Presse régionale: les emplois ne doivent pas servir de variable d’ajustement


Alors que s’ouvrait au sein de la Presse en région une discussion pour la mise en place d’une GEPP (Gestion des emplois des parcours professionnels) de branche pour la presse quotidienne régionale, départementale, hebdomadaire régionale et les journalistes, vendredi 1er décembre 2023, dans une déclaration liminaire, les quatre organisations de journalistes représentatives – le SNJ, le SNJ-CGT, La CFDT-Journalistes et le SGJ-FO – ont affirmé leur soutien aux rédactions du Progrès, du Bien public, du Journal de Saône-et-Loire et celle du Vaucluse au Dauphiné Libéré (titres du groupe Ebra) en grève :


« Nous sommes d’ailleurs en plein coeur du sujet, puisque ces dernières s’opposent à plusieurs suppressions de postes. En tout, 11 postes, dont 9 de journalistes pour le Progrès et le pôle JSL, 26 pour le Dauphiné libéré, ce que la direction justifie par des résultats économiques difficiles.

C’est le signe pour nous que la masse salariale est trop souvent la variable d’ajustement dans les entreprises de presse. Et cela au détriment de l’emploi, bien sûr, mais aussi des conditions de travail et de la qualité de l’information.

Ce tableau ne serait pas complet si nous ne citions pas les coupes opérées dans d’autres rédactions de presse régionale:

La Voix du Nord: en plus de nouvelles suppressions de postes, un indice supplémentaire vient d’être ajouté à la « grille maison » pour effectuer les nouvelles embauches à des conditions salariales moindres.
La Provence, malgré les promesses qui avaient été faites il y a quelques mois seulement par le repreneur, doit faire face à 30 suppressions de postes de journalistes… pour ne citer que les plus récents dossiers.

En tout, des dizaines de suppressions de postes qui éloigneront un peu plus encore les journalistes de leur terrain, qui est pourtant la raison de vivre de la presse locale et régionale.

Des décisions qui ne sont pas de nature, au contraire, à enrayer l’érosion indéniable du lectorat.

Nous nous prononçons donc pour que cette négociation de GEPP soit porteuse d’une vision de développement et d’investissement dans la presse régionale et dans ses rédactions.

Il en va aussi de la liberté d’informer et d’être informé.

Les actualités

  • Coronavirus – Télétravail, précaires : les journalistes doivent être protégés

    La CFDT Journalistes et la F3C CFDT demandent à toutes les entreprises de presse d’édicter des consignes claires et équitables sur les conditions de reportage, en accord avec les autorités de santé de généraliser le télétravail en fournissant si besoin des ordinateurs portables de déclarer en arrêt maladie exceptionnel (décret du 31 janvier) et pour toute la durée de fermeture…

  • Coronavirus : le défi de la continuité de l’information

    Alors que la France se met à l’arrêt en raison de l’épidémie de Coronavirus, le travail des journalistes demeure indispensable pour traverser cette crise. La majeure partie de la population est désormais confinée sans les contacts habituels de sa vie sociale. Dans ce contexte extraordinaire et difficile pour la population, la F3C CFDT (Fédération communication…

  • Avec CFDT-Journalistes, pigistes, faire appliquer nos droits !

    Beaucoup de journaux et d’agences de presse n’appliquent pas pour leurs pigistes la loi, la convention collective, les barèmes. Et pas seulement des petites entreprises. Isolé, le pigiste ne peut pas grand chose – sauf dans de très rares cas. Mais pour l’immense majorité des pigistes, la solution du problème passe par l’action collective et…

  • Analyse. La précarisation du métier de journaliste a des conséquences sociales

    La précarisation du métier de journaliste que les organisations syndicales constatent depuis quelques années n’est pas sans avoir des conséquences sociales. Des chiffres pour commencer. Statut précaire rime avec jeune, femme, et (beaucoup) plus petit salaire. Chez les journalistes de moins de 26 ans, plus de 2 sur 3 (67,9%) sont pigistes ou en CDD en…

Enable Notifications OK No thanks