La résistance est de mise à La Voix du Nord après l’annonce par la direction d’un plan « social » comprenant la suppression de 105 postes (4 ouvriers, 15 cadres, 38 employés et 48 journalistes), qui serait une véritable catastrophe pour le quotidien lillois.
Après la première réunion officielle de discussion du PSE, les salariés concernés par le plan ont été invités à une assemblée générale, mardi 17 janvier 2023, à La Pilaterie (le centre d’impression de La Voix du Nord).
Saignée des effectifs
« La saignée dans les effectifs, l’absence de projet éditorial, les regroupements d’éditions, la baisse de pagination drastique, la création de postes de “rédacteurs” dans des conditions inacceptables, la mutualisation à outrance des contenus rédactionnels, la fermeture de services, etc. sont autant de thèmes qui ont été rejetés en bloc », fait savoir l’intersyndicale CFDT, Filpac-CGT, SNJ-CGT, SNJ et CFE-CGC. De fait, l’assemblée générale a voté à l’unanimité un arrêt des négociations en cours tant que la direction ne sera pas revenue avec de meilleures propositions et un autre plan.
De plus, à une écrasante majorité des 230 présents (plus des procurations), il a été décidé de voter, à bulletins secrets, une motion de défiance à l’encontre du directeur de la rédaction, du rédacteur en chef et de l’actionnaire Rossel. Le résultat est sans appel : 258 votants, 252 pour, 4 contre, un blanc, soit 98,05% des votants et 72,41% de l’ensemble de la rédaction. En voici le contenu :
La rédaction réunie en assemblée générale ce mardi 17 janvier 2023 adopte une motion de défiance à l’égard de Pierre Mauchamp, directeur de la rédaction, principal auteur d’un plan de réorganisation catastrophique de la rédaction et dénué de tout projet éditorial. Elle associe dans cette motion de défiance Patrick Jankielewicz, rédacteur en chef, dont le silence a été affligeant quant à l’application de ce plan et à son absence de projet éditorial. La rédaction associe enfin dans cette motion de défiance l’actionnaire Rossel. En avalisant ce plan social, Rossel montre qu’il n’a qu’une visée purement financière qui porte en germe des conséquences éditoriales, sociales et commerciales désastreuses à brève échéance.
CFDT-Journalistes assure son plein soutien aux salariés de la Voix du Nord et salue leur fermeté. Alors que d’autres titre de la presse régionale pourraient annoncer différentes mesures d’économie et de recul social, c’est tout un secteur qui doit s’apprêter à résister.