Twitter « étiquette » les journalistes sur leur compte personnel, à qui le tour ?

Communiqué intersyndical SNJ – SNJ-CGT – CFDT

Double peine pour les journalistes de RT France. Alors que leur entreprise est interdite d’émettre et qu’ils savent leur emploi en danger, ils ont vu leur compte personnel Twitter estampillé « Média affilié à la Russie », sur la seule décision de Twitter. Aucune possibilité pour elles et eux de s’y opposer ou même d’obtenir des explications de la part de Twitter.

D’anciens journalistes de RT France, ayant parfois quitté l’entreprise il y a des mois, ont été traités de la même manière.

L’ensemble de la profession concernée

Alors que les journalistes de RT France sont déjà la cible de menaces de mort et d’insultes, cette étiquette collée d’autorité par Twitter les désigne encore plus distinctement et les met davantage en danger. Si les auteurs des menaces passent à l’acte, la responsabilité de Twitter sera engagée.

Que Twitter se réserve la possibilité de marquer au fer rouge des journalistes est inquiétant pour ceux de RT France, mais également pour l’ensemble de la profession. 

Si cette politique se poursuit, tout un chacun pourrait se retrouver affilié, sur son compte personnel et contre son gré, d’un commentaire en rapport avec le média pour lequel il travaille, les sujets qu’il a pu traiter, les idées qu’il a pu y défendre…

Un fichage et un affichage qui s’apparentent à une stigmatisation particulièrement grave sur un réseau social où les échanges peuvent être violents.

Twitter n’en est pas à sa première décision arbitraire. Des comptes, dont ceux de journalistes ou de syndicats de journalistes, ont déjà été suspendus sans aucune explication ni excuses et réactivés au prix de longues démarches.

Alors que le secrétaire d’Etat en charge de la transition numérique, Cédric O, ne « veut pas s’apitoyer » sur le sort des journalistes de RT France, il devrait a minima se poser la question de la liberté des utilisateurs de Twitter de ne pas être désignés à la vindicte populaire.

 

Les actualités

  • Coronavirus – Télétravail, précaires : les journalistes doivent être protégés

    La CFDT Journalistes et la F3C CFDT demandent à toutes les entreprises de presse d’édicter des consignes claires et équitables sur les conditions de reportage, en accord avec les autorités de santé de généraliser le télétravail en fournissant si besoin des ordinateurs portables de déclarer en arrêt maladie exceptionnel (décret du 31 janvier) et pour toute la durée de fermeture…

  • Coronavirus : le défi de la continuité de l’information

    Alors que la France se met à l’arrêt en raison de l’épidémie de Coronavirus, le travail des journalistes demeure indispensable pour traverser cette crise. La majeure partie de la population est désormais confinée sans les contacts habituels de sa vie sociale. Dans ce contexte extraordinaire et difficile pour la population, la F3C CFDT (Fédération communication…

  • Avec CFDT-Journalistes, pigistes, faire appliquer nos droits !

    Beaucoup de journaux et d’agences de presse n’appliquent pas pour leurs pigistes la loi, la convention collective, les barèmes. Et pas seulement des petites entreprises. Isolé, le pigiste ne peut pas grand chose – sauf dans de très rares cas. Mais pour l’immense majorité des pigistes, la solution du problème passe par l’action collective et…

  • Analyse. La précarisation du métier de journaliste a des conséquences sociales

    La précarisation du métier de journaliste que les organisations syndicales constatent depuis quelques années n’est pas sans avoir des conséquences sociales. Des chiffres pour commencer. Statut précaire rime avec jeune, femme, et (beaucoup) plus petit salaire. Chez les journalistes de moins de 26 ans, plus de 2 sur 3 (67,9%) sont pigistes ou en CDD en…

Enable Notifications OK No thanks