Plan social à la Mutualité Française : les journalistes frappés de plein fouet

L’annonce, le 14 février dernier d’un important plan social au sein de la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) – avec à la clé la suppression de 62 postes d’ici juillet 2023, dont tous ceux des journalistes – a été un choc pour les élus du CSE qui dénoncent « la violence et la brutalité du dispositif » tout en contestant « le motif économique avancé par l’employeur ».

A leurs yeux, rien ne justifie d’ailleurs la « précipitation » avec laquelle la direction entend se séparer de « plus de 25% du personnel. »

Pour justifier ce PSE, la direction de la Mutualité Française invoque de son côté une baisse des cotisations des organismes mutualistes adhérents.

« Nous savions que la situation était compliquée, mais nous n’imaginions pas la brutalité avec laquelle la direction et la présidence de la Fédé allaient lancer les hostilités », explique un journaliste de la FNFM. « Adapter les effectifs et la masse salariale en quatre mois, alors que le conseil d’administration a voté en décembre un retour à l’équilibre en 2027, c’est se priver volontairement de marges de manœuvre qui auraient été très utiles pour préparer des reconversions, en interne ou en externe. Là, nous sommes assurés d’une casse sociale. »

Des pratiques éloignées des discours ?

Les salariés concernés n’entendent cependant pas se laisser faire et dénoncent « le décalage de plus en plus grand entre le discours affiché [par les] dirigeants sur les valeurs et leurs pratiques qui, elles, en sont très éloignées. »

Les journalistes, inquiets pour la pérennité des titres édités par la FNFM, ont déjà vécu deux grosses réorganisations depuis 2015, et le service dont ils dépendent a fait l’objet (encore en 2022) de deux expertises pour risques graves (aux résultats accablants pour la direction) tant les risques psychosociaux, entretenus dans l’espoir de nous faire partir, ont été poussés à leur paroxysme. Si les titres ne disparaissent pas, ils risquent cependant de se trouver très amputés.

Le risque est alors que l’information disparaisse du paysage de la Fédération au profit de la communication. Ce qui serait assez désolant.

Les actualités

  • Arrêts maladie et maternité : la discrimination envers les pigistes en passe d’être levée

    Communiqué du 7 octobre 2020 La CFDT-journalistes et la F3C CFDT (Fédération Communication conseil culture) se réjouissent de l’imminence de la publication d’un arrêté qui va permettre de niveler les conditions d’accès des journalistes pigistes aux indemnités journalières de congé maladie, maternité et paternité sur l’ensemble des salariés, de même que les pensions d’invalidité. En…

  • Groupe NRJ : Mauvais coef’, mauvaise affaire ! La direction doit faire toute la lumière sur les salaires

    Communiqué SNJ-CFDT du 24 septembre 2020 Quand les coefficients de rémunération indiqués sur les fiches de paie de certains journalistes et animateurs sont erronés, nous fronçons les sourcils. Quand le montant minimum de classification inscrit juste à côté est obsolète depuis quatre ans, nous devenons suspicieux. Les minima conventionnels sont-ils bien respectés ? C’est la question…

  • Schéma national du maintien de l’ordre : des obstacles inacceptables pour l’exercice de la profession de journaliste

    Le ministre de l’Intérieur dit vouloir réviser son Schéma national du maintien de l’ordre édité le 16 septembre 2020. En l’état présent, s’il a le mérite de la clarté et de la transparence, il reste inacceptable pour les professionnels de l’information.  En 29 pages, le ministre Gerald Darmanin apporte des précisions auxquelles son prédécesseur ne…

  • Attentat devant les anciens locaux de Charlie Hebdo : une misérable attaque contre la liberté de la presse

    Communiqué intersyndical SNJ – SNJ-CGT – CFDT-JOURNALISTES – FIJ – FEJ Deux salariés de la société de production « Premières lignes » qui œuvre par exemple pour Cash Investigation sur France 2, ont été grièvement blessés par un agresseur ce vendredi 25 septembre 2020 à Paris devant les locaux où, il y a plus de…

  • 49 étudiants admis au CUEJ

    Le conseil d’administration du CUEJ (Centre universitaire d’enseignement du journalisme) s’est tenu le 16 juillet à Strasbourg, à la fois en distanciel avec le président Victor Rocaries au téléphone et deux représentants des étudiants en visioconférence. Très peu de cours ont été annulés au CUEJ malgré la crise sanitaire. Sauf que la délocalisation des étudiants…

Enable Notifications OK No thanks