Pour que la crise ne balaye ni journalistes précaires ni lecteurs du print

Voici la copie d’une lettre adressée au Président de la République, Emmanuel Macron, sur la diffusion des journaux durant la crise sanitaire.

Monsieur le président,

Le maintien de la Liberté de l’information et de la diffusion de la presse ne laissent pas de nous inquiéter. Nous souhaitons donc attirer votre attention sur la responsabilité conjointe de l’Etat et des éditeurs.

Depuis plusieurs jours, certains éditeurs n’hésitent pas à mettre en cause la Poste quant à la rupture de diffusion quotidienne des journaux. Si les quotidiens ne parviennent plus chaque jour par la voie postale à leurs lecteurs, pour la CFDT-Journalistes, les responsabilités se situent avant tout au niveau de l’Etat et des entreprises de presse.

En effet, en ce qui concerne l’Etat, nous avons alerté le président de la République et le Premier ministre afin qu’ils continuent d’être garants de la Constitution et notamment de la liberté d’informer et l’accord Presse-Poste.

Pour ce qui est des éditeurs; nous vous demandons d’assumer vos propres responsabilités, tant vis-à-vis de vos lecteurs que des salariés que vous employez. En effet, nous notons qu’au sein de certaines entreprises de l’Alliance, et non des moindres, les journalistes, dont les plus précaires, sont en train de subir des réductions de piges bien souvent sans pouvoir faire valoir leurs droits au chômage partiel ou total.

Parallèlement, nous avons appelé nos consœurs et confrères à continuer à exercer leur profession avec honnêteté, opiniâtreté et dans le respect de notre déontologie qui suppose que plus que jamais, le journaliste ne doit « confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs », qu’ils soient de nature privée ou gouvernementale (9e devoir de la Charte de Munich). Plus que jamais, le journaliste « ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou sa conscience » (3e devoir de la Charte de Munich).

Dans ce cadre, CFDT-Journalistes vous demande les mesures que vous comptez prendre pour faire respecter la liberté d’informer, la diffusion de la presse et le respect du Code du travail, en particulier à l’égard des journalistes en situation précaire et emplois atypiques – mesures notamment telles que le chômage partiel pour les pigistes.

Dans l’attente, veuillez croire, Monsieur le président, en l’expression de nos salutations respectueuses.

Hakima Bounemoura

Secrétaire générale adjointe

Les actualités

  • Salaires des journalistes en presse spécialisée : la CFDT ne signe pas

    Les négociations des barèmes minimum salariaux des journalistes de presse spécialisées ont abouti fin avril à une dernière proposition de la partie patronale (FNPS). Cependant, jugeant que cette très faible réévaluation ne relevait pas substantiellement les conditions d’existence de ceux dont les entreprises ne vont pas au-dessus de ces barèmes, la CFDT-Journalistes (F3C-CFDT) n’est pas…

  • Journée mondiale de la liberté de la presse. Journalistes : restons vigilants, mobilisés et solidaires.

    Ce 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, la CFDT-Journalistes a participé à l’hommage à Ghislaine Dupont, Claude Verlon et Camille Lepage et toutes celles et ceux qui sont « mortes et morts pour l’Information », avec les « Amis de Ghislaine et Claude », et l’association « Camille Lepage – On…

  • Au Mali, face à l’arrêt de la diffusion de RFI et France 24, des alternatives

    Jeudi 17 mars 2022, les autorités maliennes ont suspendu la diffusion de RFI en FM, de même que celle de France 24. L’accès aux sites internet de ces deux médias français a également été coupé. Les conséquences sont lourdes pour les nombreux Maliens ayant l’habitude de s’informer à la fois auprès des médias maliens et des…

  • Comment obtenir une carte de presse internationale ?

    Pour partir en reportage à l’étranger ou car vous n’avez pas de carte de presse française, vous pouvez avoir besoin, en tant que journaliste, d’une carte de presse internationale. On vous explique les tenants et aboutissants. Qu’est-ce que la carte de presse internationale ? La carte de presse internationale (CPI) existe depuis 1927. C’est un…

  • Droits des journalistes de presse écrite : la SCAM modifie les règles pour les droits rétroactifs

    La Scam, Société civile des auteurs multimédia qui gère les droits de reprographie et de copie privée numérique (CPN) pour les journalistes de presse écrite, indique dans un communiqué que face aux nombres de demandes des bénéficiaires, « elle se voit obligée de modifier les règles de versement rétroactif des droits. » Petit rappel historique…

Enable Notifications OK No thanks