Nice : Journalistes de France 3 empêchés de travailler par les forces de l’ordre : RESPECT de la liberté de la presse en Côte d’Azur !

Communiqué de la section CFDT de France 3 Côte d’Azur à télécharger ici

Ce samedi 4 mars 2023, lors d’un tournage à Nice, les forces de l’ordre ont expulsé brutalement une équipe de France 3 Côte d’Azur qui remplissait de plein droit sa mission d’informer.

Nous apportons notre entier soutien aux deux journalistes concernés qui ont été non seulement empêchés de travailler, mais qui, en plus, ont subi des violences verbales et physiques inadmissibles. Des policiers ont poussé, pris par le col, menacé nos confrères pour les écarter du lieu de tournage, un site où un cirque s’était installé illégalement et où s’était rendus le maire de Nice et la police.

Il apparaît nécessaire de rappeler à ceux qui sont là pour faire respecter la loi que cette loi comprend la liberté d’informer, inscrite, entre autres, dans la Constitution. La protection des journalistes dans l’exercice de leur fonction est le préalable à toute société démocratique. Force est de constater que cela n’est pas acquis (voir encadré*).

Nous avons d’ores et déjà demandé à la direction de développer plus amplement à l’antenne le traitement de cette information ce dimanche 5 mars, ce qui a été le cas ce dimanche midi par la diffusion des images de l’agression dans le journal télévisé de Côte d’Azur.

Nous estimons que cela mérite également une explication plus précise par un positionnement éditorial dans le journal télévisé régional de ce soir.

Cela complétera la brève clairement énoncée par la présentatrice samedi soir et l’article écrit sur notre site web.

La rédaction en chef a écrit aux services de la préfecture des Alpes-Maritimes pour dénoncer les faits et France télévisions examine la possibilité d’une action juridique. Nous appuyons totalement ces démarches qui sont nécessaires :

Pour le respect de nos collègues journalistes brutalisés de façon inacceptable. Pour le respect de la liberté de la presse en Côte d’Azur.

Antibes, le dimanche 5 mars 2023

Lutter contre les dérives des forces de l’ordre et toutes les violences contre les journalistes : un combat d’actualité, un combat permanent de la CFDT

Force est de constater que les dérives des forces de l’ordre vis-à-vis des médias décrites très précisément dans le rapport indépendant de la commission Delarue en avril 2021 sont loin d’avoir cessé. Et ce alors qu’en décembre 2021 le Schéma national de maintien de l’ordre, rappelait « il est impératif de protéger le droit d’informer, pilier, comme le respect de l’ordre public, de notre démocratie. À cet égard, la sécurité physique des journalistes doit être garantie ». Les forces de l’ordre sont là non pas pour entraver mais favoriser le travail des journalistes. La CFDT-Journalistes, membre du groupe de liaison entre les journalistes et le ministère de l’Intérieur, qui se réunit régulièrement pour étudier ces entorses, ne manquera pas de réclamer des explications sur les faits de Nice, et des résolutions fermes pour que cela ne se reproduise plus.
 
Ces faits viennent s’ajouter à la trop longue liste des agressions de journalistes. Pour ne citer que des agressions contre des collègues de France Télévisions, citons celles de septembre 2020 par un propriétaire terrien sur qui enquêtait une équipe dans le Bouches du Rhône, de mars 2021 en Ardèche une semaine après un concert également en lien avec la crise sanitaire, de Marseille en juillet 2021 lors d’une manifestation contre le pass sanitaire, d’octobre 2022 dans le Haut Doubs par des éleveurs lors d’un reportage sur des militants écologistes venant de saboter une opération d’abatage de loup… La liste n’est pas exhaustive !

Pourtant, toutes ces agressions ne trouvent pas de réponse pénale suffisante. Ainsi, par exemple, lors du procès de l’agresseur des Bouches-du-Rhône, où 
la CFDT-journalistes était partie civile en soutien aux collègues agressés, l’agresseur n’a été condamné qu’à 1000€ d’amende. Si un journaliste n’est pas grièvement blessé (si ce sont des violences volontaires avec une ITT inférieure ou égale à 8 jours) son agresseur ne risque qu’une amende courante. Cela peut conduire à banaliser cette violence et le sentiment d’impunité, y compris de la part des forces de l’ordre. C’est pourquoi la CFDT a coconstruit une proposition de loi visant à ajouter à la liste des circonstances aggravantes le fait de s’en prendre à un journaliste dans le cadre de ses fonctions, et dont le texte sera prochainement présenté.

Les actualités

  • Le Courrier Messin : et le droit du travail dans tout ça ?

    A Metz, la presse locale a récemment rapporté une polémique autour du nouveau bimensuel Le Courrier Messin, de la société Indola Presse, fortement soutenu financièrement par la municipalité, via l’achat d’espaces publicitaires, ce qui interroge sur l’indépendance du titre en question. La CFDT-Journalistes et le S3C-CFDT Lorraine s’étonnent qu’un journal reçoive de confortables subsides publiques…

  • Protection des lanceurs d’alerte et liberté de la presse: un couple indissociable

    Mardi 1er février, se jouera un acte capital pour la protection des lanceurs d’alerte, mais aussi pour les relations entre les journalistes et leurs sources, dans leur travail d’enquête. Ce jour-là, se réunit la commission mixte paritaire qui doit tenter de trouver une position commune entre sénateurs et députés sur la « proposition de loi visant…

  • Concentration des médias : une nouvelle loi est nécessaire

    Position de CFDT-Journalistes, de la fédération F3C et du Syndicat national des Médias et de l’Ecrit CFDT à l’occasion de la Mission conjointe de l’Inspection générale des affaires culturelles et de l’Inspection générale des finances sur les règles anti-concentration dans le secteur de la presse et de l’audiovisuel.   La fusion TF1 et M6 (qui avait…

  • 1er février – 15 mars : séance de rattrapage pour l’aide sociale aux pigistes ayant subi des baisses en 2020 – Dossiers à déposer individuellement !

    Communiqué de presse du ministère de la culture du 27/01/2022 Afin de soutenir les journalistes pigistes les plus durement touchés par la crise de la Covid-19, le Gouvernement a créé une aide financière pour laquelle une première campagne de dépôt des demandes d’aide s’est déroulée entre le 30 septembre 2021 et le 15 novembre 2021.…

  • Agressions de journalistes : il est temps de renforcer la loi

    CFDT-journalistes soutient une proposition de loi déposée par le député Belkhir Belhaddad visant à renforcer la protection des journalistes. Lire ce communiqué en PDF Samedi 15 janvier 2022 à Paris, une équipe de l’AFP qui couvrait une manifestation d’opposants au passe vaccinal a été violemment prise à partie par une foule haineuse. Ces confrères rejoignent…

Enable Notifications OK No thanks