Twitter « étiquette » les journalistes sur leur compte personnel, à qui le tour ?

Communiqué intersyndical SNJ – SNJ-CGT – CFDT

Double peine pour les journalistes de RT France. Alors que leur entreprise est interdite d’émettre et qu’ils savent leur emploi en danger, ils ont vu leur compte personnel Twitter estampillé « Média affilié à la Russie », sur la seule décision de Twitter. Aucune possibilité pour elles et eux de s’y opposer ou même d’obtenir des explications de la part de Twitter.

D’anciens journalistes de RT France, ayant parfois quitté l’entreprise il y a des mois, ont été traités de la même manière.

L’ensemble de la profession concernée

Alors que les journalistes de RT France sont déjà la cible de menaces de mort et d’insultes, cette étiquette collée d’autorité par Twitter les désigne encore plus distinctement et les met davantage en danger. Si les auteurs des menaces passent à l’acte, la responsabilité de Twitter sera engagée.

Que Twitter se réserve la possibilité de marquer au fer rouge des journalistes est inquiétant pour ceux de RT France, mais également pour l’ensemble de la profession. 

Si cette politique se poursuit, tout un chacun pourrait se retrouver affilié, sur son compte personnel et contre son gré, d’un commentaire en rapport avec le média pour lequel il travaille, les sujets qu’il a pu traiter, les idées qu’il a pu y défendre…

Un fichage et un affichage qui s’apparentent à une stigmatisation particulièrement grave sur un réseau social où les échanges peuvent être violents.

Twitter n’en est pas à sa première décision arbitraire. Des comptes, dont ceux de journalistes ou de syndicats de journalistes, ont déjà été suspendus sans aucune explication ni excuses et réactivés au prix de longues démarches.

Alors que le secrétaire d’Etat en charge de la transition numérique, Cédric O, ne « veut pas s’apitoyer » sur le sort des journalistes de RT France, il devrait a minima se poser la question de la liberté des utilisateurs de Twitter de ne pas être désignés à la vindicte populaire.

 

Les actualités

  • Pour la liberté d’informer sur l’agro-alimentaire en Bretagne

    La CFDT-Journalistes signe la lettre des professionnels de la presse adressée à la région Bretagne, afin que cessent les pressions sur les journalistes enquêtant sur les sujets agro-alimentaires. Elle invite tous les journalistes à en faire autant en cliquant sur ce lien, ainsi que tous les citoyens souhaitant que soit mené un travail d’investigation dans…

  • A circonstances exceptionnelles, mesure exceptionnelle : la carte de presse 2019 renouvelée en 2020

    « Compte tenu de ces circonstances exceptionnelles, la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels) a décidé de renouveler la carte 2020 aux 35 000 titulaires de la carte 2019, indique le communiqué publié mardi midi par la CCIJP. Cette reconduction est une mesure générale et exceptionnelle pour cette année. Elle s’adresse tout particulièrement aux 7000 journalistes qui,…

  • Dans son rapport 2020, l’ODI pointe un nouveau défi pour l’information

    De nouvelles menaces sur la qualité de l’information L’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI) vient de publier son rapport 2020, « Faire face au trouble dans l’information ». Ce document, qui aurait dû être présenté lors des Assises internationales du Journalisme (reportées à l’automne), souligne la persistance en 2019 de graves dérives, accentuées par le ‘trouble’ provoqué dans…

  • Coronavirus : comment l’action syndicale a permis d’obtenir un décret favorable aux pigistes

    Alors qu’un grand nombre de journalistes pigistes ont vu leurs collaborations fortement freinées voire stoppées depuis le début de la crise sanitaire, la CFDT-Journalistes se félicite des avancées apportées par le « décret pigistes », déterminant leurs conditions d’accès au chômage partiel, paru au Journal officiel ce vendredi 17 avril. Certaines entreprises de presse avaient déjà accordé l’activité…

  • Décret pigistes : une étape est franchie, passons à la suivante

    Communiqué intersyndical. Le décret sur le chômage partiel des journalistes pigistes vient d’être publié. Il énonce clairement les conditions d’accès aux mesures gouvernementales dans chaque entreprise : avoir trois bulletins de salaire au moins sur les douze mois précédant les mesures de chômage partiel, dont deux sur les quatre derniers mois ou avoir collaboré au dernier trimestriel.…

Enable Notifications OK No thanks