Pour une loi protégeant davantage les lanceurs d’alerte : journalistes, signons l’appel !

Ce 2 juin est lancée la campagne « Défendons les lanceurs d’alerte ». La CFDT-Journalistes, entrée récemment à la Maison des lanceurs d’alerte, y participe avec conviction. La France a adopté en 2016, avec la loi dite Sapin II, une législation pionnière qui a représenté un réel progrès pour la protection des lanceurs dalerte. Mais obtenir ce statut relève encore du parcours du combattant et cette loi comporte de nombreuses lacunes. La transposition de la directive européenne sur les lanceurs d’alerte dans la loi française doit être faite d’ici 2021. La France traîne des pieds. C’est pourquoi une coalition de 27 organisations, dont la CFDT-Journalistes et la CFDT-Cadres, en appellent à la société civile.

Journalistes, les lanceurs d’alerte font partie de vos sources ?

Vous êtes conscients qu’ils doivent être protégés pour pouvoir s’exprimer et contribuer à une information de qualité ?

Signez et relayez cet appel !

 

Le communiqué des 29 organisations :

Loi « lanceurs d’alerte » : 29 organisations lancent un appel à la société civile

Chaque semaine, de nouveaux scandales apparaissent : Panama papers, Mediator, Dépakine, contaminations et fraudes alimentaires, pollutions environnementales… Derrière ces affaires, il y a des hommes et des femmes qui décident de prendre la parole pour dénoncer des dysfonctionnements et éviter des crises sanitaires, écologiques ou économiques.

Nombre d’entre eux restent anonymes. Ils sont motivés avant tout par leur éthique et leur souci de l’intérêt général. Ils constatent des faits aux conséquences graves pour notre santé, notre environnement, pour le bon fonctionnement de notre démocratie ou pour le respect de notre privée. Et ils décident d’en référer aux autorités compétentes pour y remédier.

Malheureusement, suite à cet engagement fort, leur quotidien devient intolérable et leurs alertes sont encore trop rarement entendues. Lorsqu’ils sont salariés, ils sont licenciés, harcelés, mis au placard. Lorsqu’il s’agit de militants associatifs, de parents d’élèves, de riverains… ils sont dénigrés et font face à des agressions verbales, physiques, ou des poursuites judiciaires abusives. Ils peinent à identifier à qui s’adresser pour que les abus qu’ils dénoncent cessent. Leurs soutiens – journalistes, associations, syndicats – mais aussi leurs proches en paient les frais.

Cette situation doit cesser.

En 2016, la loi Sapin II a tenté de régler, en partie, ce problème. Elle a, par exemple, interdit de licencier ou de rétrograder les lanceurs d’alerte. Mais obtenir ce statut relève encore du parcours du combattant et cette loi comporte de nombreuses lacunes. Elle n’offre, par exemple, aucune garantie que les alertes soient traitées, ce qui est bien souvent la première demande des lanceurs d’alerte.

Nous demandons à présent au gouvernement et aux parlementaires d’aller plus loin et de saisir l’occasion inédite que représente l’impératif de transposition de la directive européenne pour la protection des lanceurs d’alerte. 

En 2019, l’Union européenne a, en effet, pris la mesure du problème et adopté une directive qui améliore significativement les droits des lanceurs d’alerte en Europe. Cette directive doit être transposée en droit français avant la fin de l’année 2021. Elle impose aux États un certain nombre d’avancées par rapport au droit actuel, notamment en France. Elle met, par exemple, fin à l’obligation, pour un salarié, d’alerter d’abord au sein de son entreprise – obligation qui l’expose bien souvent aux représailles ou qui fait courir le risque de destruction de preuves.

Mais sur d’autres points, elle laisse aux États le soin de définir eux-mêmes les modalités d’amélioration de leur législation.

Depuis 2019, la Maison des Lanceurs d’Alerte s’est mobilisée, aux côtés de plusieurs dizaines d’autres organisations, pour alimenter le débat public sur ce sujet. Douze propositions concrètes ont été formulées pour compléter les dispositions de la directive. Elles abordent la question d’un fonds de soutien pour accorder des aides d’urgence aux lanceurs d’alerte en difficulté ; la simplification des procédures avec la mise en place d’un guichet unique auquel adresser une alerte et qui s’assure qu’elle soit suivie d’effets ; ou encore le renforcement des sanctions contre les « étouffeurs d’alerte »ou du rôle d’appui des syndicats sur les lieux de travail.

Ces propositions ont été adressées au gouvernement et aux parlementaires par lettre ouverte en 2019 puis en 2020. Des institutions reconnues telles que le Défenseur des droits ou la CNCDH – la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme – ont publié des avis rappelant au gouvernement l’urgence et l’importance du problème.

À l’heure actuelle, nous n’avons aucune certitude que des mesures ambitieuses seront adoptées prochainement pour protéger les lanceurs d’alerte et garantir que leurs alertes soient traitées.

Nous, associations et syndicats mobilisés sur cette question, invitons donc toutes les personnes qui reconnaissent l’enjeu démocratique qu’est la défense des lanceurs d’alerte et de leurs alertes à signer notre appel.

Trop de personnes aujourd’hui sont témoins d’abus et se taisent par peur ou manque de moyens. Par ce silence, ce sont nos droits, nos libertés et notre intégrité qui sont menacés. Les lanceurs d’alerte sont des sentinelles qui construisent un monde souhaitable pour tous. Nous devons leur permettre de parler et nous assurer que cette parole est entendue.

Signez notre appel pour porter la voix des lanceurs d’alerte à l’Assemblée nationale ici : https://loi.mlalerte.org/je-signe/

Pour une loi qui défend les lanceurs d’alerte

 

 


 Signataires

 

Maison des Lanceurs d’Alerte

Amis de la Terre France

Anticor

APESAC

Attac

Bloom

CFDT Cadres

CFDT Journalistes

Foodwatch

France Nature Environnement

FSU

Greenpeace France

Informer n’est pas un délit

Institut Veblen

Ligue des droits de l’Homme

Ma Zone Contrôlée

Nothing2Hide

Réseau Sortir du nucléaire

Ritimo

Sciences citoyennes

Sherpa

Solidaires Finances Publiques

Syndicat de la Magistrature

Syndicat National des Journalistes

Syndicat National des Journalistes – CGT

The Signals Network

Transparency International France

Ugict CGT

Union syndicale Solidaires

 

Les actualités

  • Abstention, désintérêt : faut-il réformer l’élection à la CCIJP ?

    CFDT journalistes remercie chaleureusement tous les électeurs qui ont choisi ses listes pour le second tour de l’élection à la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP). Ils y seront désormais représentés par Yoann Labroux-Satabin et Frédérique Thiollier, nos deux élus à la commission de première instance. Cela étant, une nouvelle fois, on…

  • Le 8 du mois – Sexisme dans les organisations et les contenus de la presse écrite : ne pas en rester au constat ! (Haut Conseil à l’égalité)

    Très peu de postes de direction dans les mains de femmes. Moins d’un quart des personnes citées dans les articles sont des femmes. Les femmes mises en avant dans la presse féminine presque toujours minces, jeunes, blanches…. Alors que le rapport de l’an dernier du Haut conseil à l’Egalité faisait un focus sur les médias audiovisuels,…

  • Campagne présidentielle : la violence n’a pas le droit de cité

    Dans un communiqué, Frédéric Sève, secrétaire national de la CFDT, rappelle que « la violence n’a pas le droit de cité » et fait part de sa solidarité avec les militants de SOS Racisme et les journalistes de Quotidien et de Médiapart qui ont été frappés : « La campagne présidentielle s’engage sur de bien mauvaises bases. La violence,…

  • Nouveau schéma national du maintien de l’ordre : des avancées pour les journalistes

    Le nouveau Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) a été présenté aux organisations syndicales de journalistes par les ministères de la Culture et de l’Intérieur ce lundi 6 décembre 2021. CFDT Journalistes se félicite des avancées concrètes contenues dans ce document pour faciliter le travail et la protection des journalistes lors des manifestations. Télécharger…

  • 24h pour voter CFDT à la CCIJP !

    Vous faites partie des deux tiers des journalistes titulaires de la carte de presse n’ayant pas encore voté aux élections CCIJP ? Pas le temps ? Pas envie ? Pas compris ? Pas d’enjeu ? Ou juste oublié ? Allez, il reste 24h pour éviter que les nouveaux commissaires soient élus avec un taux de…

Enable Notifications OK No thanks