Presse écrite

  • En marge de la première réunion de NAO de la branche PHR, vendredi 12 mai 2023 à Paris, dans une déclaration liminaire, les organisations syndicales ont interpellé les patrons, pour les placer devant leurs responsabilités tant devant la réforme des retraites, que les problèmes de pouvoir d’achat des salariés de la branche. Voici ce texte :

    Depuis le 19 janvier, l’intersyndicale nationale interprofessionnelle se mobilise contre le report de l’âge de la retraite à 64 ans et l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. Ses appels à la grève et aux manifestations ont rencontré un large écho dans la population, qui exprime très majoritairement le même rejet.

    Malgré cela, le gouvernement est resté inflexible, refusant d’examiner les nombreuses propositions faites par les organisations syndicales et usant de divers procédés pour limiter ou empêcher le débat démocratique.

    Après un 1er-Mai historique, l’intersyndicale appelle à une 14e journée de grèves et de manifestations le 6 juin.

    « Parce que nous sommes profondément attachés à notre système de retraites par répartition et au principe de solidarité, cette loi n’est pas acceptable et n’est en rien une réforme de justice sociale », insiste l’intersyndicale dans un courrier envoyé le 5 mai aux parlementaires.

    Nous – organisations syndicales CGC Presse, F3C-CFDT, Filpac-CGT, SGJ-FO, SNJ, SNJ-CGT, SNPEP-FO – réaffirmons notre opposition à cette loi sur les retraites et notre détermination à obtenir qu’elle ne soit pas appliquée.

    Mais, à l’occasion de cette réunion de NAO de la branche PHR, nous voulons également mettre devant vos responsabilités les organisations d’employeurs que vous êtes. Le système des retraites que nous voulons maintenir et renforcer répond aux principes de répartition et de solidarité. Son financement repose sur des cotisations qui doivent assurer une pension de retraite et un âge de départ décents pour toutes et tous.
    Or, divers dispositifs portent atteinte au niveau des cotisations, à commencer par les allégements de cotisations sur les bas salaires, dont usent et abusent les employeurs.

    Il en est de même pour les abattements de cotisations spécifiques aux journalistes, parfois appliqués sans consultation des premières concernées et premiers concernés.

    Nous rappelons aussi qu’un groupe important de PHR, Sogemedia, s’est cru autorisé à ne pas affilier les journalistes qu’il emploie à la retraite complémentaire, les lésant lourdement. Condamné en première instance et en appel à payer les cotisations afférentes, il vient de former un pourvoi contre cette décision.

    Le montant des salaires joue directement sur le niveau de cotisations, dont celles qui financent les retraites. L’absence de revalorisation des salaires dans de nombreuses entreprises et branches – ou à un niveau sans commune mesure avec l’augmentation des prix constatée – impacte directement le niveau de vie actuel des salariées et salariés de nos branches. Il hypothèque également leur niveau de vie futur, en dégradant le montant de leur future pension de retraite.

    A l’heure où s’ouvre cette NAO de la branche PHR, nous tenons à rappeler ces réalités, qui guideront nos revendications. Nous osons espérer que ces dernières sauront rencontrer votre sens des responsabilités, pour aboutir à des revalorisations salariales à la hauteur des enjeux.

    Paris, le 12 mai 202

  • Pris dans une tourmente médiatique sur ses pratiques sociales, Le Monde Diplomatique a mis en ligne un article dans lequel il répond à des articles de « Libération » et « Arrêt sur images », tout en mettant en cause la CFDT-Journalistes, récemment intervenue au sein de ce titre dans le cadre d’une négociation de protocole électoral.

    Dans son texte, le directeur du journal fait état d’une « une campagne de dénigrements ». Et d’expliquer : « à l’occasion d’élections syndicales destinées à remplacer les délégués démissionnaires, une responsable de la CFDT-Journalistes – qui ne dispose d’aucune implantation au Monde diplomatique – a tenté un coup d’éclat en accusant publiquement notre journal d’exploiter les journalistes pigistes précaires. Sans succès puisque la CFDT n’a pas trouvé le moindre candidat pour monter une liste électorale alors que la CGT faisait élire tous ses candidats. »

    Ces propos appellent une réponse ferme : la CFDT-Journalistes, organisation représentative tant en ce qui concerne la convention collective des journalistes (1480) que dans la presse magazine et la presse spécialisée, ne participe à aucune «  campagne de dénigrements » et n’agit que pour l’exécution du mandat qui lui est confié.

    Faire progresser les droits des travailleurs les plus précaires

    Comme dans toute les entreprises où elle intervient, elle pointe les inégalités et entend faire progresser les droits des travailleurs, surtout s’agissant des plus précaires.

    Peut-on en effet accepter que les journalistes pigistes, qui sont la richesse du Monde diplomatique en signant chaque mois une grande partie des articles du journal, reportages et enquêtes d’une grande qualité, n’aient aucune représentation, aucune voix du chapitre, alors qu’ils sont parfois rémunérés, ramené au temps passé, moins que le SMIC horaire ?

    Ces travailleurs précaires n’ont pas non plus accès aux œuvres sociales de l’entreprise, ni à l’intéressement.

    La CFDT a tout fait pour assouplir ces conditions (électorat et éligibilité), en vain. Ailleurs dans la presse, la place des pigistes parmi les représentants du personnel ne fait plus débat. C’est non seulement une question de justice, une nécessité démocratique, et une chance pour l’entreprise : partout où ils sont élus, les pigistes apportent un regard neuf, pragmatique, et sont de véritables alliés des titres, tant ils y sont attachés et contribuent, par leur savoir-faire, à leur pertinence. 

    L’action de la CFDT a alors permis de relever un problème majeur : la disproportion entre la place des journalistes rémunérés à la pige et la façon dont ils sont considérés. Elle est dans son rôle. Mais on comprend que cela ne plaise pas à la direction d’un journal qui se retrouve ainsi en contradiction avec les valeurs qu’elle dit porter.

    Nous avons formulé des propositions qui, espérons-le, verrons le jour avec ou sans nous

    Que la CFDT cherche à proposer sa voix, sa vision de la vie au travail dans un journal où elle n’a pas déjà des élus puisse étonner a aussi pour le moins de quoi… étonner, justement ! Quand on est une organisation syndicale, la première de France, obtenant des résultats pour les salariés, on souhaite formuler ses propositions à tous. Quand on constate des inégalités (comme la mauvaise répartition des richesses), déplorer et dénoncer est vain si on ne peut pas négocier, au sein des instances qui le permettent. Avoir des élus et donc des candidats est la première étape non pas vers le pouvoir mais afin de pouvoir agir.

    Le directeur du Monde Diplomatique indique que la CFDT n’a « pas trouvé le moindre candidat », et pour cause : des pigistes souhaitaient être candidats sous notre bannière, mais comme le reste des 115 pigistes, aucun ne passait les critères d l’éligibilité très stricts. Dommage pour ces personnes qui voulaient s’engager, portaient un véritable projet et n’ont pas pu le proposer !

    Quand bien même la CFDT ne présenterait pas de liste, intervenir dans un PAP est une mission qu’elle s’efforce d’exercer, ne serait-ce que pour vérifier si les règles sont respectées, au Diplo comme ailleurs.

    Alors, un échec ? Sans doute pas. Car nous avons formulé des propositions qui, espérons-le, verrons le jour avec ou sans nous (élection aux critères innovants pour la prise en compte des précaires,  vote électronique pour favoriser la participation des pigistes répartis à travers le monde, coconstruction de solutions avec eux via l’organisation d’une grande consultation…). Et surtout nous avons pu expliquer aux pigistes découvrant la situation qu’ils pouvaient conquérir des droits.

  • L’annonce, le 14 février dernier d’un important plan social au sein de la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) – avec à la clé la suppression de 62 postes d’ici juillet 2023, dont tous ceux des journalistes – a été un choc pour les élus du CSE qui dénoncent « la violence et la brutalité du dispositif » tout en contestant « le motif économique avancé par l’employeur ».

    A leurs yeux, rien ne justifie d’ailleurs la « précipitation » avec laquelle la direction entend se séparer de « plus de 25% du personnel. »

    Pour justifier ce PSE, la direction de la Mutualité Française invoque de son côté une baisse des cotisations des organismes mutualistes adhérents.

    « Nous savions que la situation était compliquée, mais nous n’imaginions pas la brutalité avec laquelle la direction et la présidence de la Fédé allaient lancer les hostilités », explique un journaliste de la FNFM. « Adapter les effectifs et la masse salariale en quatre mois, alors que le conseil d’administration a voté en décembre un retour à l’équilibre en 2027, c’est se priver volontairement de marges de manœuvre qui auraient été très utiles pour préparer des reconversions, en interne ou en externe. Là, nous sommes assurés d’une casse sociale. »

    Des pratiques éloignées des discours ?

    Les salariés concernés n’entendent cependant pas se laisser faire et dénoncent « le décalage de plus en plus grand entre le discours affiché [par les] dirigeants sur les valeurs et leurs pratiques qui, elles, en sont très éloignées. »

    Les journalistes, inquiets pour la pérennité des titres édités par la FNFM, ont déjà vécu deux grosses réorganisations depuis 2015, et le service dont ils dépendent a fait l’objet (encore en 2022) de deux expertises pour risques graves (aux résultats accablants pour la direction) tant les risques psychosociaux, entretenus dans l’espoir de nous faire partir, ont été poussés à leur paroxysme. Si les titres ne disparaissent pas, ils risquent cependant de se trouver très amputés.

    Le risque est alors que l’information disparaisse du paysage de la Fédération au profit de la communication. Ce qui serait assez désolant.

  • CFDT-Journalistes est signataire d’un communiqué pour dénoncer les menaces dont font l’objet des confrères du Poher, hebdomadaire régional de Bretagne. Ce communiqué se double d’un appel à manifester samedi 25 février 2023 après-midi à Carhaix pour défendre la liberté de la presse.

    La Bretagne est une terre de presse et de liberté. Le Club de la presse de Bretagne, avec des dizaines de médias bretons, les syndicats de journalistes, des écoles de journalisme et les clubs de la presse de France, s’élèvent avec force contre les graves menaces et intimidations en provenance de l’extrême droite qui visent à bâillonner la presse. L’information est l’un des piliers de notre démocratie.

    Nos consœurs et confrères de l’hebdomadaire centre-breton Le Poher ont été visés à trois reprises par des menaces de mort en l’espace de vingt jours. La raison ? Ils avaient rendu compte de la situation à Callac (Côtes-d’Armor) où des groupuscules d’extrême droite se sont violemment opposés à l’accueil de réfugiés.

    Le 31 janvier, le rédacteur en chef du Poher, Erwan Chartier, reçoit un courriel anonyme à connotation raciste et homophobe promettant de le « crever ». Le 8 février, un homme joint le journal pour demander à quelle heure il peut passer pour « mettre une balle dans la tête » du rédacteur en chef et de l’agent chargée de l’accueil qui a décroché. Le 20 février, une personne appelle dès l’ouverture des bureaux pour annoncer avoir « mis une bombe dans la rédaction », entraînant l’évacuation des locaux et l’intervention des démineurs, qui n’ont heureusement rien trouvé.

    Douze plaintes déposées

    Parallèlement, les animateurs de plusieurs sites web d’extrême-droite, mobilisés contre l’accueil des réfugiés à Callac, ont mis en avant les noms et photos de journalistes du Poher, les exposant à la vindicte de leurs lecteurs. Une précédente plainte pour diffamation et injure publique conduira certains membres de cette mouvance devant la justice début mars.

    Une journaliste ayant couvert cette actualité pour France 3 Bretagne a également été prise pour cible puis cyberharcelée. Plusieurs plaintes ont aussi été déposées par notre consœur et son média.

    « Ces menaces semblent s’inscrire dans une campagne d’intimidation de l’ultradroite », analyse Erwan Chartier. Avant les journalistes, des élus et des habitants de Callac ont déjà fait l’objet de calomnies et de menaces non signées. Le procureur de la République de Saint-Brieuc a reconnu dans Mediapart que douze plaintes ont été déposées.

    Faire respecter l’État de droit

    Ces multiples formes d’intimidation doivent cesser et leurs auteurs répondre de leurs actes. La liberté d’expression n’est pas la liberté d’opprimer. Face à ces faits graves, nous, journalistes de Bretagne et d’ailleurs, réaffirmons notre solidarité avec les personnes menacées.

    Fidèle à sa mission de défense des journalistes et de la liberté de la presse, le Club de la Presse de Bretagne demande aux pouvoirs publics de faire respecter la loi et de prendre leurs responsabilités.

    Le journalisme ne peut s’exercer sereinement dans la peur. Nous invitons tous les confrères et consœurs, et directeurs et directrices de publication soucieux des conditions d’exercice du métier et de la liberté de la presse, mais aussi les citoyens à solidairement opposer un mur de refus face à des comportements d’un autre temps.

    Les signataires : Club de la Presse de Bretagne, Actu.fr, Bikini mag, Bretagne 5, Canal ti zef, CGT-ouestmedias.com, CFDT-Journalistes, CFDT Ouest-France, Club de la presse Auvergne, Club de la presse d’Anjou, Club de la presse des pays de Savoie, Club de la presse de Strasbourg, Club de la presse Drôme Ardèche, Club de la presse du Gard, Club de la presse du Limousin, Club de la presse du Périgord, Club de la presse du Var, Corlab, Dispak, Éditions du Boisbaudry, France 3 Bretagne, France Bleu Breizh Izel, Internep ouest info, IUT de Lannion, la Chronique républicaine, La Maison écologique, le Cri de l’ormeau, le Mensuel de rennes, l’Imprimerie nocturne, Mapinfo, Pays, Press pepper, Produits de la mer, Publihebdos, radio Breizh, radio Bro gwened, radio Kerne, radio Kreizh breizh, radio Naoned, RCF Finistère, S3C CFDT, Sciences Po Rennes, SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SNJ Ouest-France, Tébéo, Tébésud, TVR, Unidivers, Unmondemeilleur.info, UPC2F, Sans transition !, Splann!, Ya!.

  • La résistance est de mise à La Voix du Nord après l’annonce par la direction d’un plan « social » comprenant la suppression de 105 postes (4 ouvriers, 15 cadres, 38 employés et 48 journalistes), qui serait une véritable catastrophe pour le quotidien lillois.

    Après la première réunion officielle de discussion du PSE, les salariés concernés par le plan ont été invités à une assemblée générale, mardi 17 janvier 2023, à La Pilaterie (le centre d’impression de La Voix du Nord).

    Saignée des effectifs

    « La saignée dans les effectifs, l’absence de projet éditorial, les regroupements d’éditions, la baisse de pagination drastique, la création de postes de “rédacteurs” dans des conditions inacceptables, la mutualisation à outrance des contenus rédactionnels, la fermeture de services, etc. sont autant de thèmes qui ont été rejetés en bloc », fait savoir l’intersyndicale CFDT, Filpac-CGT, SNJ-CGT, SNJ et CFE-CGC. De fait, l’assemblée générale a voté à l’unanimité un arrêt des négociations en cours tant que la direction ne sera pas revenue avec de meilleures propositions et un autre plan.

    De plus, à une écrasante majorité des 230 présents (plus des procurations), il a été décidé de voter, à bulletins secrets, une motion de défiance à l’encontre du directeur de la rédaction, du rédacteur en chef et de l’actionnaire Rossel. Le résultat est sans appel : 258 votants, 252 pour, 4 contre, un blanc, soit 98,05% des votants et 72,41% de l’ensemble de la rédaction. En voici le contenu :

    La rédaction réunie en assemblée générale ce mardi 17 janvier 2023 adopte une motion de défiance à l’égard de Pierre Mauchamp, directeur de la rédaction, principal auteur d’un plan de réorganisation catastrophique de la rédaction et dénué de tout projet éditorial. Elle associe dans cette motion de défiance Patrick Jankielewicz, rédacteur en chef, dont le silence a été affligeant quant à l’application de ce plan et à son absence de projet éditorial. La rédaction associe enfin dans cette motion de défiance l’actionnaire Rossel. En avalisant ce plan social, Rossel montre qu’il n’a qu’une visée purement financière qui porte en germe des conséquences éditoriales, sociales et commerciales désastreuses à brève échéance.

    CFDT-Journalistes assure son plein soutien aux salariés de la Voix du Nord et salue leur fermeté. Alors que d’autres titre de la presse régionale pourraient annoncer différentes mesures d’économie et de recul social, c’est tout un secteur qui doit s’apprêter à résister.

  • Mal-être au travail, risques psycho-sociaux très prégnants, mauvaise gestion… c’est par un mouvement de grève déclenché par surprise mercredi 14 décembre 2022 sur les trois sites du groue que les salariés, avec leurs élus CFDT, ont décidé de dire « ça suffit ! »

    Le mouvement a été massivement suivi, les grévistes demandant que les salariés chargés de la distribution de la presse magazine soient mieux traités et mieux considérés par leur hiérarchie, dans une entreprise où le climat social s’est fortement dégradé, en plus d’augmentations de salaires.

    Les MLP emploient 320 salariés. C’est un acteur majeur depuis la chute de Presstalis, qui distribue notamment les magazines édités par Prisma Media, Reworld Media et CMI MediaFrance.

    CFDT-Journalistes appelle les journalistes et les lecteurs à être solidaires de ce mouvement, car le rôle de ces salariés est indispensable à la bonne distribution de la presse magazine !

  • La F3C CFDT et CFDT-Journalistes ne seront pas signataires de l’accord relatif aux barèmes de salaires minima garantis applicables aux journalistes, ouvriers, employés et cadre proposé par les éditeurs de la presse magazine le 22 novembre dernier, à l’issue de la NAO.

    En ce qui concerne la catégorie des employés et ouvriers, il était prévu que les salaires mensuels bruts minima des groupes 1 à 3 devaient être augmentés de 2% au 1er décembre 2022. Rien n’était en revanche prévu pour les salariés des groupes 4 et 5, ou pour les cadres des groupes 6 à 9.

    Concernant les journalistes, il était prévu que les salaires mensuels bruts minima pour les coefficients 97 à 138 de la presse hebdomadaire devaient également être augmentés de 2%, de même que le barème des piges.

    S’agissant des salaires qui se situent en-dessous du SMIC, ils devaient être actualisés au niveau du SMIC et augmentés de 2%.

    Pour la F3C CFDT et CFDT-Journalistes, ces revalorisations sont insuffisantes au regard de l’inflation, qui est établie à 6%, avec un smic au 1er novembre 2022, à 1678,95 €.

    Un tassement des grille et une « smicardisation » des métiers

    Concernant les journalistes, côté presse périodique, on constate un important tassement de la grille pour les catégories B et C, pour lesquelles cette proposition de grille établissait un salaire brut unique  à 1732,53 € de l’indice 97 (stagiaire du 1er au 24e mois) jusqu’à l’indice 112 (secrétaire de rédaction), incluant les niveaux rédacteur, rédacteur spécialisé, reporter ou encore rédacteur graphiste.

    C’était à peine mieux concernant les journalistes de la presse hebdomadaire dans la catégorie 2, avec un salaire brut unique de à 1732,53 € pour les indices de 97 à 110, c’est-à-dire de stagiaire à secrétaire de rédaction adjoint, englobant les rédacteurs et les rédacteurs traducteurs.

    Concernant les pigistes, on ne peut que déplorer que les éditeurs refusent de mettre en place un barème unique, que la pige soit « numérique » ou « papier », le travail du journaliste étant pourtant le même.

    Tout au long de cette négociation, la CFDT n’a cessé de réclamer un salaire minimum de branche de 2 000 € pour les emplois qualifiés, qu’il s’agisse des journalistes ou des ouvriers et employés, dénonçant au passage une « smicardisation » des minima de branche que l’on espère déconnectés de la réalité des salaires versés dans les entreprises.

    Un accord formation signé

    Le dialogue social n’est cependant pas fermé en presse magazine, où à l’unanimité, les organisations syndicales ont décidé de reconduire l’accord formation de branche.

    Les discussions restent aussi ouverte concernant la mise en place d’un accord de branche sur le droit voisin, même si cette négociation s’annonce très délicate. Ce mercredi 30 novembre, les éditeurs ont ainsi fait parvenir une proposition d’accord aux syndicats en vue d’une réunion devant se dérouler le lundi 5 décembre prochain…

     

  • Le tribunal judiciaire de Paris a levé, ce mercredi 30 novembre à 15 h, l’ordonnance qui empêchait Mediapart de publier sa nouvelle enquête sur le maire de Saint-Etienne et qui aura été interdite pendant 13 jours.

    La justice a donc tranché, annulant ainsi l’ordonnance du tribunal judiciaire de Paris dénoncée comme une « censure » inédite par le site, soutenu par de nombreux journalistes et défenseurs de la liberté d’expression.

    Vendredi dernier, l’affaire avait été mise en délibéré lors d’une audience où Médiapart avait reçu de nombreux soutiens, comme ceux de Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes, des syndicats de la profession –  dont la CFDT-Journalistes -, la Ligue des droits de l’homme et les associations de la presse judiciaire et des avocats praticiens du droit de la presse.

     Cette décision est une victoire pour la liberté d’informer. 

    Dans cette affaire, la CFDT-journalistes était solidaire de Médiapart, victime d’une procédure-bâillon.

    Recours contre la censure : les syndicats de journalistes et la FIJ aux côtés de Mediapart

    Le 18 novembre dernier, le tribunal judiciaire de Paris avait interdit à Médiapart, « sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié », de publier la suite de son enquête sur le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau. Fin août 2022, le site d’information et d’investigation en ligne avait révélé un chantage à la sextape contre le premier adjoint au maire.

    Ce dernier, le centriste Gilles Artigues, ancien député, avait été filmé à son insu avec un homme lors d’une soirée intime, à l’hiver 2014, à Paris. À la suite des articles de nos confrères, une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Lyon et est toujours en cours et l’affaire avait provoqué des conséquences en cascade (démissions, licenciements) à Saint-Etienne.

    Alors que le journal en ligne s’apprêtait à prolonger ses révélations, le tribunal judiciaire de Paris, saisi par l’avocat du maire, avait censuré les suites de l’enquête de Mediapart, « sans même avertir le site d’information de la demande à son encontre ni a fortiori entendre ses arguments », piétinant les règles qui protègent la presse (loi du 29 juillet 1881) et, plus largement, nos libertés démocratiques fondamentales. Parmi celles-ci, l’accès à une information libre. « De mémoire judiciaire, jamais une interdiction préventive d’une publication de presse (…) n’avait été prononcée par un magistrat », avaient estimé des experts du droit de la presse.

  • Alors qu’il était en reportage, Malik Kebour, journaliste à La Montagne, a fait l’objet de réflexions racistes de la part d’un élu local, mercredi 16 novembre 2022, rapporte son journal.

    Sur le ton de ce qu’il estime être « une plaisanterie », le maire d’une commune lui a en effet demandé s’il avait bien ses « papiers », avant d’estimer qu’il ressemblait à « un clandestin » :

    CFDT-Journalistes assure toute sa sympathie et sa solidarité à ce confrère, et s’indigne de cette agression.

    Outre le fait d’être un poison pour la société, le racisme est un délit puni par la loi. En proférant ces propos et en s’en prenant à ce collègue estimé de ses confrères, par ailleurs lauréat du Prix Varenne pour l’un de ses reportages, cet élu trahit le pacte Républicain et déshonore sa fonction.

    CFDT-Journalistes espère que des poursuites seront engagées contre l’élu. Aucune agression de journaliste, qu’elle soit physique ou verbale, ne doit rester impunie.

  • « Face à la crise économique exceptionnelle que subissent tant les salariés (hausse du coût énergétique, carburants, denrées alimentaires…) que les entreprises du secteur (hausse du coût énergétique, d’approvisionnement, environnemental…) les partenaires sociaux du secteur de la presse d’information spécialisée ont estimé essentiel de maintenir le dialogue social. »

    C’est ainsi qu’est rédigée l’introduction de l’accord trouvé en presse spécialisée où les partenaires sociaux ont tenu à redonner du souffle au bas de la grille des minima garantis.

    Après avoir prévu dans l’accord signé au printemps dernier (que CFDT-Journalistes n’a pas signé) que les journalistes stagiaires 1ere et 2eme année relèvent du même niveau de grille (95), il est désormais prévu de fixer, au 1er janvier 2023, le niveau 95 à 1715 €, afin d’éviter le rattrapage par le SMIC lors de sa prochaine revalorisation.

    S’agissant des niveaux 133 et suivants qui, comme l’ensemble de la grille, ont déjà fait l’objet d’une revalorisation entrée en vigueur au 1er mai 2022, il a été décidé de les revaloriser par un montant forfaitaire de 20 € bruts.

    S’agissant du barème de pige, il a été convenu de la suppression de la distinction en fonction de la diffusion du titre de presse. Ce barème a donc vocation à s’appliquer à l’ensemble des supports de la presse d’information professionnelle et spécialisée. Le barème du feuillet de 1500 signes (hors prime d’ancienneté, CP et 13e mois est-il précisé) est fixé à 52 € bruts. On se rapproche ainsi du barème en vigueur en presse magazine.

    En ce qui concerne les grilles des employés, techniciens, agents de maîtrise et cadres, le niveau 1 est lui aussi réhaussé à 1715 € bruts mensuels. S’agissant des niveaux 6 et suivants, il a été décidé de les revaloriser par un montant forfaitaire de 20 € bruts.

    Certes, ces progressions de grilles de minima en presse spécialisée sont loin des demandes des partenaires sociaux, qui auraient souhaité un plus gros effort de la part des employeurs et des revalorisations touchant l’ensemble des indices des grilles.

    Côté CFDT, on déplore en effet la « smicardisation » de la profession et poussons une revendication forte : pas de salaire en dessous de 2000 € brut mensuels pour les emplois qualifiés, ce qui inclurait les journalistes débutants du niveau 95.

    Mais c’est pour les pigistes que cet accord sera le plus important, puisqu’ils voient le barème des piges, sur 2022, accru de 12,43 % pour les tirages supérieurs à 5000 ex et de 20,37 % pour les tirages inférieurs à 5000 ex. Dans le même temps, les journalistes des indices allant de 133 à 185 auront, eux, bénéficié de hausses de salaire entre +3,81% et 4,82%.

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