avaient besoin pour partir en reportage à l’étranger.

    Lire aussi Demandez votre carte de presse internationale

    Défendre les correspondants à l’étranger

    Ceux qui couvrent l’actualité internationale des médias français sont en très grande majorité des pigistes, vivant à l’année dans ces médias. Nous les conseillons toute l’année et les défendons en entreprise (comme à Bayard où nous avons créé un annuaire des correspondants de La Croix touchés par des baisses de revenus, en vue de les aider à trouver des piges dans les autres titres du groupe), ainsi qu’à la Commission de la carte. Leur prise en compte par les rédactions est très défaillante et leur protection sociale subit les conflits de normes à l’international : ils ne sont en rien sécurisés.

    Lors de  la campagne pour les présidentielles et législatives nous avons fait une de nos priorités une demande de modification du Code de la Sécurité sociale afin qu’ils soient mieux protégés. Nous poursuivons ce combat. Dans l’immédiat, nous cherchons à faire mieux connaitre certains soutiens possibles comme l’aide psychologique gratuite via Audiens.

    20 mois de captivité pour Olivier Dubois

    Nous n’avons pas cessé notre lobbying pour la libération de notre confrère otage au Mali, par des rassemblements physiques, communiqués, courriers, une vidéo, une opération bracelets en partenariat avec son comité de soutien. Nous n’avons pas oublié les deux journalistes maliens également otages actuellement et avons dénoncé la coupure de RFI et France 24 au Mali.

    Lire toutes nos actions pour le soutien à Olivier Dubois ici et demandez votre bracelet en nous écrivant un mail à journalistes@f3c.cfdt.fr.

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  • Mal-être au travail, risques psycho-sociaux très prégnants, mauvaise gestion… c’est par un mouvement de grève déclenché par surprise mercredi 14 décembre 2022 sur les trois sites du groue que les salariés, avec leurs élus CFDT, ont décidé de dire « ça suffit ! »

    Le mouvement a été massivement suivi, les grévistes demandant que les salariés chargés de la distribution de la presse magazine soient mieux traités et mieux considérés par leur hiérarchie, dans une entreprise où le climat social s’est fortement dégradé, en plus d’augmentations de salaires.

    Les MLP emploient 320 salariés. C’est un acteur majeur depuis la chute de Presstalis, qui distribue notamment les magazines édités par Prisma Media, Reworld Media et CMI MediaFrance.

    CFDT-Journalistes appelle les journalistes et les lecteurs à être solidaires de ce mouvement, car le rôle de ces salariés est indispensable à la bonne distribution de la presse magazine !

  • Dans un communiqué commun, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes dénoncent le fait que l’Assemblée nationale ait choisi un député du Rassemblement national (RN) au poste de co-rapporteur d’une « mission flash sur l’éducation critique aux médias », alors que le RN est habitué à sélectionner les journalistes qu’il autorise à assister à ses événements et que plusieurs élus locaux du RN témoignent également d’une franche hostilité à l’égard des journalistes.

    Cette mission flash, mise en place par la Commission des Affaires culturelles et de l’Education de l’Assemblée nationale, est censée « étudier les dispositifs d’éducation critique aux médias proposés aux Français et aux jeunes en particulier » et mener « des auditions […] pour recenser les initiatives sur le sujet », dont les « conclusions alimenteront ainsi les Etats généraux du droit à l’information », qui doivent débuter prochainement.

    Quel est donc le sens que souhaite donner la représentation nationale à l’éducation aux médias, en confiant le co-pilotage d’une mission d’étude à un membre d’un parti politique qui pratique le dénigrement et la défiance envers les médias régulièrement, et accorde du crédit à la diffusion des
    rumeurs, quand il n’en est pas lui-même le diffuseur ?

    En tout état de cause, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes ne participeront pas aux travaux de cette mission flash. Les trois syndicats de journalistes suggèrent d’ailleurs au gouvernement de profiter des Etats généraux du droit à l’information pour réfléchir aux atteintes à la mission des journalistes.

    > Télécharger ici le communiqué commun : RN-et-éducation-aux-médias-6-déc.-2022

  • Olivier Dubois, notre confrère pigiste, correspondant au Mali du Point Afrique, de Libération, de Jeune Afrique, est otage au Mali depuis le 8 avril 2021.

    Sa longue captivité est un affront terrible à la liberté de la presse, à la conception que nous nous faisons de notre métier : témoigner, enquêter, partout, même et surtout quand l’information est menacée. Olivier a choisi d’exercer ce métier de façon intransigeante, et nous le respectons infiniment pour cela.

    Sa captivité nous rend tristes et en colère. Mais nous pensons que nous ne sommes pas impuissants. Son sort ne dépend pas que des tractations en haut lieu. Il dépend aussi d’une opinion publique sensible à l’urgence de sa libération. Pour cela, il nous faut penser à lui, parler de lui, montrer que nous sommes ses alliés, que nous ne l’oublions pas, que nous voulons et demandons sa libération, sans tarder !

    En collaboration avec le comité de soutien #FreeOlivierDubois, CFDT-Journalistes a édité des rubans en vue d’aider chacun à montrer son soutien très concret. Ils sont verts, la couleur de l’espérance.

    Nous invitons les journalistes à le porter au quotidien et à se prendre en photo avec pour témoigner ainsi sur les réseaux sociaux avec le #FreeOlivierDubois.

    Pour nous, la CFDT-Journalistes, cette action est la continuité de notre engagement dès le premier jour où nous avons appris son enlèvement. Communiqués CFDT ou intersyndicaux (y compris en rappelant aussi la captivité d’autres journalistes, maliens, otages au Mali), présence lors de divers rassemblements organisés par son comité de soutien, tournage d’une vidéo pour le 500è jour avec une trentaine de personnalités en aout dernier, courriers aux ministres…

    Notre syndicat se bat toute l’année pour que les journalistes aient les moyens d’exercer leur métier. CFDT-Journalistes collabore avec des syndicats de journalistes du monde entier (au sein de la Fédération internationale et à la Fédération européenne des journalistes), pour défendre ces valeurs au-delà de nos frontières.

    Et si ce ruban vert fait parler, nul doute que cela pourra être le début d’une conversation salutaire sur la place capitale des journalistes dans notre monde.

    PS : si tu souhaites obtenir des rubans, organiser une distribution dans ta rédaction par exemple, écris-nous à journalistes@f3c.cfdt.fr

  • Un journaliste de Reporterre est poursuivi pour avoir fait son métier : informer sur une action militante. Cette procédure menace tous les reporters. Médias et syndicats de journalistes se mobilisent contre cette atteinte à la liberté d’informer.

    Le 10 novembre 2021, Grégoire Souchay, journaliste pigiste à Reporterre, le média de l’écologie, réalisait un reportage sur une action des «Faucheurs volontaires». Ceux-ci, dans la foulée des actions qu’ils mènent depuis 2003, pénétraient à Calmont (Aveyron), dans les entrepôts de la firme semencière RAGT, pour y rechercher des semences génétiquement modifiées. Le journaliste suivait les activistes, racontait leur action, les photographiait. Dans son article, publié le 12 novembre suivant, il citait aussi la réaction de l’entreprise RAGT et contextualisait l’événement, rappelant que le Conseil d’État a enjoint au gouvernement français de se mettre en règle avec la loi européenne sur les OGM obtenus par mutagenèse.

    Pourtant, le journaliste de Reporterre est poursuivi par la justice, au même titre que les Faucheurs, comme s’il était l’un d’entre eux. Il sera jugé à Rodez (Aveyron) [1]. Il aurait, selon la gendarmerie, «frauduleusement soustrait des sacs contenant des semences de colza» et «volontairement dégradé ou détérioré plusieurs sacs de semence». Ces accusations sont totalement infondées. Le journaliste n’a fait que son travail d’observation et de témoignage. Et bien qu’il ait présenté sa carte de presse aux autorités, celles-ci n’en ont pas tenu compte, faisant comme s’il était un activiste parmi les autres.

    Nous récusons totalement l’accusation. Si nous acceptions que ce journaliste soit condamné, ce ne serait pas seulement Reporterre qui serait atteint, mais tous les journalistes. La jurisprudence sur ce type de cas reste rare. Le risque est clair : tous les journalistes qui couvriraient des actions de militants écologistes, syndicalistes, ou autres, pourraient être accusés des délits commis par ces militants. Il y a donc bien là un enjeu crucial de la liberté d’informer et d’être informé.

    Reporterre est un site d’information sur l’écologie, libre d’accès, sans abonnement, sans publicité, sans actionnaire. Il emploie quinze journalistes en CDI et est lu chaque mois par plus de 1,5 million de visiteurs uniques. C’est la troisième fois qu’un journaliste de ce site d’information est poursuivi. En juin 2020, Alexandre-Reza Kokabi avait passé une dizaine d’heures en garde à vue pour avoir suivi des manifestants ayant pénétré sur la piste de l’aéroport d’Orly. En octobre 2020, Justine Guitton-Boussion et Mannone Cadoret ont été verbalisés alors qu’ils couvraient une action d’écologistes à l’aéroport de Roissy.

    Reporterre récuse ces atteintes à la liberté d’informer et d’être informé, et poursuit les procédures juridiques adéquates pour faire reconnaître le droit d’informer. La liberté du travail d’informer est vitale pour la démocratie.

    Nous, soussignés, organisations syndicales de journalistes, sociétés de journalistes, collectifs et associations de journalistes, et citoyennes et citoyens, apportons notre soutien à Reporterre qui contribue à éclairer le citoyen sur l’actualité écologique et condamnons le fait que des forces de police ou des magistrats s’en prennent à des journalistes qui effectuent leur mission d’informer.

    La CFDT-Journalistes est signataire de cette tribune. Quiconque peut aussi la signer ici.

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    Lire aussi

    Septembre 2021 : Un journaliste de Reporterre condamné pour avoir fait son travail ? Inadmissible pour la CFDT-Journalistes

    Mars 2021 : Liberté d’informer : la CFDT Journalistes soutient Gérard Fumex convoqué devant le tribunal

     

  • Le tribunal judiciaire de Paris a levé, ce mercredi 30 novembre à 15 h, l’ordonnance qui empêchait Mediapart de publier sa nouvelle enquête sur le maire de Saint-Etienne et qui aura été interdite pendant 13 jours.

    La justice a donc tranché, annulant ainsi l’ordonnance du tribunal judiciaire de Paris dénoncée comme une « censure » inédite par le site, soutenu par de nombreux journalistes et défenseurs de la liberté d’expression.

    Vendredi dernier, l’affaire avait été mise en délibéré lors d’une audience où Médiapart avait reçu de nombreux soutiens, comme ceux de Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes, des syndicats de la profession –  dont la CFDT-Journalistes -, la Ligue des droits de l’homme et les associations de la presse judiciaire et des avocats praticiens du droit de la presse.

     Cette décision est une victoire pour la liberté d’informer. 

    Dans cette affaire, la CFDT-journalistes était solidaire de Médiapart, victime d’une procédure-bâillon.

    Recours contre la censure : les syndicats de journalistes et la FIJ aux côtés de Mediapart

    Le 18 novembre dernier, le tribunal judiciaire de Paris avait interdit à Médiapart, « sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié », de publier la suite de son enquête sur le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau. Fin août 2022, le site d’information et d’investigation en ligne avait révélé un chantage à la sextape contre le premier adjoint au maire.

    Ce dernier, le centriste Gilles Artigues, ancien député, avait été filmé à son insu avec un homme lors d’une soirée intime, à l’hiver 2014, à Paris. À la suite des articles de nos confrères, une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Lyon et est toujours en cours et l’affaire avait provoqué des conséquences en cascade (démissions, licenciements) à Saint-Etienne.

    Alors que le journal en ligne s’apprêtait à prolonger ses révélations, le tribunal judiciaire de Paris, saisi par l’avocat du maire, avait censuré les suites de l’enquête de Mediapart, « sans même avertir le site d’information de la demande à son encontre ni a fortiori entendre ses arguments », piétinant les règles qui protègent la presse (loi du 29 juillet 1881) et, plus largement, nos libertés démocratiques fondamentales. Parmi celles-ci, l’accès à une information libre. « De mémoire judiciaire, jamais une interdiction préventive d’une publication de presse (…) n’avait été prononcée par un magistrat », avaient estimé des experts du droit de la presse.

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