Droits des journalistes en manif : la FAQ à emporter sur le terrain !


Dans le contexte de montée des violences sur les manifestations et des entorses régulières du Schéma national de maintien de l’ordre par certaines forces de l’ordre, la CFDT-Journalistes rappelle que la place des journalistes est clairement protégée par ce document officiel, adopté par le Ministère de l’Intérieur en décembre 2021. Rappel des principaux articles concernant les journalistes :

Les forces de l’ordre doivent-elles me protéger ?

OUI. « La présence des journalistes (…) permet de rendre compte des opinions et revendications des manifestants et de la manière dont elles sont exprimées, ainsi que de l’intervention des autorités publiques et des forces de l’ordre. (…) La sécurité physique des journalistes doit être garantie. » (Art. 2.2). 

Et « Les journalistes pouvant eux-mêmes être ciblés par certains manifestants violents, ils ont la possibilité de se positionner, de manière dérogatoire, derrière les cordons des forces de l’ordre. En outre, ils peuvent porter des équipements de protection. » (Art. 2.2.3.4)

Dois-je prouver que je suis journaliste ?

OUI. « Afin de donner aux journalistes les moyens d’assurer ces missions, il est nécessaire (…) que ceux-ci puissent établir leur qualité de façon claire » (Art. 2.2). On peut présenter, au choix : sa carte de presse française (CCIJP), sa carte de presse internationale (FIJ) ou une attestation de son employeur (modèle en annexe du SNMO). (Art. 2.2.1). Par ailleurs il est autorisé mais pas obligatoire de porter un brassard presse ou tout signe distinctif (Art.2.2.2). 

Tout journaliste peut-il intégrer la boucle de communication avec les forces de l’ordre ?

OUI. « Un référent au sein des forces, présent sur le terrain, formé et spécifiquement disponible pour cette tâche, sera désigné pour toutes les manifestations publiques d’importance et un canal d’échange dédié mis en place avec les médias (…). Cette boucle de télécommunications (…) permettra de fournir des informations opérationnelles et de régler les difficultés rencontrées. Il permettra également de signaler les violences envers les journalistes afin qu’il y soit mis fin. Les journalistes peuvent faire librement la demande d’accès à ce canal dédié, qui leur sera automatiquement accordé.» (Art. 2.2.3.1),

Peut-on m’interdire certaines zones ?

NON. « Aux fins de couvrir le mieux possible la manifestation, les journalistes peuvent, à la différence des autres personnes présentes, circuler librement au sein des dispositifs de sécurité mis en place. » (Art. 2.2.3.2) 

Suis-je obligé.e de m’écarter en cas d’intervention musclée ?

NON (mais je ne dois pas gêner leur action). « Les journalistes peuvent continuer d’exercer leur mission lors de la dispersion d’un attroupement sans être tenus, à la différence des autres personnes présentes, de quitter les lieux, dès lors qu’ils se placent de telle sorte qu’ils ne puissent être confondus avec les participants à l’attroupement et ne fassent pas obstacle à l’action des forces de l’ordre. » (Article 2.2.3.3)

Ces droits s’appliquent-ils en cas de manif “sauvage” ?

OUI« Ceci s’applique tant aux manifestations déclarées qu’aux manifestations qui ont été interdites ou n’ont pas été préalablement déclarées » (Art. 2.2.3.3)

Ces droits s’appliquent-ils à certains collègues non-journalistes ?

OUI. L’article 2.2.1 prévoit une identification par les forces de l’ordre des « accompagnants (technicien, agent de sécurité…) ».

Lire l’intégralité du SNMO : https://www.interieur.gouv.fr/sites/minint/files/medias/documents/2021-12/schema-national-du-maintien-de-l-ordre-decembre-2021.pdf

Télécharger cette fiche en PDF :

Zone de Texte: https://www.interieur.gouv.fr/sites/minint/files/medias/documents/2021-12/schema-national-du-maintien-de-l-ordre-decembre-2021.pdf

Les actualités

  • Marseille : une journaliste violemment agressée par un CRS

    Le 27 juin dernier, une journaliste du journal en ligne “Made in Marseille” s’est fait agresser verbalement et physiquement par un CRS mobilisé pour la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne. La CFDT-Journalistes a décidé de se porter partie civile. Ce 27 juin 2023 près du Mucem à Marseille, une journaliste de “Made in…

  • JDD, semaine 3 : le récit d’une mobilisation exemplaire

    Ils tiennent, les salariés du JDD ! Leur collectif reste extrêmement soudé, alors qu’ils vivent leur troisième semaine de grève, revotant chaque jour la reconduite de la grève à plus de 95% ! Cela malgré de lourdes conséquences sur leur salaire et un immense dépit de ne pouvoir couvrir l’actualité. S’ils tiennent, c’est qu’ils savent…

  • Grève le 4 juillet à France Télévisions : contre la suppressions des journaux nationaux de France 3 (projet Tempo) !

    Communiqué intersyndical Le 5 juillet 2022, la présidente de France Télévisions, une fois de plus, a contourné les instances représentatives du personnel. Elle a annoncé sans prévenir sa décision : le lancement de la réforme baptisée « Tempo ». Des salariés sont toujours en état de sidération, attachés qu’ils sont à une certaine vision du…

  • Historia : fortes inquiétudes quant à la cession du journal de Croque Futur au groupe Les Echos-Le Parisien (LVMH)

    Dans quelques semaines Historia passera du groupe Les Editions Croque Futur (Sciences et Avenir-La recherche, Challenges, L’Histoire) au groupe Les Echos – Le Parisien (LVMH), qui en était déjà actionnaire minoritaire depuis mai 2021. Une vente qui n’est pas sans poser questions, à commencer par la crainte d’une modification réactionnaire de la ligne éditoriale. Le…

  • JDD : le grand remplacement ?

    Les nombreuses et récentes acquisitions de Vivendi dans les médias, la production audiovisuelle et l’édition constituent pour la F3C CFDT un facteur de déséquilibre de l’offre et une atteinte à la diversité culturelle et à la liberté d’être informé. La F3C CFDT regrette à nouveau que ni le gouvernement ni le législateur n’ait agi concrètement…

Enable Notifications OK No thanks