Agressions de journalistes : La CFDT-journalistes, solidaire des confrères, demande un durcissement de la loi

Des journalistes blessés et pris à partie alors qu’ils font juste leur travail, ça suffit !

La CFDT-journalistes apporte son plein soutien aux journalistes de Ouest-France et de France 3 Bourgogne-Franche-Comté qui ont été agressés ces derniers jours en reportage sur le terrain, et demande un durcissement de la loi pour mieux protéger les journalistes dans une France où les reporters sont de plus en plus la cible de violences, de menaces, de pressions et d’intimidations.

Les faits

Un journaliste de Ouest-France a été roué de coups alors qu’il couvrait, dans la nuit de vendredi 21 au samedi 22 octobre 2022, des faits de tirs de mortiers à Alençon, dans un quartier en proie depuis un an à des violences urbaines sur fond de trafic de stupéfiants. «Il prenait des images et des vidéos lorsque une quinzaine d’individus cagoulés l’ont pris à partie».

Notre confrère, frappé à coups de poing et de pieds alors qu’il était au sol, a reçu des points de suture à la tête et il s’est vu prescrire trois jours d’incapacité totale de travail.

Deux jours plus tôt, le mercredi 19 octobre 2022 au soir, deux journalistes de France 3 Bourgogne-Franche-Comté suivaient une équipe de militants écologistes qui venaient de saboter une opération d’abatage de loup par la préfecture du Doubs, lorsqu’ils ont été pris à partie par « une trentaine d’éleveurs des environ ».

Une tractopelle a déversé du fumier sur le chemin où étaient garés les véhicules des militants écologistes et de l’équipe de France 3. Les images diffusées par la chaîne montrent des hommes en colère s’en prendre à eux, en visant leur matériel, que l’équipe de France 3 tente de protéger. « Vous nous faites chier ! Fais gaffe à ta gueule (…) Foutez le camp de là », éructent les éleveurs.

Le journaliste reporter d’images qui tenait la caméra s’est vu prescrire dix jours d’interruption temporaire totale (ITT).

Il faut réviser la loi

Sur la base de la loi actuelle, les agresseurs des journalistes de Ouest-France et de France 3 ne seront pas jugés de la même manière car la loi est mal faite.

Si un journaliste n’est pas grièvement blessé (avec une ITT inférieure ou égale à 8 jours), comme c’est le cas du journaliste de Ouest-France, son agresseur ne risque qu’une amende courante de 750 € ; a contrario, les agresseurs du JRI de France 3 (10 jours d’ITT) relèvent, eux, immédiatement du délit avec à la clé une peine pouvant atteindre trois ans de prison et 45000€ d’amende.

La CFDT-journalistes demande que les journalistes soient ajoutés à la liste des professions entrant dans la qualification du délit de violences volontaires aggravées.

La CFDT-Journalistes travaille depuis un an et demi avec le député Belkhir Belhaddad à faire entrer les journalistes dans cette liste par le biais d’une évolution législative. Il a déposé une proposition de loi en décembre 2021 et s’apprête à redéposer sa proposition à l’occasion des États généraux de la presse, qui débutent en novembre.

A lire aussi

Les actualités

  • S’abonner à un titre de presse peut amener une réduction d’impôt

    Cette aide à la presse lancée au moment de la crise sanitaire en 2021 est passée assez inaperçue, et pourtant elle peut profiter à tous ceux ayant des revenus modestes : un crédit d’impôt de 30% pour un abonnement à la presse. Faites passer l’info, si cela peut lever certains freins à l’abonnement payant. Ce…

  • En forte progression chez Bayard Presse, la CFDT passe en tête chez les journalistes

    Aux élections au CSE de Bayard Presse, la CFDT en est forte progression dans l’ensemble des collèges et prend même la tête chez les journalistes, passant de 40 à 54 %. Chez les cadres, la CFDT est deuxième sur le papier, mais dans les faits se retrouve première avec trois élus titulaires et trois suppléants élus ;…

  • Droits voisins : pour les syndicats de journalistes, sans accord de branche pas de répartition équitable possible 

    C’est par l’envoi de trois courriers qui se ressemblent beaucoup que les éditeurs de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) ferment la porte aux négociations de branche pour ce qui concerne le droit voisin en presse quotidienne nationale, presse quotidienne régionale et presse quotidienne départementale. Contrairement à ce qu’ils affirment, la loi n’impose pas…

  • Revigorantes 48h de la pige : notre récit !

    Liberté. Légalité. Solidarité. La devise de la 11è édition des 48h de la pige, les 16 et 17 juin à Nantes, a donné le ton à cet événement national, organisé par l’association Profession : Pigiste, et dont la CFDT-Journalistes était partenaire. 200 pigistes venus de toute la France s’informer sur leurs droits, se ressourcer au…

  • Faire de l’éducation aux médias et à l’information une grande cause nationale

    Face à la déferlante de fausses informations et dans une adresse au Président de la République, les acteurs de l’éducation aux médias et à l’information, dont CFDT-Journalistes, signataire de l’appel,  tirent la sonnette d’alarme : il est urgent de mettre en place une véritable politique publique dans ce domaine et de donner aux acteurs de…

Enable Notifications OK No thanks