Dans un communiqué commun, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes dénoncent le fait que l’Assemblée nationale ait choisi un député du Rassemblement national (RN) au poste de co-rapporteur d’une « mission flash sur l’éducation critique aux médias », alors que le RN est habitué à sélectionner les journalistes qu’il autorise à assister à ses événements et que plusieurs élus locaux du RN témoignent également d’une franche hostilité à l’égard des journalistes.
Cette mission flash, mise en place par la Commission des Affaires culturelles et de l’Education de l’Assemblée nationale, est censée « étudier les dispositifs d’éducation critique aux médias proposés aux Français et aux jeunes en particulier » et mener « des auditions […] pour recenser les initiatives sur le sujet », dont les « conclusions alimenteront ainsi les Etats généraux du droit à l’information », qui doivent débuter prochainement.
Quel est donc le sens que souhaite donner la représentation nationale à l’éducation aux médias, en confiant le co-pilotage d’une mission d’étude à un membre d’un parti politique qui pratique le dénigrement et la défiance envers les médias régulièrement, et accorde du crédit à la diffusion des
rumeurs, quand il n’en est pas lui-même le diffuseur ?
En tout état de cause, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes ne participeront pas aux travaux de cette mission flash. Les trois syndicats de journalistes suggèrent d’ailleurs au gouvernement de profiter des Etats généraux du droit à l’information pour réfléchir aux atteintes à la mission des journalistes.
> Télécharger ici le communiqué commun : RN-et-éducation-aux-médias-6-déc.-2022