Inacceptables perquisition et garde à vue d’une journaliste de Disclose !

Manifestation pour la libération d'Ariane Lavrilleux (photo Frédéric Munsch)
Manifestation pour la libération d’Ariane Lavrilleux (photo Frédéric Munsch)

La CFDT-Journalistes dénonce fermement la perquisition qui a eu lieu ce jour, mardi 19 septembre 2023, au domicile de la journaliste Ariane Lavrilleux, ainsi que sa mise en garde à vue.

Des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) accompagnés d’un juge d’instruction se sont présentés chez elle à 6h du matin et lui ont notifié sa mise en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour compromission du secret de la défense nationale, ouverte en juillet 2022, et révélations d’informations pouvant conduire à identifier un agent protégé.

Journaliste collaborant à plusieurs médias, Ariane Lavrilleux a co-écrit la série d’enquêtes «Egypt Papers» parue dans Disclose en 2021 et qui a fait l’objet d’un Complément d’enquête diffusé en novembre 2021.

L’enquête portait sur l’opération militaire Sirli, en Égypte et révélait de nombreux documents « confidentiel-défense ». Selon les quatre journalistes auteurs de l’enquête, sous couvert de renseignement anti-terroriste, mais en réalité à des fins commerciales de vente d’armes, l’État français aurait fourni depuis 2016 à l’Égypte des informations qui auraient conduit à des exécutions extra judiciaires de civils par la dictature égyptienne.

La perquisition du domicile d’un journaliste n’est pas en soi interdite (la loi du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources des journalistes l’encadre) mais elle est très inquiétante, à une époque où les procédures bâillon se multiplient, et au regard de l’intérêt démocratique du travail mené. Par ailleurs, cette perquisition ne doit aucunement amener à dévoiler les sources de la journaliste. « Le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public », précise bien la loi.

La CFDT-Journalistes dénonce cette atteinte au travail d’une journaliste rigoureuse et dont le rôle pour l’information du citoyen est majeur. Nous demandons la levée urgente de la garde à vue et l’absence de toute éventuelle poursuite, pour elle comme pour les autres co-auteurs de l’enquête. Le journalisme d’investigation est capital à notre démocratie.

Paris, le 19 septembre 2023

Les actualités

  • En 2021, journalistes, rejoignez la CFDT !

    Masqués, pas muselés ! En 2021 comme en 2020, la crise sanitaire ne va pas nous lâcher d’une semelle. Et pourtant, les autres combats ne cessent pas. Après de belles victoires l’an dernier, aux côtés des autres organisations syndicales (notamment le décret sur le chômage partiel des pigistes et l’arrêté sur leurs droits à maladie…

  • Liberté d’informer : Julian Assange doit être libéré !

    La décision était attendue par les défenseurs des libertés. Ce lundi 4 janvier 2021, la justice britannique a refusé d’extrader Julian Assange vers les Etats-Unis. C’est une victoire pour le fondateur de Wikileaks et pour tous les défenseurs de la liberté d’informer et d’être informé. Incarcéré à la prison de Belmarsh, au sud-est de Londres, depuis…

  • Reportages en Grande-Bretagne : l’ambassade ne reconnaît pas la carte de presse française

    Plusieurs journalistes ayant prévu de se rendre très prochainement en Grande-Bretagne en sont encore estomaqués. L’ambassade du Royaume-Uni en France les a en effet informés que leur carte de presse nationale, délivrée par la CCIJP, ne convenait pas pour échapper à la quarantaine imposée aux voyageurs à l’entrée du pays, mais que pour cela, il…

  • Avec CFDT journalistes pour relever les défis

    Voici la motion adoptée à l’issue de l’assemblée générale des Journalistes CFDT qui s’est tenue en visioconférence les 10 et 11 décembre 2020. A l’issue des travaux, un nouveau Conseil national et un nouveau bureau ont été élus.   Pas si facile d’être journaliste en 2020 ! Crise sanitaire, crise démocratique, crise économique, les journalistes…

  • Lyon, intersyndicale : « Cette profession, que l’on dit parfois difficile à mobiliser, s’est levée »

    Mardi 24 novembre, 3000 à 4000 personnes ont manifesté à Lyon devant l’ancien Palais de justice. L’intersyndicale des journalistes a ouvert le rassemblement avec une prise de parole à cinq voix, que nous partageons ici en intégralité. Chers amis et camarades, Paris, Saint-Etienne, Villefranche-sur-Saône, Clermont-Ferrand, Roanne, Annecy, Marseille, Lille, Montpellier, Toulouse, Rennes, Rouen, Niort, Brest,…

Enable Notifications OK No thanks