Procès de Tarascon : la justice doit considérer les violences contre les journalistes comme des délits

CFDT-Journalistes, le SNJ et le SNJ-CGT étaient, lundi 20 décembre 2021, parties civiles au procès de l’agriculteur ayant agressé des journalistes lors d’un reportage.

Le prévenu, un gros exploitant local, répondait devant le tribunal de police de Tarascon de « violences légères » envers une équipe de reporters du magazine de France 2 Envoyé Spécial qui enquêtaient sur l’exploitation de travailleurs saisonniers dans le sud de la France en 2020.

Reporters d’Envoyé Spécial agressés par un propriétaire terrien : les syndicats de journalistes parties civiles au procès

A l’audience, le prévenu a refusé obstinément de reconnaître des violences pourtant filmées par les journalistes victimes et ne s’est pas excusé, expliquant son geste par un accès  « de colère » !

Son avocat a comparé les faits à d’autres violences légères comme celles qui consistent « à arroser une personne avec un tuyau d’arrosage » ou  « ébouriffer quelqu’un sans son consentement (sic) ».

Le président du tribunal, qui a visionné les images du reportage d’Envoyé Spécial  a, lui, donné une tout autre vision de l’agression, la décrivant comme « violente tant physiquement que verbalement. Si vous vouliez faire peur aux journalistes, et bien vous avez réussi votre coup, ils ont eu très peur », a t’il estimé.

Ne plus tolérer de tels actes de violence

Pour le représentant du ministère public, qui a réclamé 700 € d’amende contre l’exploitant agricole soit quasiment le maximum prévu par la loi (750€), ce dossier aurait dû être jugé devant un tribunal correctionnel car le fait de foncer sur les journalistes avec un véhicule 4X4 de 2 tonnes qui représente une arme par destination aurait pu blesser plus grièvement notre confrère.

L’avocat des syndicats de journalistes (SNJ – CFDT-Journalistes – SNJ-CGT)  a demandé au tribunal de condamner l’intéressé à 1 € symbolique et aux entiers dépens de l’instance au nom des agressions répétées contre une profession de plus en plus menacée en France et de l’atteinte intolérable faite à la liberté de la presse.

Nous syndicats de journalistes, dénonçons ces violences inadmissibles et nous demandons à la justice de les considérer comme des délits qui sont susceptibles d’être poursuivis devant un tribunal correctionnel et non comme des contraventions de simple police.

Le nombre dagressions ne cesse de croître et nous ne pouvons plus tolérer de tels actes de violence à l’égard des journalistes qui ne font que leur métier, celui dinformer et d’éclairer légitimement les citoyens.

Dans une démocratie, la liberté dinformer librement est une garantie de progrès. La bafouer, cest interdire le libre accès à une information éclairée et certifiée.

Les actualités

  • Les jeunes journalistes au centre de notre dernier « Profession journaliste »

    Dans ce numéro d’avril 2024, un grand entretien avec quatre jeunes récemment entrés dans la profession, un vademecum pour les chefs de pigistes, une rencontre avec le DS d’Altice ⁨Lionel Dian⁩, un point sur les bas salaires minima de branche en presse écrite, un portrait de reconversion vers le journalisme à 50 ans, nos revendications…

  • EGI : le rapport du CESE soutient les journalistes

    Après plusieurs mois de travaux, le CESE a remis le 13 mars son avis « Agir pour une information fiable, indépendante et pluraliste au service de la démocratie », visant à contribuer au débat des Etats généraux de l’information. Nous avions été auditionnés, et une partie de nos demandes a été écoutée. La question des conditions de…

  • La CFDT veut encadrer l’utilisation de l’IA dans les rédactions

    Dans un communiqué commun à CFDT Cadres et CFDT Journalistes diffusé ce mercredi 6 mars 2024, il est rappelé l’impérieuse nécessité d’avoir un encadrement de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les rédactions. Les nouvelles technologies liées à l’intelligence artificielle (IA) gagnent du terrain dans les métiers de l’information. Les capacités des logiciels d’IA se développent…

  • Lundi 26 février : rassemblement à Paris en soutien aux journalistes palestiniens

    Appel FIJ – SNJ – SNJ-CGT – CFDT Journalistes – SGJ-FO – Reporters Solidaires. Lundi 26 février : journée internationale de soutien aux journalistes palestiniens. Rassemblons-nous pour une minute de silence RDV à 11h30 place Ghislaine Dupont, Claude Verlon, Camille Lepage (Paris) Quatre mois après le début de la guerre à Gaza en Palestine, le 7…

  • Loi de 1881 sur la liberté de la presse : la députée Violette Spillebout va proposer le retrait de l’allongement de la prescription

    Ce mercredi 14 février, la députée Violette Spillebout, rapporteure pour la commission des lois de l’Assemblée nationale de la proposition de loi « renforçant la sécurité et la protection des maires et des élus locaux », et le député Sébastien Jumel, co-rapporteur d’une mission sur le statut de l’élu, ont auditionné l’intersyndicale des journalistes, puis…

Enable Notifications OK No thanks