Écoles de journalisme : coup de neuf sur les critères de reconnaissance et les programmes

Depuis décembre sont en vigueur un nouveau référentiel des attendus des programmes et de nouveaux critères de reconnaissance des écoles de journalisme. Procéder à l’actualisation des documents fut un long chantier, mené par les membres de la Commission paritaire nationale pour l’emploi des journalistes (CPNEJ), dont CFDT-Journalistes fait partie.

 

Actuellement, les écoles reconnues sont au nombre de 14. Leur reconnaissance est renouvelée tous les quatre ans, sur dossier. Mais régulièrement d’autres écoles de journalisme privées ou publiques – ainsi que des filières de formation dans certains IUT ou universités – souhaitent avoir une reconnaissance de la profession. Ils doivent alors déposer un dossier à la CPNEJ, une commission mixte réunissant syndicats de salariés et d’employeurs.

La rédaction du premier référentiel et des critères remontait aux années 2000. Une vingtaine d’années durant lesquelles le monde des médias a beaucoup évolué. La CPNEJ et la CEJ (Conférence des Écoles de Journalisme) étaient donc en attente de textes répondant aux changements d’exercice du métier sous toutes ses formes. Depuis 2018 le groupe de travail dédié de la CPNEJ (auquel CFDT Journalistes a participé) a travaillé notamment sur la base d’une enquête menée auprès des écoles et échangé régulièrement avec les entreprises de média comme avec les représentants de la CEJ.

En décembre 2020 deux documents ont été signés par les partenaires sociaux, et adjoints à la Convention collective : l’accord portant sur la définition des critères de reconnaissance, et celui, annexé à cet accord, détaillant le référentiel commun des compétences attendues dans les diverses formations au journalisme.

Web et lutte contre les fausses informations

Le référentiel repose sur quatre thématiques définissant les contenus des enseignements : les techniques et fondamentaux du métier, la profession, l’entreprise d’information et la culture générale.

Est par exemple désormais attendu de « maîtriser un content management system (CMS)« , d’ »apprendre à travailler avec un développeur web« , de « savoir produire pour les réseaux sociaux et gérer des communautés » ou encore d’ »être capable d’interagir avec les publics (lecteurs, téléspectateurs, internautes…)« .  La déontologie s’étend à la promotion des outils pour lutter contre les fausses informations et à la lutte contre les stéréotypes et les discriminations.

Marché du travail et paritarisme au menu

Au registre économique et social, toutes les écoles sont tenues de consacrer, par exemple, des enseignements sur la rémunération à la pige, sur les structures paritaires de la profession, sur les syndicats de journalistes, sociétés de journalistes et sociétés de rédacteurs…

Les étudiants doivent être informés de l’état du marché du travail par type de médias et par fonction ou encore être préparés à la création d’une entreprise d’information. Ils doivent savoir ce que sont les aides à la presse et la contribution à l’audiovisuel public, et les cours sur les caractéristiques économiques et industrielles des entreprises d’information doivent évoquer le financement participatif !

Consulter tout le référentiel des attendus des formations

La durée des stages précisée

Certains critères ont été durcis, car des établissements demandent une reconnaissance avec des équipes non dédiées à la formation des journalistes et avec des stages de six mois consécutifs. Chaque cursus doit bénéficier d’un encadrement pédagogique dédié principalement à la formation des journalistes et suffisamment pérenne. Les stages peuvent représenter entre 16 et 26 semaines pour un cursus de deux ans, entre 24 et 39 semaines pour un cursus de trois ans. Mais un même stage ne peut dépasser dix semaines.

Consulter les critères de reconnaissance

 

Actuellement, la CPNEJ est présidée par Antoine Chuzeville (SNJ) et les représentants de la CFDT sont Marie Goerg Lieby, titulaire, vice-présidente de la CPNEJ, et Dominique Martin, suppléant.

Nous avons des représentants dans les conseils pédagogiques de toutes les écoles reconnues.

Les actualités

  • Pour la liberté d’informer sur l’agro-alimentaire en Bretagne

    La CFDT-Journalistes signe la lettre des professionnels de la presse adressée à la région Bretagne, afin que cessent les pressions sur les journalistes enquêtant sur les sujets agro-alimentaires. Elle invite tous les journalistes à en faire autant en cliquant sur ce lien, ainsi que tous les citoyens souhaitant que soit mené un travail d’investigation dans…

  • A circonstances exceptionnelles, mesure exceptionnelle : la carte de presse 2019 renouvelée en 2020

    « Compte tenu de ces circonstances exceptionnelles, la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels) a décidé de renouveler la carte 2020 aux 35 000 titulaires de la carte 2019, indique le communiqué publié mardi midi par la CCIJP. Cette reconduction est une mesure générale et exceptionnelle pour cette année. Elle s’adresse tout particulièrement aux 7000 journalistes qui,…

  • Dans son rapport 2020, l’ODI pointe un nouveau défi pour l’information

    De nouvelles menaces sur la qualité de l’information L’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI) vient de publier son rapport 2020, « Faire face au trouble dans l’information ». Ce document, qui aurait dû être présenté lors des Assises internationales du Journalisme (reportées à l’automne), souligne la persistance en 2019 de graves dérives, accentuées par le ‘trouble’ provoqué dans…

  • Coronavirus : comment l’action syndicale a permis d’obtenir un décret favorable aux pigistes

    Alors qu’un grand nombre de journalistes pigistes ont vu leurs collaborations fortement freinées voire stoppées depuis le début de la crise sanitaire, la CFDT-Journalistes se félicite des avancées apportées par le « décret pigistes », déterminant leurs conditions d’accès au chômage partiel, paru au Journal officiel ce vendredi 17 avril. Certaines entreprises de presse avaient déjà accordé l’activité…

  • Décret pigistes : une étape est franchie, passons à la suivante

    Communiqué intersyndical. Le décret sur le chômage partiel des journalistes pigistes vient d’être publié. Il énonce clairement les conditions d’accès aux mesures gouvernementales dans chaque entreprise : avoir trois bulletins de salaire au moins sur les douze mois précédant les mesures de chômage partiel, dont deux sur les quatre derniers mois ou avoir collaboré au dernier trimestriel.…

Enable Notifications OK No thanks