Reprise de La Provence : la CFDT continue de demander l’accès à toutes les offres !

À La Provence, les 850 salariés du groupe (les quotidiens régionaux La Provence et Corse-Matin ainsi que leurs régies publicitaires et leurs sociétés de portage) sont toujours dans l’attente du choix de leur repreneur, dans le cadre de la liquidation du groupe Bernard Tapie, détenteur de 89% des parts.

Depuis novembre 2021, deux candidats sérieux se sont fait connaître. D’un côté Xavier Niel, avec sa filiale NJJ, déjà actionnaire minoritaire de La Provence et propriétaire de Nice-Matin, avait le projet de monter au capital depuis qu’il avait racheté les 11% détenus par le groupe belge Nethys en 2019. De l’autre Rodolphe Saade, avec sa société leader du transport maritime de marchandises CMA-CGM, qui déjà aurait bien voulu, il y a 3 ans, acheter les parts de Nethys, a décidé à l’automne de se lancer dans la course.

Après deux appels d’offres successifs, deux enveloppes ont finalement été ouvertes au tribunal de commerce de Bobigny. Celle de CMA-CGM, qui propose 81 M€ pour acquérir La Provence, et celle de NJJ, qui en propose 20 (le prix de l’entreprise selon les expertises officielles)… Le liquidateur, chargé de rembourser la dette du groupe Tapie vis-à-vis de l’Etat, a, en toute logique, donné la préférence à la mieux disante. Et au passage indiqué dans son appel d’offres que seule cette dernière ferait l’objet d’une information/consultation des six CSE de l’entreprise.

Pour la CFDT, les deux projets doivent être étudiés

Depuis le début, la CFDT n’a pas varié de position: tout faire pour que les représentants du personnel, mais aussi l’ensemble des salariés puissent donner leur avis sur les deux projets en concurrence. La CFDT a également permis à l’ensemble des organisations syndicales de choisir un avocat spécialisé en droit du travail pour défendre les intérêts du CSE de La Provence, en l’occurrence Me Elise Brand. Malgré les actions conduites par cette dernière, les élus n’ont eu la possibilité de n’être consultés que sur l’offre de CMA-CGM, le 24 mars 2022.

Aux côtés de ses alliés de la CGT, FO Livre et la CFE-CGC, la CFDT s’est prononcée contre ce projet lors du vote, estimant d’une part que la consultation proposée n’en est pas une, puisqu’elle ne porte que sur une seule offre et d’autre part que le projet de CMA-CGM suscite des inquiétudes concernant les choix industriels présentés mais aussi quant à l’indépendance éditoriale du journal.

En décembre dernier, dans une dépêche AFP,  plusieurs acteurs économiques -le président de la chambre de commerce métropolitaine d’Aix-Marseille-Provence, celui de la chambre de commerce du Pays d’Arles, la présidente d’Aix-Marseille French Tech et celle de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) des Bouches-du-Rhône- avaient officiellement apporté leur soutien à l’offre de l’armateur.

L’enjeu du respect de la déontologie des rédactions

Désormais la CFDT espère toujours que l’offre de Xavier Niel, qui dispose déjà d’un groupe de presse (Le Monde, France Antilles, Nice Matin…) au sein duquel de nombreux témoignages de confrères attestent du respect de la déontologie des rédactions, puisse être présentée au conseil d’administration et aux salariés et à leurs représentants.

NJJ dispose en effet, en tant qu’actionnaire minoritaire, d’un droit de véto opposable à tout nouvel entrant dans le capital de La Provence dont la cour d’appel a confirmé le principe le 7 avril mais aussi d’un droit de préemption qui lui permettrait de l’emporter, s’il décide de s’aligner sur le montant de 81M€ proposé par CMA-CGM.

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