Droits voisins : pour les syndicats de journalistes, sans accord de branche pas de répartition équitable possible 

C’est par l’envoi de trois courriers qui se ressemblent beaucoup que les éditeurs de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) ferment la porte aux négociations de branche pour ce qui concerne le droit voisin en presse quotidienne nationale, presse quotidienne régionale et presse quotidienne départementale.

Contrairement à ce qu’ils affirment, la loi n’impose pas un accord d’entreprise. La loi autorise parfaitement l’accord de branche. La preuve, au sein de cette alliance, la presse hebdomadaire régionale a accepté d’ouvrir les négociations sur le sujet.

Dans un courrier commun adressé aux éditeurs de toutes les formes de presse, le 17 mai dernier, les syndicats représentatifs des journalistes, SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO ont demandé aux organisations patronales de pouvoir discuter de la mise en place du droit voisin au niveau des branches, afin, notamment, de fixer un cadre devant permettre à l’ensemble des journalistes de percevoir la part « appropriée » et « équitable » qui leur revient, et de ne pas léser les auteurs les plus précaires.

Des remontées des premières négociations commencées en entreprise, il ressort en effet que les éditeurs n’entendent céder aux auteurs des contenus que des miettes des fonds perçus par les GAFAM, sous forme d’un « forfait » annuel fixe.

Pour les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et SGJ-FO, cela n’est pas acceptable. S’il sera certainement nécessaire d’ajuster les modalités de partage du droit voisin au niveau des entreprises, c’est bien au niveau des branches qu’il faut définir le cadre de ces négociations en posant pour principe que la seule façon de concevoir l’équité de la rémunération est de définir un pourcentage de ce droit à attribuer aux auteurs, surtout dans les petites publications dépourvues de représentation syndicale, voire d’IRP.

Les syndicats signataires demandent aussi au nouveau parlement de reprendre et corriger la loi de juillet 2019 :

  • Afin de préciser la notion de part « appropriée » et « équitable » et valider le fait qu’elle doit faire l’objet d’un pourcentage intégrant l’ensemble des opérateurs redevables du droit voisin ; d’autant que les montants ne sont pas fixes mais évolutifs.
  • Afin de permettre aux auteurs, à l’instar des éditeurs, de se constituer en OGC (organisme de gestion collective) pour les représenter.
  • Afin d’instaurer une gestion collective obligatoire pour l’ensemble des éditeurs, qui permette une mutualisation de la répartition des sommes entre petits et gros.

Nous indiquerons à tous nos délégués syndicaux, dans toutes les entreprises concernées, de présenter ces exigences, seul moyen d’atteindre une part appropriée et équitable.

A Paris, le 23 juin 2022

Les actualités

  • Lettre ouverte à Julian Assange, emprisonné en Grande-Bretagne depuis un an

    Voici la lettre ouverte à Julian Assange, emprisonné en Grande-Bretagne depuis un an, publiée par le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes. Cher Julian, En ces temps de pandémie où des remises en liberté sont massivement accordées à des prisonniers de plusieurs pays du monde, votre libération a été refusée par la juge qui entend vous…

  • Déplacement présidentiel à l’hôpital, journalistes indésirables

    Communiqué de L’Association de la Presse Présidentielle. L’Elysée a organisé aujourd’hui un déplacement du Chef de l’Etat sans aucun journaliste au CHU du Kremlin-Bicêtre. Cette visite, sans contraintes particulières au regard des précédents déplacements, n’avait aucun caractère « privé » puisque l’Elysée en a diffusé ses propres images sur les réseaux sociaux. Ces dernières semaines,…

  • Activité partielle – Protéger les journalistes rémunérés à la pige, quoi qu’il en coûte

    « Aucune Française, aucun Français ne sera laissé sans ressources. […] Nous serons au rendez-vous pour que (…) l’ensemble des travailleuses et des travailleurs puisse avoir cette sécurité en termes de pouvoir d’achat, de continuité de leur vie. » Lors de son discours à la Nation le 16 mars, le Président de la République s’est…

  • Pour que la crise ne balaye ni journalistes précaires ni lecteurs du print

    Voici la copie d’une lettre adressée au Président de la République, Emmanuel Macron, sur la diffusion des journaux durant la crise sanitaire. Monsieur le président, Le maintien de la Liberté de l’information et de la diffusion de la presse ne laissent pas de nous inquiéter. Nous souhaitons donc attirer votre attention sur la responsabilité conjointe…

  • Coronavirus – Liberté de circulation pour les journalistes et prolongement de la carte de presse 2019

    « La circulation de tous les journalistes sera assurée partout et sans restriction pendant la période de confinement« , nous assure aujourd’hui le ministère de la culture, interpellé par la CFDT-Journalistes. Pour cela il est important de se munir de sa carte de presse. Les journalistes sans carte de presse doivent demander une attestation à leur employeur (justifiant de votre qualité de…

Enable Notifications OK No thanks