Salaires

  • En marge de la première réunion de NAO de la branche PHR, vendredi 12 mai 2023 à Paris, dans une déclaration liminaire, les organisations syndicales ont interpellé les patrons, pour les placer devant leurs responsabilités tant devant la réforme des retraites, que les problèmes de pouvoir d’achat des salariés de la branche. Voici ce texte :

    Depuis le 19 janvier, l’intersyndicale nationale interprofessionnelle se mobilise contre le report de l’âge de la retraite à 64 ans et l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. Ses appels à la grève et aux manifestations ont rencontré un large écho dans la population, qui exprime très majoritairement le même rejet.

    Malgré cela, le gouvernement est resté inflexible, refusant d’examiner les nombreuses propositions faites par les organisations syndicales et usant de divers procédés pour limiter ou empêcher le débat démocratique.

    Après un 1er-Mai historique, l’intersyndicale appelle à une 14e journée de grèves et de manifestations le 6 juin.

    « Parce que nous sommes profondément attachés à notre système de retraites par répartition et au principe de solidarité, cette loi n’est pas acceptable et n’est en rien une réforme de justice sociale », insiste l’intersyndicale dans un courrier envoyé le 5 mai aux parlementaires.

    Nous – organisations syndicales CGC Presse, F3C-CFDT, Filpac-CGT, SGJ-FO, SNJ, SNJ-CGT, SNPEP-FO – réaffirmons notre opposition à cette loi sur les retraites et notre détermination à obtenir qu’elle ne soit pas appliquée.

    Mais, à l’occasion de cette réunion de NAO de la branche PHR, nous voulons également mettre devant vos responsabilités les organisations d’employeurs que vous êtes. Le système des retraites que nous voulons maintenir et renforcer répond aux principes de répartition et de solidarité. Son financement repose sur des cotisations qui doivent assurer une pension de retraite et un âge de départ décents pour toutes et tous.
    Or, divers dispositifs portent atteinte au niveau des cotisations, à commencer par les allégements de cotisations sur les bas salaires, dont usent et abusent les employeurs.

    Il en est de même pour les abattements de cotisations spécifiques aux journalistes, parfois appliqués sans consultation des premières concernées et premiers concernés.

    Nous rappelons aussi qu’un groupe important de PHR, Sogemedia, s’est cru autorisé à ne pas affilier les journalistes qu’il emploie à la retraite complémentaire, les lésant lourdement. Condamné en première instance et en appel à payer les cotisations afférentes, il vient de former un pourvoi contre cette décision.

    Le montant des salaires joue directement sur le niveau de cotisations, dont celles qui financent les retraites. L’absence de revalorisation des salaires dans de nombreuses entreprises et branches – ou à un niveau sans commune mesure avec l’augmentation des prix constatée – impacte directement le niveau de vie actuel des salariées et salariés de nos branches. Il hypothèque également leur niveau de vie futur, en dégradant le montant de leur future pension de retraite.

    A l’heure où s’ouvre cette NAO de la branche PHR, nous tenons à rappeler ces réalités, qui guideront nos revendications. Nous osons espérer que ces dernières sauront rencontrer votre sens des responsabilités, pour aboutir à des revalorisations salariales à la hauteur des enjeux.

    Paris, le 12 mai 202

  • C’est un beau et enthousiasmant chantier qui vient d’être ouvert par le Spiil, le syndicat de la presse indépendante d’information en ligne : composer (enfin) une grille de rémunérations pour les journalistes.

    Le Spiil, syndicat créé en 2007, compte aujourd’hui 270 éditeurs et 340 publications. Il regroupe les éditeurs de presse en ligne, mais aussi les éditeurs de la presse papier indépendante. Ce sont en majorité des petites entreprises (moins de 10 salariés), mais ce secteur emploie tout de même 1500 journalistes au total. Il est donc temps de donner un cadre social à ces salariés, alors que nous constatons des abus dans certaines entreprises, qui profitent de cette absence de grille pour payer peu où à la tête du client.

    Dans les différentes branches de la presse écrite, la plupart des grilles de salaires des journalistes ont été bâties entre les années 50 à 70, revue dans les années 80. Les classifications, datant elle aussi de l’ère pré-numérique, sont souvent obsolètes et les qualifications et compétences demandées aux journalistes ont bien évolué.

    Agilité et nouvelles fonctions

    Bâtir une grille de salaires en 2023 demande un peu d’agilité pour prendre en compte l’évolution du rapport au travail : il est en effet temps de dire que dans les rédactions, les journalistes n’ont pas forcément vocation à devenir encadrants, mais que cela ne doit pas pénaliser leur carrière en les faisant « végéter » aux indices intermédiaires. C’est pour cela que CFDT-Journalistes voit d’un œil favorable l’approche qui est proposée de définir des compétences qui, s’ajoutant les unes aux autres en fonction des fiches de poste, permettront de définir un coefficient.

    Ces compétences, existantes ou nouvelles, ont été listées : au socle de base « Rédaction ou édition », viendront s’ajouter différents savoir-faire : prise de son, de photos, tournage et montage de vidéos, veille documentaire journalistique, data journalisme, édition multimédia, édition sur les réseaux sociaux, édition SEO, tutorat (pour l’accompagnement des jeunes journalistes), responsabilité éditoriale, éducation aux médias et encore présentation d’émission.

    Au côté de l’expertise de métier resteront les compétences d’encadrement avec deux niveaux proposés : encadrement de 1 à 10 journalistes ; encadrement de plus de 10 journalistes.

    Permettre les évolutions de carrière

    Ce qui ressort des premières discussions, c’est qu’il ne serait nullement question d’encourager la création de journalistes « shiva », mais bien de reconnaître les compétences multiples désormais demandées aux journalistes. Il faudra certainement mettre des graduations à tout ceci afin de permettre les progressions des carrières. Cela passera certainement aussi par la signature d’accords de formation au sein de cette branche.

    Pour la CFDT, il est clair que la nouvelle grille devra être adaptée aux pigistes, auxquels les entreprises demandent aussi de multiples compétences.

    Enfin, il faudra au Spill sortir du « corporatisme » des journalistes pour regarder le collectif de travail dans son ensemble et bâtir, avec la même philosophie, une grille pour les employés, ouvriers et cadres de cette branche…

    Les employeurs de ce secteur en pleine expansion doivent prendre conscience que ce n’est pas en tirant les salaires vers le bas qu’on assure son avenir. On compte sur leur ambition pour donner à cette branche un cadre social digne de ce nom.

  • A l’issue de la Négociation annuelle obligatoire, les partenaires sociaux ont trouvé un accord de revalorisation des grilles de salaires des journalistes applicable au 1er janvier 2023.

    Si les montants actés sont loin des revendications initiales des organisations syndicales, la conclusion de ces accords, à défaut d’assurer le maintien du pouvoir d’achat des salariés des agences de presse, permet de ne pas laisser sombrer ces grilles, comme cela a pu se constater dans d’autres familles de presse.

    > Pour les journalistes des agences hors audiovisuel, la revalorisation consiste en une augmentation dégressive des salaires minima de 58€ pour le Groupe 1 jusqu’à 40€ pour le Groupe 8.

    > La grille des salaires pour les journalistes des agences de presse audiovisuelles suit la même revalorisation dégressive, allant de 58€ pour le Groupe 1 jusqu’à 40€ pour le Groupe 8, et ce seulement pour le salaire minimum le plus bas de chaque groupe.

    > Le barème minimum de piges brutes des agences de presse écrite est, lui, relevé de 5,7%, soit un tarif minimum de 55€ brut minimum le feuillet de 1 500 signes.

    > Pour les employés et cadres, qui ont bénéficié d’une première revalorisation de 2,2% des salaires minima de l’ensemble des groupes au 1 er mai 2022, une nouvelle revalorisation de 50€ brut est entrée en application le 1er décembre 2022 pour les trois premiers groupes.

    Le salaire des employés et techniciens du groupe 1 a été porté 1 731,78€ bruts afin de respecter la dernière revalorisation du Smic intervenue au 1er août 2022.

    Il est enfin à noter que pour l’année 2023, les organisations professionnelles d’employeurs s’engagent à faire une proposition pour revoir à la hausse l’ensemble des grilles.

    En téléchargement :

  • La F3C CFDT et CFDT-Journalistes ne seront pas signataires de l’accord relatif aux barèmes de salaires minima garantis applicables aux journalistes, ouvriers, employés et cadre proposé par les éditeurs de la presse magazine le 22 novembre dernier, à l’issue de la NAO.

    En ce qui concerne la catégorie des employés et ouvriers, il était prévu que les salaires mensuels bruts minima des groupes 1 à 3 devaient être augmentés de 2% au 1er décembre 2022. Rien n’était en revanche prévu pour les salariés des groupes 4 et 5, ou pour les cadres des groupes 6 à 9.

    Concernant les journalistes, il était prévu que les salaires mensuels bruts minima pour les coefficients 97 à 138 de la presse hebdomadaire devaient également être augmentés de 2%, de même que le barème des piges.

    S’agissant des salaires qui se situent en-dessous du SMIC, ils devaient être actualisés au niveau du SMIC et augmentés de 2%.

    Pour la F3C CFDT et CFDT-Journalistes, ces revalorisations sont insuffisantes au regard de l’inflation, qui est établie à 6%, avec un smic au 1er novembre 2022, à 1678,95 €.

    Un tassement des grille et une « smicardisation » des métiers

    Concernant les journalistes, côté presse périodique, on constate un important tassement de la grille pour les catégories B et C, pour lesquelles cette proposition de grille établissait un salaire brut unique  à 1732,53 € de l’indice 97 (stagiaire du 1er au 24e mois) jusqu’à l’indice 112 (secrétaire de rédaction), incluant les niveaux rédacteur, rédacteur spécialisé, reporter ou encore rédacteur graphiste.

    C’était à peine mieux concernant les journalistes de la presse hebdomadaire dans la catégorie 2, avec un salaire brut unique de à 1732,53 € pour les indices de 97 à 110, c’est-à-dire de stagiaire à secrétaire de rédaction adjoint, englobant les rédacteurs et les rédacteurs traducteurs.

    Concernant les pigistes, on ne peut que déplorer que les éditeurs refusent de mettre en place un barème unique, que la pige soit « numérique » ou « papier », le travail du journaliste étant pourtant le même.

    Tout au long de cette négociation, la CFDT n’a cessé de réclamer un salaire minimum de branche de 2 000 € pour les emplois qualifiés, qu’il s’agisse des journalistes ou des ouvriers et employés, dénonçant au passage une « smicardisation » des minima de branche que l’on espère déconnectés de la réalité des salaires versés dans les entreprises.

    Un accord formation signé

    Le dialogue social n’est cependant pas fermé en presse magazine, où à l’unanimité, les organisations syndicales ont décidé de reconduire l’accord formation de branche.

    Les discussions restent aussi ouverte concernant la mise en place d’un accord de branche sur le droit voisin, même si cette négociation s’annonce très délicate. Ce mercredi 30 novembre, les éditeurs ont ainsi fait parvenir une proposition d’accord aux syndicats en vue d’une réunion devant se dérouler le lundi 5 décembre prochain…

     

  • « Face à la crise économique exceptionnelle que subissent tant les salariés (hausse du coût énergétique, carburants, denrées alimentaires…) que les entreprises du secteur (hausse du coût énergétique, d’approvisionnement, environnemental…) les partenaires sociaux du secteur de la presse d’information spécialisée ont estimé essentiel de maintenir le dialogue social. »

    C’est ainsi qu’est rédigée l’introduction de l’accord trouvé en presse spécialisée où les partenaires sociaux ont tenu à redonner du souffle au bas de la grille des minima garantis.

    Après avoir prévu dans l’accord signé au printemps dernier (que CFDT-Journalistes n’a pas signé) que les journalistes stagiaires 1ere et 2eme année relèvent du même niveau de grille (95), il est désormais prévu de fixer, au 1er janvier 2023, le niveau 95 à 1715 €, afin d’éviter le rattrapage par le SMIC lors de sa prochaine revalorisation.

    S’agissant des niveaux 133 et suivants qui, comme l’ensemble de la grille, ont déjà fait l’objet d’une revalorisation entrée en vigueur au 1er mai 2022, il a été décidé de les revaloriser par un montant forfaitaire de 20 € bruts.

    S’agissant du barème de pige, il a été convenu de la suppression de la distinction en fonction de la diffusion du titre de presse. Ce barème a donc vocation à s’appliquer à l’ensemble des supports de la presse d’information professionnelle et spécialisée. Le barème du feuillet de 1500 signes (hors prime d’ancienneté, CP et 13e mois est-il précisé) est fixé à 52 € bruts. On se rapproche ainsi du barème en vigueur en presse magazine.

    En ce qui concerne les grilles des employés, techniciens, agents de maîtrise et cadres, le niveau 1 est lui aussi réhaussé à 1715 € bruts mensuels. S’agissant des niveaux 6 et suivants, il a été décidé de les revaloriser par un montant forfaitaire de 20 € bruts.

    Certes, ces progressions de grilles de minima en presse spécialisée sont loin des demandes des partenaires sociaux, qui auraient souhaité un plus gros effort de la part des employeurs et des revalorisations touchant l’ensemble des indices des grilles.

    Côté CFDT, on déplore en effet la « smicardisation » de la profession et poussons une revendication forte : pas de salaire en dessous de 2000 € brut mensuels pour les emplois qualifiés, ce qui inclurait les journalistes débutants du niveau 95.

    Mais c’est pour les pigistes que cet accord sera le plus important, puisqu’ils voient le barème des piges, sur 2022, accru de 12,43 % pour les tirages supérieurs à 5000 ex et de 20,37 % pour les tirages inférieurs à 5000 ex. Dans le même temps, les journalistes des indices allant de 133 à 185 auront, eux, bénéficié de hausses de salaire entre +3,81% et 4,82%.

    • Les NAO 2022 se concluent ce 10 novembre, sans trop de surprise à Plurimedia sur un constat de désaccord : aucune augmentation accordée et ce, pour la 4e année consécutive. Seule l’indemnité de télétravail est validée (par mois, 10€ pour 1 journée télétravaillée par semaine, 20€ pour 2, 30€ pour 3). Elle sera versée à partir de janvier, sans rétroactivité. Toutes les modalités de versement de cette prime ne sont pas encore définies (à suivre…).Une fois n’est pas coutume, il y a cependant une bonne nouvelle ! Par décision de l’entreprise, après demande de la CFDT en NAO et après information du CSE, une prime du partage de la valeur (Prime Macron) sera versée fin décembre avec une prise en compte de la rémunération, selon les modalités suivantes :
    • Pour les salaires compris entre 1 et 2 fois la valeur annuelle du Smic brut (soit entre 20 147€ et 40 295€ de salaire brut annuel) : 1250€ net. Cela représente 44% des salariés, pour un total de 18 personnes
    • Pour les salaires compris entre 2 et 3 la valeur annuelle du Smic brut (soit 40 294€ et 60442€ de salaire brut annuel) : 750€ net. Cela représente 46% des salariés, pour un total de 19 personnes.
    • Aucune prime pour les salaires au-delà de 3 fois la valeur annuelle du Smic. Cela représente 4 personnes.

    Cette prime sera proratisée selon le temps de travail.

    On déplore le fait qu’une nouvelle année se termine sans augmentation des salaires et on continuera d’insister sur la nécessité d’augmenter les salaires de manière pérenne et régulière, mais on veut croire que cette prime reconnaît le travail et l’investissement de chacun pour le maintien d’un travail de qualité.

    Par ailleurs, la prolongation d’un an de l’accord sur le temps de travail (37 heures) a bien été signée ce matin par la CFDT, désormais seul syndicat représentatif de l’entreprise.

    > A lire aussi : Agences de presse : pas d’accord sur les salaires

  • C’est non à l’unanimité ! Les organisations professionnelles étaient invitées à négocier les salaires conventionnels des journalistes des agences de presse dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire, mais aucun accord n’a été trouvé avec les éditeurs, qui proposaient de revaloriser de seulement 2%, au 1er septembre 2022, le salaire mensuel brut minimum des journalistes appartenant aux groupes 1 et 2.

    Ainsi, pour les agences de presse hors agences de presse audiovisuelles, il était proposé de porter le salaire des journalistes du groupe 1 à 1806,42€ et celui du groupe 2 à 2012,46€. Pour les agences de presse audiovisuelles, le salaire des journalistes du groupe 1 aurait été porté à 1806,42€ et celui des journalistes du groupe 2 à 2078,76€.

    Les représentants des organisations syndicales ont estimé que ces propositions étaient largement insuffisantes au regard de l’inflation, d’autant que la proposition patronale ne concernait que les premiers échelons des grilles, alors que l’ensemble des journalistes constatent une perte de pouvoir d’achat.

  • Dans toutes les réunions de branche de la presse écrite revient la même antienne : c’est la crise ! Hausses des prix du papier, augmentation conséquente des prix de l’énergie, ventes en baisse et marché publicitaire en berne pour les supports imprimés justifient, pour la partie patronale, de mettre les salariés au régime sec et laisser les grilles, dans toutes les catégories, se faire rattraper (voire dépasser) par le SMIC.

    Ainsi en presse quotidienne régionale, la recommandation patronale 2022 a été de mettre simplement les grilles en conformité avec la loi, c’est-à-dire de ramener l’ensemble des indices sous le SMIC au SMIC. En presse quotidienne départementale, alors que l’ensemble de la grille des employés ainsi que plusieurs indices des grilles des cadres et journalistes sont sous le SMIC, la proposition est, là encore, de remettre tout ce monde au SMIC + 1%… C’est un comble : avec son Salaire minimum professionnel garanti (SMPG) à hauteur de SMIC + 5%, ce serait presque la Presse hebdomadaire régionale qui deviendrait le nouveau référentiel de la presse locale !

    Si la crise qui frappe les journaux de presse écrite est réelle et sérieuse, doit-on pour autant admettre que les salaires soient la seule variable d’ajustement, alors que l’ensemble des salariés subissent eux aussi les effets d’une inflation importante et, depuis des années, une forte dégradation de leurs conditions de travail ?

    Pour la CFDT, c’est clairement non. Et à chaque négociation de branche, nous portons une revendication visant à faire reconnaitre les qualifications à leur juste valeur : pas de salaire inférieur à 2000 € pour les emplois qualifiés d’ouvriers, d’employés et de journalistes, pour lesquels les premiers indices sont souvent très proches du SMIC.

    Cette reconnaissance des qualifications devra nécessairement s’accompagner d’une refonte des grilles de qualification et d’une remise à plat des conditions de travail, qui se dégradent depuis des années tant dans les rédactions (avec la multiplication des tâches) que dans les autres services, où les effectifs décroissent d’année en année.

    A l’heure de la publications de ces lignes, des négociations sont aussi en cours concernant la presse magazine, la presse spécialisée et les agences de presse.

  • S’il est bien une branche laissée en déshérence par les patrons depuis des années, c’est celle de la presse quotidienne départementale pour laquelle, les barèmes de salaires ne sont absolument plus d’actualité, rattrapés par les hausses successives du SMIC et du coût de la vie.

    C’est ainsi que l’ensemble de la grille des employés, de l’indice 100 (Garçon de bureau, manutentionnaire ou magasinier) à l’indice 160 (secrétaire de direction) sont largement sous le SMIC, qui est de 1 678,95 € brut. C’est la même chose pour les ouvriers travaillant de jour, tandis que ceux travaillant la nuit passent le smic de quelques euros seulement (1 681,72 €). Deux des trois niveaux des cadres sont également sous le SMIC, seuls les bénéficiaires de l’indice 138 devant être gratifiés de 1 839,76 € brut.

    Face à ce désastre, la grille des journalistes fait encore figure à peu près convenable, avec cependant deux échelons, pour les journalistes stagiaires, sous le SMIC. Mais tout cela reste assez peu flamboyant si on considère que depuis février 2018, date de la dernière hausse (modeste) des salaires conventionnels de 0,4%, un journaliste polyvalent (indice 120) émarge à 1 960,78 € brut quand un secrétaire de rédaction (indice 140) est à 2 287,57 € brut…

    Il est donc plus que temps de revoir les grilles comme les définitions de fonction, souvent obsolètes. Un chantier que le syndicat de la PQD semble vouloir ouvrir, mais va-t-il y mettre réellement les moyens ? Au terme de la NAO 2022, mercredi 21 septembre 2022, la seule proposition qui est faite par la partie patronale, qui invoque une situation délicate pour les quotidiens départementaux, surtout en Outre-Mer, est de ramener l’ensemble des salaires sous le SMIC au montant du SMIC + 1%, sans aucune augmentation pour les échelons situés au-dessus de ces montants.

    Autant dire que cette proposition a été accueillie plutôt fraichement par la partie syndicale. Lors du tour de table, la CFDT a ainsi posé des jalons pour la future refonte des grilles : pas de salaire en dessous de 2000 € brut pour les journalistes et employés qualifiés et la construction d’une grille progressive, qui permette à chaque salarié de la PQD de pouvoir évoluer tout au long de sa carrière.

    Retrouvez les barèmes des salaires par branche

     

  • C’est par l’envoi de trois courriers qui se ressemblent beaucoup que les éditeurs de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) ferment la porte aux négociations de branche pour ce qui concerne le droit voisin en presse quotidienne nationale, presse quotidienne régionale et presse quotidienne départementale.

    Contrairement à ce qu’ils affirment, la loi n’impose pas un accord d’entreprise. La loi autorise parfaitement l’accord de branche. La preuve, au sein de cette alliance, la presse hebdomadaire régionale a accepté d’ouvrir les négociations sur le sujet.

    Dans un courrier commun adressé aux éditeurs de toutes les formes de presse, le 17 mai dernier, les syndicats représentatifs des journalistes, SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO ont demandé aux organisations patronales de pouvoir discuter de la mise en place du droit voisin au niveau des branches, afin, notamment, de fixer un cadre devant permettre à l’ensemble des journalistes de percevoir la part « appropriée » et « équitable » qui leur revient, et de ne pas léser les auteurs les plus précaires.

    Des remontées des premières négociations commencées en entreprise, il ressort en effet que les éditeurs n’entendent céder aux auteurs des contenus que des miettes des fonds perçus par les GAFAM, sous forme d’un « forfait » annuel fixe.

    Pour les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO, cela n’est pas acceptable. S’il sera certainement nécessaire d’ajuster les modalités de partage du droit voisin au niveau des entreprises, c’est bien au niveau des branches qu’il faut définir le cadre de ces négociations en posant pour principe que la seule façon de concevoir l’équité de la rémunération est de définir un pourcentage de ce droit à attribuer aux auteurs, surtout dans les petites publications dépourvues de représentation syndicale, voire d’IRP.

    Les syndicats signataires demandent aussi au nouveau parlement de reprendre et corriger la loi de juillet 2019 :

    • Afin de préciser la notion de part « appropriée » et « équitable » et valider le fait qu’elle doit faire l’objet d’un pourcentage intégrant l’ensemble des opérateurs redevables du droit voisin ; d’autant que les montants ne sont pas fixes mais évolutifs.
    • Afin de permettre aux auteurs, à l’instar des éditeurs, de se constituer en OGC (organisme de gestion collective) pour les représenter.
    • Afin d’instaurer une gestion collective obligatoire pour l’ensemble des éditeurs, qui permette une mutualisation de la répartition des sommes entre petits et gros.

    Nous indiquerons à tous nos délégués syndicaux, dans toutes les entreprises concernées, de présenter ces exigences, seul moyen d’atteindre une part appropriée et équitable.

    A Paris, le 23 juin 2022

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