Levée de la censure contre Mediapart : une victoire pour la liberté d’informer

Communiqué intersyndical SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, FIJ

Saisi en référé, le tribunal judiciaire de Paris a levé ce mercredi 30 novembre l’ordonnance qui empêchait Mediapart de publier sa nouvelle enquête sur le maire de Saint-Etienne. La censure aura duré 12 jours !
Le 18 novembre dernier, une ordonnance sur requête du tribunal judiciaire de Paris avait été adressée par huissier à Médiapart lui interdisant, « sous astreinte de 10 000 € par extrait publié », de publier la suite de son enquête sur le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau.
La justice annule donc cette ordonnance, dénoncée comme une censure inédite en France par le site d’information en ligne, de nombreux journalistes et les défenseurs de la liberté d’expression.
Médiapart a reçu de nombreux soutiens, dont la Fédération internationale des journalistes, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, la Ligue des Droits de l’Homme, l’association de la presse judiciaire (APJ), l’association des avocats praticiens du droit de la presse et Reporters sans frontières.
En réaction à cette censure à son travail d’investigation, Médiapart a saisi le tribunal de référés, qui s’est donc réuni ce 25 novembre à Paris. L’audience était présidée par la même magistrate qui a ordonné le 18 novembre cette « censure préalable ».
La magistrate avoue avoir été « mésinformée » par Me Ingrain, l’avocat de Gaël Perdriau. Elle s’est rétractée et a levé la censure contre Médiapart.

Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et Fédération internationale des jour- nalistes (FIJ), intervenants volontaires au côté de Médiapart avec Me William Bourdon comme défenseur de la liberté d’expression, se félicitent de cette vic- toire pour la liberté d’informer et d’être informé.
Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et la FIJ s’inquiètent, dans le même temps, de la multiplication de procédures-bâillons en France qui visent à dé- tourner le droit de la presse et à faire taire les journalistes, chiens de garde de la démocratie.
Paris, le 1er décembre 2022.

Les actualités

  • Salaires des journalistes en presse spécialisée : la CFDT ne signe pas

    Les négociations des barèmes minimum salariaux des journalistes de presse spécialisées ont abouti fin avril à une dernière proposition de la partie patronale (FNPS). Cependant, jugeant que cette très faible réévaluation ne relevait pas substantiellement les conditions d’existence de ceux dont les entreprises ne vont pas au-dessus de ces barèmes, la CFDT-Journalistes (F3C-CFDT) n’est pas…

  • Journée mondiale de la liberté de la presse. Journalistes : restons vigilants, mobilisés et solidaires.

    Ce 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, la CFDT-Journalistes a participé à l’hommage à Ghislaine Dupont, Claude Verlon et Camille Lepage et toutes celles et ceux qui sont « mortes et morts pour l’Information », avec les « Amis de Ghislaine et Claude », et l’association « Camille Lepage – On…

  • Au Mali, face à l’arrêt de la diffusion de RFI et France 24, des alternatives

    Jeudi 17 mars 2022, les autorités maliennes ont suspendu la diffusion de RFI en FM, de même que celle de France 24. L’accès aux sites internet de ces deux médias français a également été coupé. Les conséquences sont lourdes pour les nombreux Maliens ayant l’habitude de s’informer à la fois auprès des médias maliens et des…

  • Comment obtenir une carte de presse internationale ?

    Pour partir en reportage à l’étranger ou car vous n’avez pas de carte de presse française, vous pouvez avoir besoin, en tant que journaliste, d’une carte de presse internationale. On vous explique les tenants et aboutissants. Qu’est-ce que la carte de presse internationale ? La carte de presse internationale (CPI) existe depuis 1927. C’est un…

  • Droits des journalistes de presse écrite : la SCAM modifie les règles pour les droits rétroactifs

    La Scam, Société civile des auteurs multimédia qui gère les droits de reprographie et de copie privée numérique (CPN) pour les journalistes de presse écrite, indique dans un communiqué que face aux nombres de demandes des bénéficiaires, « elle se voit obligée de modifier les règles de versement rétroactif des droits. » Petit rappel historique…

Enable Notifications OK No thanks