Salaires et conditions de travail en presse régionale : la crise de la presse ne justifie pas les reculs

Dans toutes les réunions de branche de la presse écrite revient la même antienne : c’est la crise ! Hausses des prix du papier, augmentation conséquente des prix de l’énergie, ventes en baisse et marché publicitaire en berne pour les supports imprimés justifient, pour la partie patronale, de mettre les salariés au régime sec et laisser les grilles, dans toutes les catégories, se faire rattraper (voire dépasser) par le SMIC.

Ainsi en presse quotidienne régionale, la recommandation patronale 2022 a été de mettre simplement les grilles en conformité avec la loi, c’est-à-dire de ramener l’ensemble des indices sous le SMIC au SMIC. En presse quotidienne départementale, alors que l’ensemble de la grille des employés ainsi que plusieurs indices des grilles des cadres et journalistes sont sous le SMIC, la proposition est, là encore, de remettre tout ce monde au SMIC + 1%… C’est un comble : avec son Salaire minimum professionnel garanti (SMPG) à hauteur de SMIC + 5%, ce serait presque la Presse hebdomadaire régionale qui deviendrait le nouveau référentiel de la presse locale !

Si la crise qui frappe les journaux de presse écrite est réelle et sérieuse, doit-on pour autant admettre que les salaires soient la seule variable d’ajustement, alors que l’ensemble des salariés subissent eux aussi les effets d’une inflation importante et, depuis des années, une forte dégradation de leurs conditions de travail ?

Pour la CFDT, c’est clairement non. Et à chaque négociation de branche, nous portons une revendication visant à faire reconnaitre les qualifications à leur juste valeur : pas de salaire inférieur à 2000 € pour les emplois qualifiés d’ouvriers, d’employés et de journalistes, pour lesquels les premiers indices sont souvent très proches du SMIC.

Cette reconnaissance des qualifications devra nécessairement s’accompagner d’une refonte des grilles de qualification et d’une remise à plat des conditions de travail, qui se dégradent depuis des années tant dans les rédactions (avec la multiplication des tâches) que dans les autres services, où les effectifs décroissent d’année en année.

A l’heure de la publications de ces lignes, des négociations sont aussi en cours concernant la presse magazine, la presse spécialisée et les agences de presse.

Les actualités

  • Une proposition de loi sécurité globale contre la liberté de la presse

    La proposition de loi dite de « sécurité globale », déposée par la majorité gouvernementale, entend interdire la diffusion, par tous moyens, de l’image d’un policier, d’un gendarme ou d’un militaire en opération, dans le but de porter atteinte à leur intégrité physique ou psychique. Ce texte est une réponse clientéliste du ministère de l’intérieur…

  • « Sécurité globale » : LDH et Journalistes demandent le retait pur et simple

    Communiqué commun Une proposition de loi sécurité globale contre la liberté de la presse   La proposition de loi dite de « sécurité globale », déposée par la majorité gouvernementale, entend interdire la diffusion, par tous moyens, de l’image d’un policier, d’un gendarme ou d’un militaire en opération, dans le but de porter atteinte à leur intégrité physique ou psychique.…

  • Renouvellement de la carte de presse : dématérialisation et plus grande souplesse

    La campagne de renouvellement de la carte de presse a débuté le 3 novembre 2020. Les titulaires ont reçu un courrier de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) leur indiquant la marche à suivre. Quelques nouveautés et possibles confusions nécessitent de faire le point. LES FRAIS : AVANCER OU NON LA PART EMPLOYEUR ?…

  • Proposition de loi Sécurité collective : un texte inacceptable contre la presse et les journalistes

    Le groupe parlementaire LREM a déposé une proposition de loi sur la sécurité collective qui devrait venir en discussion dans les jours à venir. Ce texte, élaboré sans aucune concertation avec les organisations syndicale de journalistes, porte atteinte à la liberté de la presse et au libre exercice de la profession de journaliste. En effet,…

  • Avec ou sans carte de presse, quelles sorties pour les journalistes ?

    « La carte de presse suffit pour les déplacements des journalistes : il n’est pas utile d’avoir en plus une attestation de l’employeur. Les autres personnels de rédaction peuvent se déplacer avec une attestation permanente de l’employeur. » C’est ce qu’a indiqué le ministère de la Culture aux syndicats de journalistes, après consultation de la cellule de…

Enable Notifications OK No thanks