Radio France : le rapport sans détours du référent violences sexistes et sexuelles

Lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les médias passe notamment par le travail des référents VSST. Celui qui occupe ce mandat à Radio France, Renaud Dalmar, est aussi le délégué syndical central CFDT. Son 2ème rapport d’activité de référent VSST, portant sur la période septembre 2020 – février 2022, est extrêmement instructif, notamment sur l’exposition accrue des précaires. 

Ci-après, quelques échos, mais nous vous invitons à lire le rapport complet.

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Depuis juillet 2020, Renaud Dalmar a déposé 11 alertes officielles, de diverses natures :

  • 4 pour harcèlement sexuel ou agissements sexistes, dont 2 à l’encontre de salarié-e-s non permanent-e-s ;
  • 2 pour propos injurieux, sexistes ou homophobes en public ou sur les réseaux sociaux.

5 pour harcèlement moral, pressions, dénigrements, humiliations, violences verbales générant des troubles, dont 3 concernant des plaignant-e-s stagiaires, apprenti-e-s, CDD ou pigistes.

Sexisme insidieux

Mais il dénonce aussi le sexisme insidieux, qui fait trop rarement l’objet d’un recadrage, encore moins d’une enquête. Une animatrice du réseau Bleu s’est ainsi entendu dire : « Tu as une trop forte personnalité, cela commence à poser des problèmes à l’équipe ». Encore « Ta voix ne va vraiment pas, il faudrait te mettre à la bière ou au sexe ».

Précaires surexposés

« Je tiens à évoquer la situation préoccupante des salarié-e-s non permanent-e-s en contrat précaire, population plus largement exposée au risque de violences sexuelles. Ce statut introduit le facteur de la peur, permettant des abus », alerte également Renaud Dalmar. Avec une acceptation tacite, même de la part des femmes occupant des postes hiérarchiques, comme cette rédactrice en chef : « Une femme jeune quand elle arrive dans une rédaction doit intégrer cet univers de travail, sinon elle ne tiendrait pas ».

Il les encourage à sortir du silence, mais avec ce point de vigilance : « si elles et ils prennent le risque de témoigner, sans que cela n’aboutisse à une véritable prise en compte de la situation ni que le/la « mis-e en cause » ne soit obligé-e de revoir son fonctionnement ou ne subisse de conséquences professionnelles dans les cas graves, cela nous fait perdre énormément de crédibilité et de confiance de leur part. »

Au registre des solutions efficaces, la méthode des conférences théâtralisées. « Pourtant, ces CDD, CDDU ou pigistes y participent encore trop peu, à hauteur environ de 5 % seulement, ce qui est problématique. Les contrats trop courts, par exemple, ne permettent pas d’accéder à cette formation. »

Les propositions du référent

  • que le futur livret d’accueil mentionnant le nom des personnes-ressources soit distribué à toutes celles et tous ceux qui passent au minimum 5 jours au sein de l’entreprise. De la stagiaire de 3e, au CDI.
  • que le référent, ou tout lanceur d’alerte, soit informé du traitement envisagé de son alerte et des éventuelles conséquences disciplinaires. car le référent ne l’est pas encore !
  • la mise en place, pour les salariée-e-s non permanent-e-s, du rapport inversé. Cela permettrait aux personnes non permanentes de faire un retour, en toute confidentialité (ou anonymat), sur les conditions de travail rencontrées dans les différents services, chaînes ou stations locales. Sur la question spécifique des VSST, cela pourrait passer par le biais d’un sondage de type «violentomètre».
  • une communication nécessaire autour de ces situations et des sanctions. Afin de briser les cercles d’impunités.

 

 

Un rôle prévu par la loi

Le mandat de référent « en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes » a été créé par la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Celui-ci est désigné par le comité social et économique parmi ses membres.

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