Précarité

  • Pris dans une tourmente médiatique sur ses pratiques sociales, Le Monde Diplomatique a mis en ligne un article dans lequel il répond à des articles de « Libération » et « Arrêt sur images », tout en mettant en cause la CFDT-Journalistes, récemment intervenue au sein de ce titre dans le cadre d’une négociation de protocole électoral.

    Dans son texte, le directeur du journal fait état d’une « une campagne de dénigrements ». Et d’expliquer : « à l’occasion d’élections syndicales destinées à remplacer les délégués démissionnaires, une responsable de la CFDT-Journalistes – qui ne dispose d’aucune implantation au Monde diplomatique – a tenté un coup d’éclat en accusant publiquement notre journal d’exploiter les journalistes pigistes précaires. Sans succès puisque la CFDT n’a pas trouvé le moindre candidat pour monter une liste électorale alors que la CGT faisait élire tous ses candidats. »

    Ces propos appellent une réponse ferme : la CFDT-Journalistes, organisation représentative tant en ce qui concerne la convention collective des journalistes (1480) que dans la presse magazine et la presse spécialisée, ne participe à aucune «  campagne de dénigrements » et n’agit que pour l’exécution du mandat qui lui est confié.

    Faire progresser les droits des travailleurs les plus précaires

    Comme dans toute les entreprises où elle intervient, elle pointe les inégalités et entend faire progresser les droits des travailleurs, surtout s’agissant des plus précaires.

    Peut-on en effet accepter que les journalistes pigistes, qui sont la richesse du Monde diplomatique en signant chaque mois une grande partie des articles du journal, reportages et enquêtes d’une grande qualité, n’aient aucune représentation, aucune voix du chapitre, alors qu’ils sont parfois rémunérés, ramené au temps passé, moins que le SMIC horaire ?

    Ces travailleurs précaires n’ont pas non plus accès aux œuvres sociales de l’entreprise, ni à l’intéressement.

    La CFDT a tout fait pour assouplir ces conditions (électorat et éligibilité), en vain. Ailleurs dans la presse, la place des pigistes parmi les représentants du personnel ne fait plus débat. C’est non seulement une question de justice, une nécessité démocratique, et une chance pour l’entreprise : partout où ils sont élus, les pigistes apportent un regard neuf, pragmatique, et sont de véritables alliés des titres, tant ils y sont attachés et contribuent, par leur savoir-faire, à leur pertinence. 

    L’action de la CFDT a alors permis de relever un problème majeur : la disproportion entre la place des journalistes rémunérés à la pige et la façon dont ils sont considérés. Elle est dans son rôle. Mais on comprend que cela ne plaise pas à la direction d’un journal qui se retrouve ainsi en contradiction avec les valeurs qu’elle dit porter.

    Nous avons formulé des propositions qui, espérons-le, verrons le jour avec ou sans nous

    Que la CFDT cherche à proposer sa voix, sa vision de la vie au travail dans un journal où elle n’a pas déjà des élus puisse étonner a aussi pour le moins de quoi… étonner, justement ! Quand on est une organisation syndicale, la première de France, obtenant des résultats pour les salariés, on souhaite formuler ses propositions à tous. Quand on constate des inégalités (comme la mauvaise répartition des richesses), déplorer et dénoncer est vain si on ne peut pas négocier, au sein des instances qui le permettent. Avoir des élus et donc des candidats est la première étape non pas vers le pouvoir mais afin de pouvoir agir.

    Le directeur du Monde Diplomatique indique que la CFDT n’a « pas trouvé le moindre candidat », et pour cause : des pigistes souhaitaient être candidats sous notre bannière, mais comme le reste des 115 pigistes, aucun ne passait les critères d l’éligibilité très stricts. Dommage pour ces personnes qui voulaient s’engager, portaient un véritable projet et n’ont pas pu le proposer !

    Quand bien même la CFDT ne présenterait pas de liste, intervenir dans un PAP est une mission qu’elle s’efforce d’exercer, ne serait-ce que pour vérifier si les règles sont respectées, au Diplo comme ailleurs.

    Alors, un échec ? Sans doute pas. Car nous avons formulé des propositions qui, espérons-le, verrons le jour avec ou sans nous (élection aux critères innovants pour la prise en compte des précaires,  vote électronique pour favoriser la participation des pigistes répartis à travers le monde, coconstruction de solutions avec eux via l’organisation d’une grande consultation…). Et surtout nous avons pu expliquer aux pigistes découvrant la situation qu’ils pouvaient conquérir des droits.

  • Communiqué CFDT du 20/03/2023

    Les journalistes pigistes sont la richesse du Monde diplomatique : chaque mois, ils signent une grande partie des articles du journal, reportages et enquêtes d’une grande qualité. 

    Néanmoins, alors que Le Monde diplomatique réalise de jolis bénéfices (+2,6 millions d’euros en 2021) et possède des réserves financières conséquentes, les pigistes de ce journal sont faiblement rémunérés au regard du temps qu’ils consacrent à leurs enquêtes (plusieurs semaines, voire plusieurs mois par sujet). Ainsi, rapporté à leur temps de travail effectif, des journalistes du Monde diplomatique se retrouvent parfois rémunérés moins que le SMIC horaire. Ces travailleurs précaires n’ont pas accès aux œuvres sociales de l’entreprises, ni à l’intéressement (intéressement qui a représenté la somme de 488 565€ en 2021). 

    Le 4 avril 2023 auront lieu les élections au Comité social et économique du Monde diplomatique. Participer à la négociation du protocole d’accord préélectoral a permis à la CFDT, pour l’heure absente dans l’entreprise, de relever un problème majeur : la disproportion entre la place des journalistes rémunérés à la pige – très nombreux, et produisant une très grande partie du contenu – et la façon dont ils sont considérés.

    Selon la direction du journal, le titre compte 31 salariés permanents et 115 pigistes. Pourtant, le 14 mars, date de dépôt des listes,aucun pigiste n’a pu se porter candidat. Il ne s’agit pas d’une interdiction, évidemment, mais d’une conséquence de critères d’éligibilité qui s’en tiennent aux dispositions légales. Si ces critères d’éligibilité (disposer de 9 fiches de paie sur les 12 derniers mois dont 2 dans les 4 derniers mois) ne font pas obstacle à la représentation des pigistes dans certaines entreprises, notamment celles qui les font travailler à une très grande régularité, ils nécessitent une adaptation mieux-disante dans des entreprises comme Le Monde diplomatique, où non seulement la parution est mensuelle, mais où la politique RH privilégie un large volant de pigistes ne signant qu’une ou deux fois par an, pour la plupart. Résultat : alors que les chantiers nécessaires pour mieux prendre en compte les pigistes nécessitent de les écouter, ils ne seront pas autour de la table du CSE. Par ailleurs, seule une poignée de pigistes auront le droit de vote.

    La CFDT a tout fait pour assouplir ces conditions (électorat et éligibilité), en vain. Ailleurs dans la presse, la place des pigistes parmi les représentants du personnel ne fait plus débat. C’est non seulement une question de justice, une nécessité démocratique, et une chance pour l’entreprise : partout où ils sont élus, les pigistes apportent un regard neuf, pragmatique, et sont de véritables alliés des titres, tant ils y sont attachés et contribuent, par leur savoir-faire, à leur pertinence. 

    Le Monde Diplomatique ne serait pas Le Monde Diplomatique sans ses pigistes. Le Monde Diplomatique ne peut pas rester Le Monde Diplomatique s’il ne fait pas évoluer radicalement sa conception de la place des pigistes en son sein. Par conséquent, le mensuel doit s’inspirer de sa ligne éditoriale afin d’améliorer ses pratiques salariales.

    Paris, le 20 mars 2023 

    Contacts : journalistes@f3c.cfdt.fr – snme@f3c.cfdt.fr

    Lire aussi notre appel à candidature (dates expirées) :

  • L’annonce, le 14 février dernier d’un important plan social au sein de la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) – avec à la clé la suppression de 62 postes d’ici juillet 2023, dont tous ceux des journalistes – a été un choc pour les élus du CSE qui dénoncent « la violence et la brutalité du dispositif » tout en contestant « le motif économique avancé par l’employeur ».

    A leurs yeux, rien ne justifie d’ailleurs la « précipitation » avec laquelle la direction entend se séparer de « plus de 25% du personnel. »

    Pour justifier ce PSE, la direction de la Mutualité Française invoque de son côté une baisse des cotisations des organismes mutualistes adhérents.

    « Nous savions que la situation était compliquée, mais nous n’imaginions pas la brutalité avec laquelle la direction et la présidence de la Fédé allaient lancer les hostilités », explique un journaliste de la FNFM. « Adapter les effectifs et la masse salariale en quatre mois, alors que le conseil d’administration a voté en décembre un retour à l’équilibre en 2027, c’est se priver volontairement de marges de manœuvre qui auraient été très utiles pour préparer des reconversions, en interne ou en externe. Là, nous sommes assurés d’une casse sociale. »

    Des pratiques éloignées des discours ?

    Les salariés concernés n’entendent cependant pas se laisser faire et dénoncent « le décalage de plus en plus grand entre le discours affiché [par les] dirigeants sur les valeurs et leurs pratiques qui, elles, en sont très éloignées. »

    Les journalistes, inquiets pour la pérennité des titres édités par la FNFM, ont déjà vécu deux grosses réorganisations depuis 2015, et le service dont ils dépendent a fait l’objet (encore en 2022) de deux expertises pour risques graves (aux résultats accablants pour la direction) tant les risques psychosociaux, entretenus dans l’espoir de nous faire partir, ont été poussés à leur paroxysme. Si les titres ne disparaissent pas, ils risquent cependant de se trouver très amputés.

    Le risque est alors que l’information disparaisse du paysage de la Fédération au profit de la communication. Ce qui serait assez désolant.

  • Le 8 novembre, Noëlle Bréham, productrice de l’émission Les P’tits bateaux sur France Inter, révélait dans Télérama qu’elle était en CDD d’Usage (CDDU), avec donc un statut d’intermittente du spectacle, depuis 40 ans. Refusant d’en signer un énième, car elle demandait un CDI, la collaboration s’arrêtait donc là. Jetant une lumière assez crue sur l’arrière-cuisine de la première radio de France, l’émoi suscité invite à regarder la forêt des situations de précarité, qui est érigée en mécanique structurelle de gestion du personnel à Radio France.   

    Mais déjà, il convient de savoir de quoi l’on parle. A Radio France, sont considérés comme journalistes ceux qui concourent aux tranches d’information, en dépendant de rédactions au fonctionnement bien structuré et filière transversale à tout Radio France. Les journalistes sont embauchés en CDI ou CDD et gérés par la DRH centrale, affectés aux rédactions des chaînes nationales ou locales en fonction des postes disponibles. Ils atteignent le CDI après des années de parcours du combattant en CDD de locale en locale, en chaines nationales au gré de potentiels remplacements de titulaires (le bien connu « planning », qui broie des générations de jeunes). Leur précarité est forte, avec son corollaire de climat au travail parfois délétère. Leur surexposition aux violences sexistes et sexuelles, particulièrement documentée par la CFDT, n’en est qu’un exemple.

    La plaie du CDD d’Usage

    Sur les tranches de magazines, les présentateurs/animateurs que l’on entend à l’antenne, aux manettes de ces émissions, sont dénommés producteurs. Ils travaillent de manière beaucoup plus indépendante, leurs salaires sont négociés de gré à gré, sans règles, parfois  plus élevés que les journalistes, parfois beaucoup moins, en fonction du prestige. Mais toutes et tous vivent l’angoisse chaque année dans l’attente de l’annonce des grilles de la saison suivante : chacun est assis sur un siège éjectable. En effet, ils sont presque tous en CDD d’Usage (des CDD sans prime de précarité et avec possibilité dérogatoire de renouvellement), embauchés par la chaîne sur son budget de fonctionnement. La DRH centrale n’en a pas forcément connaissance… sauf quand il faut négocier le départ. Ils ne sont pas dans les effectifs de Radio France.

    Pour la CFDT à Radio France, que ce soit pour les journalistes ou les producteurs/animateurs/adjoints au producteur, un principe commun conduit son action : la défense du CDI, et la négociation de droits accrus pour les précaires. Non, la saisonnalité des programmes n’empêche en rien le CDI. Non, faire tourner dans les locales les jeunes journalistes ne nécessite pas des années de CDD. 

    Puisque l’affaire Noëlle Bréham a braqué les projecteurs sur les producteurs et le CDDU, parlons-en. On peut toujours débattre de la nature journalistique de tel ou tel métier. En revanche, la forme normale de contrat dans le code du travail est le CDI. Radio France justifie d’y déroger par la saisonnalité des émissions, objet d’un grand mercato annuel. L’Etat actionnaire y trouve surtout un moyen de réduire l’affichage des effectifs permanents. Car évidemment, rien n’empêche les changements, même en CDI. C’est une question minimale de stabilité dont quiconque a besoin.

    Des avancées obtenues pour les précaires

    Les militants CFDT de l’entreprise, à l’écoute permanente des salariés, ont ces dernières années obtenu un certain nombre d’intégrations en CDI d’assistants appelés collaborateurs spécialisés. Par ailleurs, en 2017, après des années de Prud’hommes tous gagnés par les producteurs, faute d’obtenir un changement de politique des recrutements, les syndicats négociaient un accord collectif, fixant comme un droit une indemnité de départ en cas de non renouvellement de CDDU après plusieurs années de renouvellements, et ce pour des montants similaires à ceux d’un licenciement. Cela ne règle évidemment en rien l’épée de Damoclès au-dessus de leur tête, et questionne sur cette politique aberrante, préférant mettre la main au porte-monnaie plutôt que de donner une vraie place, durable, à chacun. Mais le filet de sécurité existe désormais.

    Nos militants leur ont aussi négocié des droits (en 2021), tout au long de leurs contrats, pour en réduire la précarité :  des barèmes minimum de salaires, une reconnaissance salariale de l’expérience (faute de prime d’ancienneté), des congés payés et jours fériés (légaux, mais qui ne leur étaient auparavant pas accordés !)…

    Au vu de la dureté de l’État actionnaire et des faibles marges de négociation avec la direction de Radio France, ces avancées, résultat des efforts sans relâches des militants, ne sont pas à minimiser. 

    Une solution : s’engager collectivement

    La gestion des carrières choque, à juste titre, pour des animateurs chers au cœur des auditeurs. Elle doit choquer aussi pour tous les autres. La tâche est grande pour dénoncer, analyser, négocier, construire du collectif dans une entreprise qui joue tant des individualismes.

    Pour relever ce défi, poursuivre les combats engagés, en initier de nouveaux, nous invitons journalistes, producteurs, assistants, et tous les salariés de Radio France à la rejoindre, aux côtés de ses militants chevronnés. 

    Contact : journalistes@f3c.cfdt.fr

     

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  • Les 3 et 4 octobre 2022 la Conférence des écoles de journalisme organise les Etats généraux de la formation et de l’emploi des journalistes. La CFDT-Journalistes y est présente.

    Et voici la contribution que nous avons produite sur les 12 thèmes des groupes de travail :

     

    1. Faire de l’égalité des chances un levier de renouvellement dans les écoles et les rédactions.

     

    La CFDT ne peut que partager cet objectif. Le renouvellement du profil des étudiants est capital  pour permettre le déploiement de talents sans discrimination et ne pas laisser se creuser la défiance entre public et médias : il est important que chaque citoyen puisse se sentir représenté. Les idées de sujet en dépendent aussi.

     

    Leviers du côté des entreprises :

    – Travailler sur la limitation du turn-over/les possibilités de véritable installation. Que les rédactions limitent le recours aux contrats courts et permettent une véritable installation du jeune. Un.e jeune sans argent de côté ne peut pas se loger 2 mois ici, 3 mois là. Seules les familles plus favorisées peuvent accompagner leurs enfants dans ces débuts chaotiques. Il faut permettre des débuts de carrière en toute autonomie. Et que les entreprises accordent une aide au logement le cas échéant ou prévoient des logements le temps de l’installation (actuellement des jeunes sont obligés de renoncer à des postes même s’ils sont pris, faute de trouver un logement rapidement et à prix accessible). Ces aides pourraient être issues d’un accord avec l’Etat et accordées dans un principe d’égalité avec les autres salariés.

    – travailler sur les offres / l’étude de CV. Que les managers et DRH et toute personne chargée du recrutement soit davantage sensibilisés à étudier les CV atypiques, ceux de jeunes n’ayant pas fait d’école/pas reconnue ; ceux avec un nom à consonance étrangère ; ceux en reconversion/d’un certain âge. Et qu’ils prennent l’habitude de poster les offres et comptent moins sur leur propre réseau (entre soi). En radio/télé il faut cesser de considérer les accents comme un problème.

    – favoriser la formation en cours d’emploi, pour les journalistes, y compris pigistes,  n’ayant pas fait d’école, en leur donnant accès au plan de formation de l’entreprise et côté pigistes en défrayant ce temps passé en formation. La formation au long cours est un vrai enjeu, et on en est loin.

    – favoriser l’intégration de « bons » CLP comme pigistes ou CDD/CDI mensualisés. éventuellement en passant par une courte formation.

    – penser à des postes de travail compatibles avec un handicap.

     

     

    Leviers du côté des acteurs de la formation :

    – Travailler sur les vocations bien en amont, dès le stage de 3ème, en travaillant avec les CIO/Education nationale sur les messages à véhiculer. Le journalisme n’est pas fait que pour les bons élèves en français. Il faut d’abord et surtout être curieux, avoir envie de s’informer et d’informer. Le reste s’apprend. Insister sur la nécessité d’acquérir une bonne culture générale.

    – Favoriser les reconversions par le financement de la formation continue : la profession gagnera à voir arriver des personnes ayant travaillé dans d’autres secteurs auparavant.

    – Encourager l’éducation aux médias dès le plus jeune âge avec des actions dans les écoles, de la maternelle au lycée. Expliquer que le métier de journaliste est ouvert à tous.

     

    Leviers du côté du dialogue social de branches (car il est plus facile d’obtenir des avancées par branches qu’entreprise par entreprise):

     

    –          Initier un élan au niveau des négos de branche pour introduire des dispositions conventionnelles (aide au permis de conduire, aide au logement pour les nouveaux recrutés selon critères…)

    –          Prévoir des dispositifs d’intégration de « bons » CLP comme pigistes ou CDD/CDI mensualisés éventuellement en passant par une courte formation.

     

    Leviers du côté de l’Etat :

    –          Etablir des quotas réalistes de bacheliers techno pour les filières journalisme en IUT. Actuellement le quota est très élevé. Si maintien du quota élevé, accorder davantage de moyens pour la promotion de ces filières avant le bac et + de moyens pour l’accompagnement de ces étudiants souvent partant avec moins de bagages.

    –          Rémunération des intervenants quand ils visitent les étudiants en stage , : accorder des heures pour ce suivi. On parle de tous les intervenants (beaucoup d’intervenants sont des précaires eux-mêmes).

    –          Aides au logement pour la période d’installation.

    –          Aide au financement du permis de conduire : à l’EJDG (qui joue le jeu « la chance aux concours ») beaucoup d’étudiants n’ont pas le permis et peu de moyens pour les financer. Ça les pénalise beaucoup pour les stages en PQR.

     

     

    1. Écoles / DRH / rédactions / CPNEJ : mieux dialoguer pour mieux défendre les cursus et les métiers.

     

    Nous avons actuellement trois lieux de réflexion sur la formation initiale et la formation continue des journalistes : la CPNEF de la presse écrite, la CPNEF de la presse audiovisuelle et la CPNEJ, qui fonctionne sans moyens (sauf côté audiovisuel). Ce sont pourtant des lieux importants pour la création et le suivi des formations professionnelles. Il faudrait que ces CPNEF et la CPNEJ soient davantage reconnues et soient dotées, par les entreprises, d’un budget permettant leur fonctionnement a minima ; les CPNEF et la CPNEJ doivent aussi travailler ensemble sur les problématiques communes, concernant notamment les journalistes.

    Les entreprises doivent désigner à la CPNEJ des représentants motivés !

    Les visites des syndicats dans les écoles (pour discuter avec les directions et les élèves) devraient bénéficier d’un cadre leur permettant d’être plus fréquentes et ça aidera au dialogue et à mieux cerner les besoins.

    Attention, il faut aussi ne pas oublier de travailler sur les reconversions (cf études de JM Charon sur les sorties du métier) étant donné les difficultés du métier. Aujourd’hui il faut aussi penser la sortie quand on parle de formation des journalistes.

     

     

    1. L’alternance, nouvelle porte d’entrée ? Entre effet d’aubaine et insertion durable.

    La CFDT estime que l’alternance est un bon dispositif, qui doit rester vertueux.

    –          L’alternance est une lame de fond constatée depuis deux ans souvent plus par nécessité de pouvoir financer ses études que par choix du terrain.

    –          L’alternance peut être une très bonne voie d’entrée dans le métier si l’alternant dispose en entreprise d’un bon tuteur qui dispose de temps “en détachement” pour suivre réellement les jeunes qui lui sont confiés, et si les instances de la profession peuvent s’en assurer auprès des rédactions. C’est un sujet sur lequel la CPNEJ va travailler après en avoir fait le constat lors de la dernière réunion plénière.

    –          Les écoles qui misent essentiellement sur l’alternance : s’en inquiéter ? Est-ce la bonne voie pour s’insérer dans une entreprise ? Gare aux formations chères et hors-sol.

    –          L’accueil des alternants est un peu moins bon ces dernières années car avec les mesures covid il est souvent devenu plus économique d’embaucher un apprenti que de prendre un stagiaire. Quand ces mesures exceptionnelles diminueront on peut penser que l’alternance retrouvera sa vocation première de mettre l’accent sur la formation.

    –       La rencontre n’est pas toujours facile entre alternants, et CDD non issus de l’alternance en entreprise. En effet les premiers sont potentiellement embauchables plus vite alors que les seconds doivent attendre depuis des années.

    –          Pourquoi ne pas éditer un flyer sur le bon accueil des apprentis journalistes en entreprise?

    –          Attention au développement de formations maison assurées dans les locaux d’une entreprise par une école. Le risque est que ces formations soient “sous la coupe” de l’entreprise alors que le temps de la formation est justement un temps où apprendre des fondamentaux en toute indépendance. Avoir la partie cours de l’alternance dans une école, en promo brassant des étudiants ayant leurs contrats dans diverses entreprises, n’est pas la même chose que travailler tous pour la même entreprise et apprendre en fonction des attendus de cette entreprise (risque de moindre recul critique).

    –          Que l’ensemble des CPNE traitant du journalisme établissent un audit de l’alternance et en définissent le cahier des charges de l’alternance et un audit. Dans l’objectif de réduire les effets pervers.

     

     

    1. Bourses, stages, CDD, CDI. Clarifier les règles du jeu.

     

    La CFDT estime qu’il est nécessaire de renforcer l’accompagnement des étudiants en stage, en amont, pendant et en aval. Ce n’est pas seulement le problème de l’étudiant. C’est une partie de la formation et l’école doit s’assurer que l’entreprise sera vraiment formatrice.

     

    – Les écoles y compris non reconnues devraient être davantage responsables de contrôler la réalité des apprentissages journalistiques en stage et ne pas laisser des jeunes « perdre leur temps » dans certaines entreprises (les cas d’étudiants faisant le café et n’allant jamais sur le terrain existent).

     

    – Il pourrait être mis en place un questionnaire obligatoire de « satisfaction » de fin de stage/CDD d’école, remontant à la CPNEJ (pour cela la CPNEJ doit obtenir davantage de moyens humains) afin de questionner les étudiants sur les éventuelles entorses subies.

     

     

     

    1. Précarité économique, aléas des revenus de la pige, inflation : éviter de perdre des talents.

    La CFDT estime que la précarité est un problème majeur, que ce soit les CDD, le niveau de rémunération (quel que soit le contrat) ou la pige. La pige n’est pas précaire en soi, elle l’est quand les tarifs sont bas et que les employeurs ne la considèrent pas comme ce qu’elle est : un CDI. Il est impératif de davantage sécuriser les journalistes.

     

    Leviers du côté des entreprises :

    – cf question 1 avec le pb du logement > accompagner les recrutements

    – sensibiliser les rédactions au management des pigistes et aux conséquences des pratiques : ne plus passer commande ou baisser les commandes revient à un licenciement ou modification de contrat.

    – sensibiliser les rédactions à la valeur ajoutée apportée par les pigistes : ouverture, ancrage local, souplesse, adaptabilité, agilité, spécialisation. Et donc sur les façons de mieux valoriser ces atouts (gestion des compétences et pas seulement du budget)

    – évidemment, respecter la loi, les barèmes conventionnels, le dialogue social, mettre la réduction de la précarité au cœur des NAO, etc.

    – cesser de considérer la pige comme un contrat de débutant. Certains le font par choix. Accompagner les carrières de pigistes par des évolutions professionnelles au sein des entreprises (spécialisations, mutations d’un titre à l’autre…). Les RH doivent suivre leurs pigistes ! Pas d’uberisation de la profession.

    – Sécuriser les pigistes qui travaillent à l’étranger.

    – Rehausser le tarif minimum des photos.

    – Créer un tarif minimum de pige dans toutes les branches.

     

    Leviers du côté des acteurs de la formation :

    –          Définir + précisément les attendus des écoles reconnues sur l’info sur les droits : établir des items à aborder nécessairement et un nombre d’heures dans la maquette de la formation (actuellement les pratiques sont trop éparses)

    – Créer une certification des étudiants sortant d’écoles reconnues permettant de vérifier qu’ils ont bien reçu les enseignements sur les droits du pigiste et le journalisme rémunéré à la pige (savoir faire un synopsis, chercher à qui proposer ses piges…).

    – Certification (point précédent)  à proposer aussi en formation continue à tout nouvel entrant à la pige (modules à faire financer par l’AFDAS mais sans obligation de de mention de carte de presse pour bénéficier de ce module)

    – Créer des modules de formation au management des pigistes : parmi les points à transmettre : ne plus passer commande ou baisser les commandes revient à un licenciement ou modification de contrat. (création de module de formation continue au management de pigistes)

    – Penser les tailles des promos de manière réaliste. En 2022, vu l’état du marché, les possibilités d’insertion et le décalage énorme entre l’offre et la demande, on ne peut plus avoir des promos de 40 élèves voire plus. Les grosses promos favorisent la précarité : plus la demande dépasse l’offre, plus les employeurs peuvent se permettre n’importe quoi (il y aura toujours quelqu’un pour accepter) et plus cela favorise la reproduction sociale (dans un contexte hyper concurrentiel, seuls les plus favorisés peuvent supporter de possibles années de précarité, etc.).

     

     

    Leviers du côté de l’Etat :

    – Obtenir de la DGEFP (direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle – Ministère du Travail) une dérogation pour flécher vers l’AFDAS les fonds légaux formation de la masse salariale pigistes. Cette dérogation existe pour les intermittents du spectacle. Elle a fait l’objet d’un décret. Il faudrait le même décret pour les pigistes.

    Depuis que ces fonds légaux sont fondus dans France Compétences (depuis la réforme de 2018), le financement de la formation des pigistes est limité. Il n’est plus possible, par exemple, d’abonder le CPF d’un pigiste pour financer une formation dont le montant dépasse celui du CPF.

    – Réaffecter les sommes non utilisées de l’aide sociale Covid (10 millions X 2 environ = 20 millions d’euros) pour un vaste plan de réduction de la précarité par la création d’une cellule interministérielle dédiée (aux pigistes et précaires) et le recrutement d’inspecteurs du travail/contrôleurs Urssaf pour faire respecter la loi Cressard et le bon usage des CDD.

    – Créer un statut des pigistes à l’étranger (modifier le code de la sécurité sociale) pour qu’ils ne vivent plus l’angoisse de la protection sociale et du retour en France et n’abandonnent pas prématurément.

    – Créer un Smic journalistes à 2000 euros bruts.

    – Encadrer le CDD d’usage : l’interdire très clairement pour tout travail de journaliste.

    – Modifier le règlement de l’Unedic pour ouvrir des droits chômage aux pigistes n’ayant pas de fin de contrat, selon certaines conditions (ne pas remettre en cause la loi Cressard et le CDI).

    – Imposer aux rectorats et divers « clients » d’éducation aux médias de payer leurs intervenants à un tarif décent (fixation de minimas conventionnels) et en salaire.

    – Introduire une condition à la certification des formations en journalisme en général (filières non reconnues des écoles dites reconnues, écoles non reconnues, modules de formation continue…) : qu’elles intègrent toujours une info sur les droits. Exemple : s’initier à la photo de presse sur 5 jours > au moins une demi-journée sur la loi Cressard qui s’applique aux photographes, sur la propriété intellectuelle de ses images….  Veiller aussi à ce que les formations sur des marchés de niche intègrent des infos réalistes (se former au diaporama sonore c’est sympa mais ça ne rapporte rien > pas de modèle économique et les stagiaires doivent le savoir avant de s’y embarquer)

    – Imposer quelques heures de formation sur l’égalité homme/femme dans les médias

     

    1. Premières missions (stages, CDD…) : remettre les jeunes journalistes sur le terrain.

    La CFDT estime que cet objectif, et qui ne concerne pas les jeunes, est capital : c’est l’essence du métier, la seule possibilité de glaner des infos authentiques et pas de la redite ou du buzz, de conserver le goût de ce métier de la part des journalistes, et la confiance du public, qui a besoin de sentir la différence entre un travail de journaliste et un travail de communicant/journaliste autoproclamé

     

    Leviers du côté des entreprises :

    –          freiner la pression sur le web et l’actu chaude est la seule possibilité pour retourner sur le terrain et le faire bien, avec un temps incompressible

    –          privilégier la qualité et pas la quantité

    –          sanctuariser des journées de travail sans production pour laisser le temps d’aller sur le terrain

    –          rémunérer les piges à hauteur du travail exigé : un long reportage exige un long papier et donc un tarif en conséquence et pas de tarifs au forfait. Avoir des tarifs au feuillet variables en fonction du travail d’enquête à réaliser, de la technicité des informations etc.

    –          Assurer l’encadrement ou du moins mieux accompagner les jeunes journalistes avec un référent ou un tuteur dans son service ou sa locale.

    –          Développer le partage d’expérience avec les anciens. Aller à deux sur un reportage est bénéfique pour tous.

    1. Management : dépasser le choc des générations et répondre aux nouvelles aspirations des jeunes journalistes.

    –          Renforcer la formation des managers, surtout concernant l’encadrement intermédiaire.

    –          Faire en sorte que les journalistes qui ne se sentent pas de devenir encadrants aient des possibilités de carrière autres que dans le management (en créant des niveaux “experts” sur les grilles aux coefficients proches de ceux de la “chefferie”), ce qui éviterait que de bons journalistes deviennent des mauvais chefs, mais fassent le choix de devenir manager pour gagner correctement leur vie.

    –          Un journaliste reste un journaliste, il n’est pas manager mais peut être amené à le devenir en étant formé. Un point à aborder dans les cursus de formation ?

     

    1. La carte de presse est-elle toujours incontournable? Faut-il faire évoluer ses critères d’attribution légaux ?

    La CFDT estime que la carte de presse est incontournable et doit être favorisée et que la CCIJP doit rester une instance de référence pour la profession. Elle constate aussi que la carte souffre d’un désamour de certains,  que certains employeurs en entravent l’accès et que les nouvelles formes d’information ne correspondent pas toujours aux règles d’attribution. Il est donc nécessaire de réfléchir sereinement et ambitieusement à l’avenir.

    –           Il faut renforcer la lutte contre le travail illégal pour permettre des paiements en salaire et donc un accès à la carte de presse

    – il faut donner à la CCIJP de nouvelles attributions comme le rappel à la loi des employeurs et la dénonciation des pratiques illégales à l’Urssaf

    – permettre la prise en compte dans la part presse de l’éducation aux médias sur certains critères, le fixing, le journalisme pour les sociétés de production sans débouché télédiffusion…

    – Ne pas fermer la porte aux nouvelles formes de journalisme en étant cependant très strict sur la séparation entre ce qui relève du journalisme et ce qui relève de la communication, de la promotion, des “influenceurs”.

    – créer un statut de journaliste documentariste-producteur-réalisateur ?

     

    1. Égalité, discriminations, publics délaissés, comment aller vers un journalisme plus inclusif.

    Cela rejoint le point 1 sur la diversification des profils de journalistes. Un journaliste originaire de milieu modeste aura davantage le réflexe de s’intéresser à ces milieux. etc.

    –          communiquer et encourager les formations du type “Prévenir le sexisme et le harcèlement dans les médias” (Samsa/ association Prenons la Une)

     

    10.Produire et bien utiliser les nouvelles compétences sur les politiques de la terre (climat, etc.). Sortir des silos.

    –          il faut des spécialistes. Ne pas donner tout à traiter à tout le monde. Cela ne permet pas la montée en compétence spécifique, le travail de réseau de contacts, de veille etc

    –          Développer le journalisme de solution.

     

    11.Se préparer aux nouveaux modes de consommation de l’information (Instagram, Tiktok, etc.). Entre nouveaux modes de consommation de l’info et effets de mode, quels enseignements ?

    – Accepter ces évolutions et revoir le dogme de la CCIJP selon lequel il faut être entreprise de presse > vérifier d’abord la nature journalistique.

    – Bannir, vraiment, les “influenceurs” et tout “placement de produit” du contenu journalistique. Encadrer davantage les parrainages d’articles ou de contenus.

    – Former, informer aussi l’ensemble des journalistes à ces nouvelles pratiques : risque de déconnexion en cas de licenciement par exemple, et difficultés à retrouver du travail

     

    12.Généraliste, expert d’un type de média, des nouvelles technologies ou de l’IA, couteau suisse, quelles compétences pour les jeunes journalistes aujourd’hui et demain ?

    –          Cesser d’attendre des couteaux suisses justement. cela est incompatible avec le point 10 : produire bien.

    –          Privilégier une compétence première : la vérification de l’info/l’info juste et honnête. c’est le seul moyen de regagner la confiance

    –          La polyvalence a ses limites. On ne peut pas tout faire bien. Jeune ou pas, le travail en équipe permet d’avancer et de grandir. De mieux travailler, de mieux informer.

    –          il ne faut pas non plus avoir des pré-carrés qui empêchent de faire des passerelles entre les rubriques, notamment pour les jeunes journalistes qui se voient répondre « tu ne peux pas faire ce sujet, ça empiète trop sur le domaine de untel / unetelle »

    –          Travailler prioritairement sur les capacités d’analyse de ce qu’est un sujet journalistique important, sur la hiérarchie des infos, sur la formation à l’investigation, la pugnacité dans la recherche de l’info. Faire vraiment pratiquer sur des sujets sensibles. Les savoir-faire techniques sont importants mais secondaires.

  • Petit rappel : Audiens est un groupe de protection sociale piloté par les partenaires sociaux, dont la CFDT, pour proposer des contrats de complémentaire santé et des contrats de prévoyance (contrats collectifs visant à améliorer l’indemnisation, en plus de celle de la sécurité sociale, en cas de décès, maternité, incapacité de travail, invalidité, inaptitude…) aux professionnels de la culture, des médias, de l’audiovisuel (y compris pigistes et intermittents).

    Chez les journalistes, toutes les entreprises de presse écrite et d’audiovisuel les employant (relevant de cette convention collective) doivent souscrire pour eux un contrat de prévoyance et doivent proposer un contrat collectif de complémentaire santé. Audiens est un des prestataires possibles. Il faut donc que vous vérifiiez si vous êtes chez Audiens en prévoyance complémentaire et/ou en complémentaire santé (mais ça normalement, vous le savez !). Une chose est sûre : pour les pigistes, la prévoyance est obligatoirement souscrite par les employeurs chez Audiens, dès la 1ere pige. Donc tous les pigistes sont, sur ce point là en tous cas, sûrs d’être éligibles à la bourse d’étude.

    A noter ! Il est possible que vous soyez bénéficiaire d’un contrat Audiens santé prévoyance même si vous êtes en recherche d’emploi, il faudra alors joindre votre dernier bulletin de salaire de votre dernier emploi.

    • 35 000 € pour une personne seule avec un enfant à charge fiscale,
    • 40 000 € pour un couple avec un enfant à charge fiscale,
    Plafonds de ressources permettant d’être éligible à la bourse d’études :
    Composition de la famille 1 enfant à charge 2 enfants à charge 3 enfants à charge 4 enfants à charge Au-delà majoration
    Personne seule < 35 000 € < 40 000 € < 45 000 € < 50 000 € 5 000 €
    Couple < 40 000 € < 45 000 € < 50 000 € < 55 000 € 5 000 €

    Pour info : dans le calcul de ce revenu brut global le salaire du journaliste est celui après déduction des 7650€ d’abattement fiscal.

    Montant de la bourse

    Deux niveaux de bourse, en fonction de vos ressources :
    • Bourses de 250 et 500€

    Montant de la bourse d’études supérieures : 500 €
    Montant de la bourse dans le cadre d’un cursus professionnel ou technique : 250 €

    Ces montants sont attribués pour les ressources ci dessous :

    Avec plafonds « supérieurs » :
    Composition de la famille 1 enfant à charge 2 enfants à charge 3 enfants à charge 4 enfants à charge Au-delà majoration
    Personne seule < 35 000 € < 40 000 € < 45 000 € < 50 000 € 5 000 €
    Couple < 40 000 € < 45 000 € < 50 000 € < 55 000 € 5 000 €
    • Bourses de 300 et 700€ (pour ceux qui ont des revenus encore plus bas) 
    Montant de la bourse d’études supérieures : 700 €
    Montant de la bourse dans le cadre d’un cursus professionnel ou technique : 300 €
    Ces montants sont attribués pour les ressources ci dessous :
    Avec plafonds de base :
    Composition de la famille 1 enfant à charge 2 enfants à charge 3 enfants à charge 4 enfants à charge Au-delà majoration
    Personne seule < 26 000 € < 31 000 € < 36 000 € < 41 000 € 5 000 €
    Couple < 31 000 € < 36 000 € < 41 000 € < 46 000 € 5 000 €

    Alors, vous êtes éligible  ?

    Audiens a mis en place une plateforme sur laquelle vous pourrez tester votre éligibilité et, le cas échéant y déposer votre demande de bourse et suivre son avancement.

    [uix_button icon= » fontsize=’12px’ letterspacing=’0px’ fillet=’50px’ paddingspacing=’1′ target=’1′ bgcolor=’green’ txtcolor=’#ffffff’ url=’https://audiens-bourses-etudes.org/login’]Déposer ma demande de bourse d’étude Audiens pour mon enfant[/uix_button]

     

    Et si vous vous y perdez, lisez le guide du dépôt de la demande

    [uix_icons size=’30’ units=’px’ color=’#ff7f50′ name=’exclamation-triangle’] Dépôt des candidatures pour l’année scolaire 2022/2023 : du 1erseptembre 2022 au 31 décembre 2022. 

    Attention, premiers arrivés, premiers servis ! Donc ne tardez pas ! L’enveloppe n’est pas extensible !

    En cas de besoin, envoyez un mail à contact@audiens-bourses-etudes.org

  • Cet été la CFDT-Journalistes a reçu coup sur coup plusieurs alertes de journalistes ayant ouvert des droits au chômage et à qui Pole emploi affirmait devoir calculer leur ARE à partir de leur salaire brut abattu. C’est évidemment faux : qu’ils choisissent l’abattement ou pas, le calcul du montant de l’allocation chômage n’est pas impacté.

    Suite à nos informations ils ont pu faire valoir leurs droits. Nous sommes aussi intervenus auprès de Pole emploi et un rectificatif auprès du réseau a dû être fait. Mais si toutefois vous étiez aussi confrontés à ce malentendu, voici des éléments pour exposer votre situation.

    « Pôle Emploi m’indique que mon indemnité sera de XXX euros par mois (le minimum) du fait de l’abattement pour frais professionnel de 30%. Ils me disent : « Nous prenons donc en compte 70% de votre rémunération car vous ne cotisez que sur la base de 70% de votre salaire brut »», nous envoie par exemple ce journaliste.

    Un autre nous dit que son agent Pole Emploi s’appuie sur l’annexe 7 de la règlementation d’assurance chômage (qui concerne la base des contributions des employeurs, et dont le chapitre 2 concerne les journalistes) pour affirmer que « pour les journalistes, un abattement de 30% est appliqué sur les salaires brut pour le calcul de votre taux d’allocation en question ».

    [uix_icons size=’20’ units=’px’ color=’#ff7f50′ name=’exclamation-triangle’] Ce sont des erreurs d’interprétation du règlement de l’Unedic qui dit, au chapitre sur la déduction forfaitaire spécifique pour frais professionnels des journalistes (que l’on appelle communément « l’abattement », et à ne pas confondre avec l’abattement fiscal sur l’impôt sur le revenu) :

    Pour les journalistes, l’assiette des contributions visée à l’ article 49 du règlement général annexé est constituée par l’ensemble des rémunérations brutes plafonnées entrant dans l’assiette des cotisations de sécurité sociale avant application de l’abattement de 30 %.

    Vous n’y comprenez rien ? Commençons par un petit rappel sur le calcul de l’allocation chômage :

    – L’ARE (allocation de retour à l’emploi) est calculée à partir d’un salaire journalier de référence (SJR), qui est globalement le salaire moyen perçu par jour avant votre ouverture de droits.

    – Ce SJR est calculé d’après l’ensemble des rémunérations brutes (salaires, primes, 13e mois…) ayant servi de base de calcul à la cotisation chômage versée par les employeurs à l’assurance chômage : c’est l’assiette des contributions. L’article 11 du règlement général de l’assurance chômage précise en effet bien que « Le salaire de référence est établi à partir des rémunérations (…) entrant dans l’assiette des contributions »

    – L’ARE ne compense pas totalement le revenu perdu. Elle est soit (par jour) de 40,4% du SJR + 12,47 € (plafonné à 75% du SJR) soit de 57% du SJR.

    Et maintenant rappelons que l’assiette des contributions chômage des employeurs pour les journalistes est TOUJOURS égale au brut, que le journaliste ait choisi ou non l’abattement sur certaines cotisations sociales. Même quand le journaliste choisit l’abattement, la cotisation chômage n’est pas calculée sur 70% du brut (comme c’est le cas des cotisations de Sécurité sociale) mais sur 100%, comme le règlement de l’Unedic le précise bien ici (2.2 page 9) :

    Autrement dit, le règlement de l’Unedic doit être lu ainsi : Pour les journalistes, l’assiette des contributions visée à l’ article 49 du règlement général annexé est constituée par l’ensemble des rémunérations brutes plafonnées entrant dans l’assiette des cotisations de sécurité sociale sans application de l’abattement de 30 %.

    La page Pole emploi dédiée aux journalistes le dit également très explicitement, comme on le voit à ce paragraphe : 

    [uix_icons size=’20’ units=’px’ color=’#ff7f50′ name=’check’] Récapitulons : si Pole emploi calcule votre ARE sur 70% de votre salaire brut, précisez que le règlement de l’Unedic stipule bien que les contributions d’assurance chômage des journalistes ne bénéficient d’aucun abattement et donc que votre ARE doit être calculée à partir de 100% de votre salaire brut.

    Et au besoin, joignez votre fiche de paie, qui normalement mentionne le même montant à la ligne « brut » (dans les premières lignes) et dans la colonne « base » de la ligne « chômage ». Si ce n’est pas le cas, avertissez votre gestionnaire de paie qu’il n’a pas à abattre cette cotisation !

  • Les négociations des barèmes minimum salariaux des journalistes de presse spécialisées ont abouti fin avril à une dernière proposition de la partie patronale (FNPS). Cependant, jugeant que cette très faible réévaluation ne relevait pas substantiellement les conditions d’existence de ceux dont les entreprises ne vont pas au-dessus de ces barèmes, la CFDT-Journalistes (F3C-CFDT) n’est pas en mesure de la valider.

     

    Pour les journalistes permanents, dans cette proposition, le premier échelon a été remonté à 1652€ (contre 1518€ actuellement), avec maintien de l’écart actuel de la grille pour les autres échelons. Cette hausse de 8% peut sembler importante. En réalité, elle ne fait que cacher un rattrapage de début de grille qui était auparavant sous le minimum légal (le SMIC est passé de 1603 à 1645€ brut au 1ermai 2022). Concrètement, les salaires ne pouvant être inférieurs au Smic, la hausse n’est donc que de 0,4% pour le nouveau salaire d’entrée minimum garanti des journalistes de presse spécialisée. Une pirouette permet de passer pile au-dessus du Smic : les deux premiers échelons (90 et 95) de « stagiaires » (au sens des deux premières années de carte de presse) ont été fusionnés à 1652€.

    C’est l’ensemble du début de grille qu’il aurait fallu revoir de manière raisonnable et pérenne. Car jusqu’à l’indice 110, ça ne décolle pas !

     

    Pour les pigistes, dans leur dernière proposition, les employeurs ont refusé d’accéder à notre revendication d’un tarif au feuillet à 60 € brut (hors CP, 13e mois, ancienneté). Le prix reste en dessous de l’acceptable : 47,50 € bruts pour une diffusion dans un titre de presse à 5000 exemplaires et moins ; 50 € bruts pour une diffusion dans un titre de presse à plus de 5000 exemplaires et plus (hors ancienneté, CP et 13e mois). Pour gagner le SMIC, un pigiste d’un « petit » titre devrait produire 2400 signes par jour, tous les jours ouvrés d’un mois. Pour gagner 2500 € brut par mois, l’objectif à atteindre monte à 3600 signes par jour. Cela sans comptabiliser tout le travail de veille journalistique et administratif qui incombe au salarié journaliste non permanent (et qui ne fait l’objet d’aucune rémunération). A ce tarif, les pigistes travaillant à temps complet en presse spécialisée et à qui on applique les minima sont en réalité souvent sous le Smic.

    Pour la CFDT Journalistes, utiliser la pige – travail sans référence horaire – pour contourner le SMIC horaire, n’est pas acceptable. Les pigistes sont des contributeurs essentiels aux titres de presse spécialisée. Ils sont plus de 1500 à collaborer avec celles-ci d’après les données Audiens, et nombre de titres présentent des contenus en très grande partie réalisés par eux.

     

    Conclusion : pour les permanents et les pigistes, c’est bien insuffisant au regard du retard déjà enregistré sur la grille de la presse spécialisée… et de l’inflation (l’Insee annonce une augmentation de 4,8% des prix à la consommation d’avril 2021 à avril 2022).

     

    La mise en place de cette nouvelle grille ne serait selon la FNPS qu’un « premier pas », avec une clause de revoyure à la fin de l’année. Mais la CFDT Journalistes ne souhaite plus marchander et chicaner avec des employeurs qui maintiennent des niveaux de salaires aussi bas.

     

    La CFDT-Journalistes rappelle sa revendication adressée aux candidats à l’élection présidentielle : un Smic journalistes à 2000 € brut. C’est une base minimum pour des professionnels ayant la plupart du temps fait trois à cinq années d’études après le bac, soumis à des exigences et des rythmes de travail de plus en plus ardus, et responsables de la qualité de l’information diffusée auprès du public, à une époque où leur rôle est plus que jamais nécessaire. Il est également de la responsabilité des employeurs que la presse spécialisée puisse conserver ses équipes, souvent des experts de leur domaine thématique bien spécifique. Cela passe évidemment par des salaires décents.

     

    Nous prenons date pour la revoyure de rentrée en espérant un vrai coup de pouce pour l’ensemble des personnels de la presse spécialisée.

     

    Télécharger le communiqué en PDF

     

    Salaires minimaux conventionnels journalistes de presse spécialisée

    Tableau comparatif réalisé par la CFDT-Journalistes, en date du 3 mai 2022

    Qualification Niveau Depuis le 1er/01/2019 en € brut Smic au 1er mai 2022 Au 1er/05/2022 en € brut
    Directeur des rédactions 185 2 603 1645 2715
    Rédacteur en chef 185 2 603 1645 2715
    Rédacteur en chef adjoint 160 2 268 1645 2380
    Chef de service rédactionnel 140 1 993 1645 2105
    Secrétaire général de la rédaction 140 1 993 1645 2105
    Premier secrétaire de rédaction 133 1 904 1645 2016
    Premier rédacteur graphiste 133 1 904 1645 2016
    Chef de rubrique 133 1 904 1645 2016
    Secrétaire de rédaction unique 133 1 904 1645 2016
    Reporter-photographe 110 1 594 1645 1706
    Reporter-dessinateur 110 1 594 1645 1706
    Reporter 110 1 594 1645 1706
    Secrétaire de rédaction 110 1 594 1645 1706
    Rédacteur-rewriter 110 1 594 1645 1706
    Rédacteur réviseur 110 1 594 1645 1706
    Rédacteur graphiste 110 1 594 1645 1706
    Rédacteur unique 105 1 567 1645 1679
    Rédacteur spécialisé 105 1 567 1645 1679
    Rédacteur 100 1 549 1645 1661
    Stagiaire 2e année 95 1 540 1645 1652
    Stagiaire 1re année 90 1 518
    Piges, au feuillet, en brut hors CP, 13è mois, ancienneté
    titre de presse diffusé à 5 000 exemplaires et moins 43,20 €  

    47,5

     titre de presse diffusé à plus de 5 000 exemplaires. 46,25 €  

    50

     

  • Au festival « Livre à Metz », les 8, 9 et 10 avril, l’éditeur du très beau magazine suisse Sept.info est présent. CFDT-Journalistes aussi pour informer ses lecteurs sur ses pratiques peu conformes avec ce qu’il prône par ailleurs et rappeler que le journalisme de qualité, ça se paie ! 

    Dans un contexte de défiance médiatique, le public peut être tenté de délivrer ses bons et mauvais points. CFDT-Journalistes alerte les lecteurs, auditeurs, spectateurs, de médias grand public comme de niche, et les invite à se questionner sur les conditions de travail des journalistes et leurs conséquences sur la fabrication de l’information.

    La charge de travail des journalistes est devenue insupportable dans certaines rédactions. Les journalistes pigistes subissent une précarité accrue. CFDT-Journalistes soutient l’indépendance des médias, mais cette indépendance ne peut pas conduire à un modèle économique reposant sur le quasi-bénévolat.

    Des piges à un tarif bien trop bas

    Avec la « slow information » prônée par Sept.info, le temps est gage d’un travail de qualité. Mais le temps, c’est de l’argent. Et l’argent, c’est l’indépendance du journaliste, comme le rappelle la Charte de déontologie des journalistes de Munich (1971) : « En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu’une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique ». Or :

    • Sept.info rémunère ses journalistes pigistes extrêmement peu. Exemple : 20 feuillets (30. 000 signes) sont payés 700 francs suisses, environ 600€. Soit 35€ le feuillet. Si le pigiste veut le convertir en salaire et passer par du portage salarial, il lui en restera moins de la moitié… pour plusieurs semaines de travail.
    • Sept.info, défenseur du reportage au long cours, présent dans tous les salons de France et d’ailleurs, ne prend en charge aucun frais de déplacement ou de séjour. Il oublie qu’Albert Londres et Joseph Kessel – qu’il met en avant dans ses mooks – n’auraient pas pu réaliser de reportage sans un financement de leurs voyages et de leur travail.
    • Quand le travail est fait, il arrive alors que Sept le trouve finalement… mauvais, quelle que soit la qualité d’enquête et d’écriture reconnue précédemment au journaliste. Sans raison, ou plutôt quand le pigiste ose demander son dû. Pas de parution, pas de paiement. Il a pris le soin pour cela de leur faire signer non pas un contrat mais une “convention” stipulant qu’il s’en réservait le droit. Pratique !

    Vendre du rêve, c’est le parti pris de Sept.info. Qui en paie le prix ? Le pigiste.

    CFDT-Journalistes demande à Sept.info :

    • de payer tous les pigistes à qui il doit de l’argent ;
    • de mettre en place des contrats de travail : des droits et devoirs de part et d’autre ;
    • de verser des cotisations sociales ou l’équivalent qui sera à la charge du journaliste ;
    • de revoir ses tarifs à la hausse ;
    • de prendre en charge les frais de reportage.

    Vous aussi, vous pouvez le demander à Sept.info ! redaction@sept.info

    La CFDT-Journalistes et la F3C-CFDT travaillent toute l’année à une juste rémunération des journalistes et une juste reconnaissance de leur travail, apport essentiel à la production de valeur.

  • La CFDT, le SNJ et la CGT ont signé le 22 février 2022 deux protocoles de départ conventionnel pour les pigistes touchés par la baisse ou la fin d’activité à Néon et à Management (Prisma Media). Deux textes aux termes mieux-disants que leur version initiale proposée par la direction du groupe et que les conditions de départ de la clause de cession en cours.

    La parution de Néon, dans sa formule papier, s’est arrêtée en décembre 2021, et le repositionnement sur le web seul a entraîné la fin du recours aux pigistes. Celle de Management est passée d’une périodicité mensuelle à une périodicité bimestrielle (tous les deux mois) depuis janvier 2022, entraînant donc non pas un arrêt mais une baisse du volume de piges.

    Pour accompagner les pigistes réguliers pénalisés par cette disparition ou par cette baisse d’activité, et qui seraient candidats à un départ volontaire, la direction a ouvert la négociation sur un accord collectif, visant à accompagner par une série d’indemnités les pigistes de ces deux titres, sous condition d’un minimum d’ancienneté et de revenus sur les trois années cumulées : 2019, 2020, 2021.

    Seuil d’éligibilité abaissé, nombre de pigistes bénéficiaires accru

    La CFDT a été présente à chacune de ces réunions, et a cherché à améliorer le seuil d’éligibilité retenu par la direction tant sur le plan de l’ancienneté requise que du niveau de revenu. En parvenant à convaincre d’abaisser ces paramètres, elle a obtenu un accroissement du nombre de pigistes potentiellement concernés par un départ, lequel, notamment, est passé de 15 à 25 pour ceux de Management.

    Outre les indemnités de licenciement conventionnelles, calculées selon l’ancienneté, et les deux mois de préavis rémunérés par anticipation lors du départ, la direction a mis sur la table des indemnités, dites « supplémentaires » ou « transactionnelles », arrimées également à l’ancienneté. La CFDT a bataillé, avec succès, pour obtenir un montant plus élevé que ceux initialement proposés.

    Néon : pouvoir revenir dès janvier 2023

    Les deux accords ne sont pas identiques.

    Pour les pigistes de Néon, les syndicats n’ont pas réussi à obtenir proportionnellement le même niveau d’indemnités transactionnelles que pour ceux de Management.

    La CFDT a toutefois obtenu que les pigistes de Néon partant avec cet accord puissent avoir la possibilité de revenir travailler dans le groupe Prisma Media dès janvier 2023. Un point qui nous a semblé essentiel, puisque ces pigistes sont de jeunes journalistes, qui, en début de carrière, ne pouvaient se voir interdire toute contribution à une groupe de presse d’une telle dimension.

    Management : un salaire de référence moins favorable que pour Néon

    En revanche, pour les pigistes de Management, le calcul de la rémunération de référence servant à chiffrer le montant global de ces diverses indemnités, reste basé sur la moyenne des 12 derniers mois, ou des 24 derniers mois selon les textes en vigueur (on retient la moyenne la plus favorable) décompté à partir de la date de départ du pigiste.

    Aucun des syndicats, CFDT, CGT et SNJ n’a pu obtenir que ce calcul s’opère sur les meilleures années 2020 et 2021, comme c’est le cas pour Néon.

     

    A noter que les 3 syndicats représentatifs ont signé cet accord.

     

    Télécharger l’accord Management_

    Télécharger l’accord Néon

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