Campagne CCIJP 2024

Le 14 octobre débuteront les élections à la Commission de la carte de presse. Tous les journalistes encartés, en activité ou retraités, sont appelés à élire leurs représentants. Le prochain mandat court jusqu’en 2027. Trois années avant l’élection présidentielle : la qualité et la sincérité de l’information seront, plus que jamais, au centre des préoccupations. Un enjeu essentiel pour la CFDT qui compte bien, cette fois encore, faire entendre sa voix. Nos voix !

Témoignage de Nora Bouazzouni sur les livres-enquête

Elle travaille pour la presse mais publie aussi son travail journalistique sous la forme de livres-enquêtes, et est payée pour ceux-ci en droits d’auteur, ce qui est légal pour de l’édition, mais n’entre pour l’instant pas dans la part presse à la CCIJP. Résultat : elle perd sa carte. Témoignage.

« En 2024, l’à-valoir conséquent pour l’écriture de mon prochain livre (une enquête), ainsi que les droits d’auteur de mes précédents ouvrages (trois essais) ayant dépassé mes revenus en salaire, la CCIJP a refusé de renouveler ma carte de presse. Pourtant, je continuais de piger pour plusieurs médias, qui me payaient tous en salaire, comme l’exige la loi. En appel, la commission a jugé que mes livres n’étaient pas journalistiques – même le prochain, dont je leur ai pourtant fourni la note d’intention et le contrat d’édition. On marche sur la tête : plusieurs journalistes lauréat·e·s du prix Albert Londres se sont vu refuser le renouvellement de leur carte de presse pour cause de revenus en droits d’auteur « trop » élevés ! Or, l’absence de carte de presse nous pénalise, à plusieurs titres : prime d’ancienneté non applicable, impossibilité d’accéder à certains endroits, de prouver notre bonne foi auprès d’interlocuteur·ices ou des forces de l’ordre, et même refus (à tort) d’un certain nombre de médias de nous appliquer la convention collective journaliste. Il est temps que la CCIJP évolue sur la question des droits d’auteur issus d’un travail que nul, hormis elle, ne peut contester être de nature journalistique, quand ils proviennent de l’édition, où ils sont bien légaux ! »

La CFDT aux côtés des demandeurs ! Le cas HugoDécrypte.
À l’automne 2022, CFDT-Journalistes a reçu un mail de Paul qui disait rencontrer des difficultés à obtenir sa carte de presse. Nous sommes allés à la rencontre de la jeune équipe pour comprendre ce qui pouvait bloquer. Témoignage. 


« Lorsque je travaillais pour le jeune média digital HugoDécrypte, de 2021 à 2023, nous avons cherché à obtenir la carte de presse, à la fois pour la reconnaissance du travail des journalistes, mais aussi pour pouvoir travailler correctement sur le terrain. L’absence de carte de presse nous posait parfois de gros problèmes, par exemple pour la couverture de manifestations ou de conférences de presse.Nous étions certains que la Commission refuserait de nous accorder la carte, car nos productions journalistiques étaient disponibles uniquement sur les réseaux sociaux (YouTube, Instagram, TikTok) et non pas sur un site Internet comme cela était exigé à l’époque. Six millions de jeunes suivaient à l’époque quotidiennement le média HugoDécrypte. Ils s’informaient quotidiennement grâce à nous.
Quand la CFDT est venue dans nos locaux, ils ont voulu comprendre comment nous travaillons et ils ont regardé les freins à l’obtention que nous allions rencontrer. J’ai échangé par la suite plusieurs fois avec Frédérique Thiollier. Elle a été d’une grande aide dans toute la démarche : explications à HugoTravers des évolutions nécessaires en interne pour obtenir la carte (notamment être rémunérés sous la convention collective des journalistes, signaler clairement le contenu qui relève d’un partenariat, etc.), explicitation des différentes étapes, puis ensuite sensibilisation de la Commission de la carte de presse au travail que nous faisions, à son caractère journalistique et au nombre de jeunes qui s’informaient grâce à nous.
Finalement, nous avons fait notre demande collectivement, et les six journalistes de l’équipe ont obtenu leur carte de presse en avril 2023.»

Revendicatif CFDT sur l’éducation aux médias et à l’information : télécharger ici

La liste électorale de la CFDT compte 56 candidats :

31 femmes 25 hommes

13 travaillent dans l’audiovisuel public 

7 travaillent dans l’audiovisuel privé 

35 travaillent en presse écrite ou en agence dont 16 en presse régionale

Une personne est retraitée

8 sont pigistes

14 habitent en région parisienne

Les électeurs

Les journalistes inscrits sur les listes électorales sont environ 40800, dont 7300 honoraires. 

Les entreprises ayant le plus de journalistes titulaires de la carte de presse et donc électeurs sont, dans l’ordre décroissant (chiffres de 2021) :

  • France Télévisions (2997 cartes)
  • France Médias Monde (1096 cartes)
  • Radio France (1061 cartes)
  • AFP (830 cartes)
  • Ouest France (799 cartes)
  • Le Monde (632 cartes)
  • Prisma Média (614 cartes)
  • Figaro (566 cartes)

À chaque scrutin, le taux de participation est extrêmement faible : seulement 39% au 1er tour de 2021 (et 36% au final). En plus d’obliger à l’organisation d’un second tour tour fastidieux et coûteux, puisque le quorum n’est jamais atteint, cette faible expression des journalistes ayant le droit de vote pose question, dans une profession plus que jamais chamboulée. Voter massivement dès le 1er tour est impératif, pour une CCIJP composée selon vos vœux, et pour envoyer le message que vous tenez à cette profession !

Diffusez nos affiches contre l’abstention !

Diffusez nos tracts !

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