Droits voisins : l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, SNJ) des journalistes demande l’ouverture de négociations de branche

L’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, SNJ) des journalistes vient de faire parvenir un courrier aux organisations patronales pour leur demander d’ouvrir des négociations de branche sur les droits voisins. Au-delà des négociations d’entreprises, il nous semble en effet indispensable de fixer un cadre au niveau des branches afin de permettre à l’ensemble des journalistes de percevoir la part « appropriée » et « équitable » qui leur revient.

La directive européenne 2019/790 du 17 avril 2019 et la loi 2019-775 du 24 juillet 2019 créant un droit voisin au profit des agences de presse et des éditeurs de presse précisent en effet qu’une part appropriée des sommes collectées doit être reversée aux journalistes professionnels et autres auteurs.

Cette même loi indiquait aussi que les négociations avec les journalistes devaient être engagées au plus tard six mois après sa promulgation, à savoir en janvier 2020.

Les retards enregistrés ne doivent pas être un obstacle à leur ouverture, bien au contraire. Le texte de loi adopté par le parlement français indique que les éditeurs peuvent confier leurs intérêts à une société de gestion collective. Il s’agit bien évidemment de leur permettre de présenter une capacité de négociation suffisante face aux géants du numérique. Les organisations représentatives des journalistes ont pris acte avec intérêt de l’initiative de nombreux éditeurs de créer un tel OGC avec la création de DVP dont la présidence a été confiée à Jean-Marie Cavada. Tout ceci nous semble très positif. Cependant, le parallélisme des formes aurait dû conduire le législateur à aller jusqu’au bout de cette logique et à confier également à un OGC la gestion de la part appropriée et équitable revenant aux journalistes et autres auteurs qui, toutes choses égales par ailleurs, se trouvent, vis-à-vis des éditeurs dans la même situation inégale que ceux-ci face aux GAFA.

Les organisations syndicales entendent par conséquent demander au parlement d’amender en ce sens la loi de juillet 2019 afin de corriger ce déséquilibre structurel.

En attendant, les dispositions de la loi prévoyant des négociations au niveau de l’entreprise ne permettent pas de répondre aux objections formulées ci-dessus. C’est pourquoi CFDT-Journalistes, SGJ-FO, SNJ-CGT et SNJ demandent l’ouverture de discussions de branches afin de trouver un accord au plan national en fonction des formes de presse permettant de garantir aux journalistes, la part du droit voisin qui leur revient, sera effectivement « appropriée et équitable », même dans les petites publications dépourvues de représentation syndicale, voire d’IRP.

Cela permettra également de ne pas léser les auteurs les plus précaires, tels les journalistes pigistes multi-employeurs ou les correspondants locaux de presse, qui fournissent une part importante des contenus.

Cet accord de branche devra établir le cadre et le mécanisme de la répartition, notamment en validant le principe de la rémunération proportionnelle, seule à répondre à la définition légale, s’agissant de sommes par nature évolutives et dont la loi fait obligation aux géants du numérique d’assurer une information transparente à l’égard des éditeurs, ainsi qu’à ces derniers à l’égard des journalistes et autres auteurs.

Les actualités

  • Représentativité syndicale chez les journalistes : la CFDT affiche la plus forte progression

    La CFDT dépasse désormais les 25 % de représentativité chez les journalistes, réalisant parmi les quatre organisations syndicales représentatives la plus forte progression lors des quatre dernières années (2017-2020), et étant même la seule à véritablement progresser. Ces chiffres officiels de la représentativité syndicale confirment le crédit dont jouit au sein de cette profession la CFDT, par ailleurs numéro…

  • Spécial Assises du journalisme – En entreprise, la CFDT se mêle aussi d’écologie

    Responsabilité journalistique face à l’urgence climatique. Si le sujet de l’édition 2021 des Assises du journalisme, qui se tient cette semaine à Tours, intéresse particulièrement la CFDT, c’est aussi car, dans notre vision du syndicalisme, la responsabilité des journalistes ne s’arrête pas au contenu de leur travail, évidemment capital. En tant que salariés d’entreprises de…

  • Pigistes, vous avez subi la crise Covid ? Vous n’avez qu’un mois, à partir du 30 septembre, pour demander l’aide sociale de l’Etat

    Les pigistes ayant connu des baisses de revenus depuis le début de la crise sanitaire vont avoir droit, sous certaines conditions, à une aide financière exceptionnelle accordée par l’Etat. ATTENTION, il ne faut pas louper le coche ! La plateforme de recensement des demandes n’est ouverte qu’un mois, du 30 septembre 2021 au 31 octobre 2021.  [uix_button icon= » fontsize=’12px’ letterspacing=’0px’…

  • Quand les complotistes confondent journalisme et propagande

    Malaise et indignation chez les journalistes professionnels qui couvrent certains cortèges de manifestants anti-passe sanitaire. Dans la foule des badauds, des manifestants aiment à entretenir le mélange des genres. C’est ainsi qu’un petit flyer anodin invitant à « éteindre nos télés, couper nos radios et jeter nos journaux » propose de délivrer « toute la…

  • Les journalistes pris pour cibles : l’éducation aux médias est une priorité

    On ne compte plus les journalistes insultés et menacés lors des manifestations des anti pass et anti vaccins qui ont eu lieu durant tout l’été et encore samedi 18 septembre. Et ce n’est pas seulement celles et ceux de l’AFP, de France 2, RTL ou encore de BFM TV qui en ont fait les frais.…

Enable Notifications OK No thanks