Communiqué commun d’organisations syndicales de journalistes malienne (Union nationale des journalistes du Mali – Unajom), françaises (SNJ, SNJ-CGT et CFDT-journalistes), et internationale (Fédération internationale des journalistes), ainsi que la Maison de la presse du Mali :
Ils sont trois journalistes. Ils couvrent le même pays : le Mali. Un pays qu’ils aiment et où ils vivent. Tous les trois y sont otages, depuis trop longtemps. Probablement pas des mêmes groupes, ni retenus au même endroit. Mais ils partagent sans doute la dureté des conditions de détention, la solitude, et l’angoisse de ne pas savoir quand ils sortiront de ce long tunnel. Leurs proches partagent le même quotidien d’attente et de douleur.
Hamadoun Nialibouly, journaliste malien travaillant pour la radio Dande Douentza (la Voix de Douentza), a été descendu d’un car le 27 septembre 2020, à Mandjo, dans la région de Mopti, alors qu’il rentrait de Bamako après y avoir suivi un atelier de formation de journalistes (dans le cadre du projet Mali Media). Ses ravisseurs ne seraient pas des djihadistes mais une milice de chasseurs traditionnels. Depuis, aucune nouvelle de lui. Il est retenu depuis 17 mois.
Olivier Dubois, journaliste français vivant au Mali depuis six ans avec sa famille, correspondant pour des journaux français (Le Point, Libération, Jeune Afrique) et ayant auparavant travaillé pour Journal du Mali, a été enlevé à Gao le 8 avril 2021. Un enlèvement revendiqué par vidéo le 5 mai 2021 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, une alliance djihadiste au Sahel affiliée à Al-Qaïda. Il est retenu depuis près de 11 mois.
Moussa M’Bana Dicko, journaliste malien chef des programmes de la radio Dande Haire (La Voix de Haïré), a été enlevé chez lui à Boni (secteur de Douentza) le 18 avril 2021 par des présumés djihadistes. Ils ont expliqué à sa famille qu’il aurait tenu des propos critiques à leur encontre. Depuis son enlèvement seul un ex-codétenu a donné de ses nouvelles, il y a plus de trois mois. Il est retenu depuis 10 mois.
Ces trois journalistes ne faisaient qu’exercer leur métier, malgré les menaces et le contexte de plus en plus difficile.
Aujourd’hui, journalistes de France et du Mali joignent leurs espoirs que leurs confrères soient libérés le plus rapidement possible. Ils demandent à toute personne ou institution, en France ou au Mali, qui aurait une parcelle de pouvoir de faire progresser leur libération, de s’y employer.
Nous, organisations syndicales de journalistes malienne (Union nationale des journalistes du Mali – Unajom), françaises (SNJ, SNJ-CGT et CFDT-journalistes), et internationale (Fédération internationale des journalistes), ainsi que la Maison de la presse du Mali, invitons les journalistes du monde entier et tous ceux qui croient à la mission nécessaire des journalistes à faire connaitre autour d’eux la situation de Hamadoun Nialibouly, Olivier Dubois et Moussa M’Bana Dicko, pour qu’ils ne soient pas oubliés.
Le 2 mars 2022
Contacts : snj@snj.fr, contact@snjcgt.fr, journalistes@f3c.cfdt.fr, ifj@ifj.org, konatedaou@yahoo.fr (Unajom), dantebandiougou75@gmail.com (Maison de la Presse du Mali)
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