La profession sous le choc après la mort du journaliste Arman Soldin en Ukraine 

Arman Soldin, journaliste coordinateur vidéo en Ukraine de l’AFP, est mort mardi 9 mai sur le front en Ukraine, tué par un tir de roquette russe. Il avait 32 ans. 

Ce journaliste français, tombé au travail, à Tchassiv Yar, en périphérie de Bakhmout, était un homme talentueux, sensible, passionné, et drôle. Il menait une mission des plus dangereuses, mais aussi des plus nécessaires, à l’heure où les moyens de désinformation sont immenses, et où raconter les faits, en guerre, demande des professionnels aguerris, comme l’était Arman Soldin.

« Être pris sous une pluie de Grad hier avec une bande de creuseurs de tranchées est probablement l’une des pires choses que j’ai vécues depuis que je suis en Ukraine, avec des roquettes qui explosent à moins de 50 mètres. Pure terreur » avait-il témoigné sur son compte Twitter quelques jours auparavant.

Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO, organisations syndicales représentatives des journalistes en France, extrêmement choquées par cette nouvelle, apportent leur soutien à la famille et aux proches d’Arman Soldin. Nous invitons toute la profession à porter ses pensées vers notre confrère.

Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et le SGJ-FO demandent à son employeur, l’AFP, ainsi qu’aux autorités compétentes, de tout mettre en œuvre pour éclairer les circonstances de son décès et à engager les démarches nécessaires pour que ce crime de guerre ne reste pas impuni.

Nous témoignons également de notre soutien et de notre respect à l’ensemble des journalistes de l’AFP, meurtris par le décès de leur collègue, ainsi qu’aux centaines de reporters de guerre actuellement sur le front en Ukraine. Nous demandons à leurs employeurs de leur fournir tous les moyens nécessaires pour exercer leur mission tout en préservant leur vie et leur intégrité. 

Rappelons qu’Arman Soldin est le troisième journaliste français tué dans sa mission d’information en Ukraine, après Frédéric Leclerc-Imhoff, le 30 mai 2022, et Pierre Zakrzewski le 14 mars 2022.

Enfin, nous réitérons notre exhortation, depuis le début du conflit, à ce que cette guerre meurtrière cesse

Le 10 mai 2023

Les actualités

  • Risques du journalisme : 5 raisons de revoir la CNMJ 2021

    « Un grand reporter a le temps de se préparer avant d’aller sur le terrain. Après 2015, Charlie Hebdo, le Bataclan et les Gilets jaunes, les journalistes en France ont été confrontés à des violences qu’ils ne connaissaient pas. Plus globalement, les journalistes et notamment ceux qui enquêtent et font de l’investigation sont de plus en…

  • La CFDT-Journalistes rejoint la Maison des lanceurs d’alerte

      Le 18 mai 2021 – La CFDT-Journalistes rejoint la Maison des lanceurs d’alerte (MLA) et son collège stratégique. Dans quelques jours, notre union fédérale participera au premier conseil d’administration de la MLA, qui, rappelons-le, est une association de soutien aux lanceurs d’alerte créée en octobre 2018 à l’initiative de Sciences Citoyennes et Transparency France…

  • Propriété des médias : et si on tentait la cogestion ? Le 26 mai, grand débat CFDT-Journalistes avec Julia Cagé et Benoît Huet

    Le mercredi 26 mai, de 18h à 20h, la CFDT-Journalistes propose un grand débat en ligne, ouvert à tous, avec l’économiste Julia Cagé et l’avocat Benoit Huet, coauteurs du récent livre L’information est un bien public. Refonder la propriété des médias. Face à la concentration et à la baisse de la rentabilité des médias il faut trouver selon eux des…

  • Pologne, Hongrie… : en Europe, construire des médias indépendants pour contrer l’ingérence politique

    Les 19 et 20 avril, la Fédération européenne des journalistes (FEJ), dont est membre la CFDT-Journalistes, a organisé deux webinaires sur la manière de créer des médias indépendants pour lutter contre l’ingérence politique. Nous avons pu suivre une partie des débats. Des médias indépendants sont ô combien importants dans le contexte d’une polarisation accrue, de la désinformation et…

  • Relations entre la presse et les forces de l’ordre : la commission Delarue rétablit les équilibres

    La Commission Delarue avait quatre mois de travaux et d’auditions pour proposer des pistes visant à renouer la confiance et les bonnes conditions d’exercice entre deux professions en crise : des journalistes entravés voire molestés par les forces de l’ordre, et des policiers en proie à une hostilité et une violence croissante dans la société, dont…

Enable Notifications OK No thanks